TdL Admin
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| Sujet: Une plante d’été, une plante solaire.... Mar 26 Aoû - 1:14 | |
| le Romarin…
Grecs et Romains avaient en grande estime cet arbuste « plaisant aux dieux », plante commune de la garrigue méditerranéenne, adoptée rapidement par les légendes chrétiennes qui en firent un élixir de jeunesse et de beauté ; de toute cette gloire peu de traces restent de nos jours et le romarin n’est plus utilisé que comme condiment pour les cuisines méridionales.
« Rosmarinus officinalis » pour les botanistes, le romarin s’appelait « dendrolivanon » chez les Grecs, soit « l’arbre à encens », qui partageait avec le thym le privilège d’être brûlé sur les autels des dieux. Pour les Romains qui l’appelaient « rosée marine », c’était une herbe sacrée qui portait bonheur aux vivants et assurait aux morts un séjour paisible dans l’au-delà : ils en tressaient des couronnes soit pour les mariages, soit pour les déposer sur les tombes à l’occasion d’un culte officiel rendu aux ancêtres.
De nos jours encore, dans le Sud-est européen, le romarin planté sur les tombes exprime la sollicitude pour l’âme du défunt et parfois même rappelle symboliquement la Résurrection de la chair. En Sicile, on fabriquait avec des rameaux de romarin une poupée dédiée à un malade, que l’on présentait à l’église pour hâter sa guérison.
Les Chrétiens associèrent le romarin à la Vierge Marie qui se serait reposée au pied de l’arbrisseau lors de la fuite en Egypte et aurait étalé sur ses rameaux les langes de l’Enfant Jésus. « Depuis, les fleurs sont d’un bleu azur et s’épanouissent le jour de la Passion » ; c’est pourquoi, dit-on, les familles qui prennent soin d’en parfumer la maison, le Vendredi saint, bénéficient de la protection de Notre-Dame. En souvenir de cette rencontre avec la Sainte Famille, le romarin est resté un arbuste ne dépassant jamais la taille d’un homme adulte demeurant ainsi toujours accessible à ceux qui souhaiteraient en sentir le parfum.
A partir du XVIe siècle, le romarin commence une nouvelle carrière sous forme d’un alcoolat, l’Eau de la Reine de Hongrie, arme secrète des grandes dames soucieuses de conserver jeunesse et beauté. Selon un témoignage laissé par la reine Isabella de Hongrie dans un livre d’heures, celle-ci, « âgée de septante-deux ans, fort infirme et fort goutteuse », s’était retrouvée, grâce à l’alcoolat, « jeune et belle... au point de plaire au roy de Pologne », dont elle refusa la proposition de mariage pour se consacrer à la religion.
C'est donc grâce à l'énigmatique reine Donna Isabella de Hongrie que le romarin a véritablement pris ses lettres de noblesses. L'histoire veut qu'un ermite ait glissé dans une eau de romarin, la formule d’une éternelle jeunesse. Celle-ci aurait permis à Donna Isabella, septuagénaire, laide, paralytique et goutteuse de retrouver la splendeur de ses 20 ans et de séduire un jeune Roi de Pologne. Histoire vraie romancée ou légende, quoi qu'il en soit, les dames de la Cour de Louis XIV se sont toutes laissées convaincre par les vertus de cette eau de romarin. Plus tard, à l’époque de Louis XIV, l’Eau de la Reine de Hongrie faisait des miracles sur les rhumatismes - principalement sur ceux du roi - et elle était souveraine contre tous les troubles d’origine nerveuse. Les dames de la cour ne s’en séparaient jamais. Madame de Sévigné écrit à sa fille, Madame de Grignan : « Elle est divine ; je vous en remercie encore ; je m’en enivre tous les jours ; j’en ai dans ma poche. C’est une folie comme le tabac ; quand on s’y est accoutumé, on ne peut plus s’en passer ». L’Eau de la Reine de Hongrie, comme plus tard au XIXe siècle l’eau de fleurs d’oranger, autre plante solaire, passait pour être un remède efficace contre les «vapeurs» du retour d’âge.
Toutes ces propriétés apparemment hétéroclites et mythiques sont confirmées par la phytothérapie moderne qui considère l’huile essentielle extraite des feuilles de romarin comme un excellent stimulant, un cardiotonique et en même temps un antispasmodique. Elle purifie, grâce à ses qualités antiseptiques, et se révèle un puissant emménagogue, mais à trop forte dose elle est toxique, notamment pour les femmes enceintes.
On l’aura compris, le romarin, plante qui séduisit et guérit rois et reines, ne pouvait qu’être une plante solaire, une des plantes du Lion, signe symbole de prestige et de royauté. Autre symbole solaire et royal, on appelle le Romarin « l'herbe aux couronnes ». Il était symbole des fêtes, nuptiales ou funéraires, et était abondamment utilisé pour confectionner des couronnes. Tout d'abord destinées à parer les jeunes épouses lors de la cérémonie, ces feuilles ont par la suite orné les têtes des étudiants en Grèce, car le romarin était reconnu pour avoir une action stimulante sur les fonctions mentales.
Le romarin est un arbrisseau vivace de la famille des labiées. Ses branches, couvertes d'une écorce écailleuse portent des tiges ligneuses. Ressemblant à des aiguilles, ses petites feuilles à bords enroulés vert sombre sur le dessus, sont blanchâtres sur la face inférieure. Entre février et avril apparaissent de petites fleurs bleu pâle en cloche qui laissent ensuite place à des fruits bruns. Reconnaissable à son odeur d'encens camphré, le romarin porte tout justement le nom d'encensier ou encore de rose marine, comme le veut son étymologie latine (rosmarinus).
Originaire des garrigues de la région méditerranéenne, le romarin pousse à l'état sauvage sur les sols calcaires, jusqu'à 1 500 mètres d'altitude. Il est désormais cultivé dans toutes les régions d'Europe qui bénéficient d'un climat tempéré aux hivers doux. On récolte les sommités et les feuilles à des fins condimentaires mais aussi médicinales puisque le romarin entre dans la composition de nombreux produits des industries cosmétiques et alimentaires. | |
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Chien Guevara Admin
Nombre de messages : 9406 Date d'inscription : 10/06/2007
| Sujet: Re: Une plante d’été, une plante solaire.... Mar 26 Aoû - 1:16 | |
| Ouep , ça pousse super bien dans mon jardin !! | |
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