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 Le Croate qui en savait trop

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Chien Guevara
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Chien Guevara


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MessageSujet: Le Croate qui en savait trop   Le Croate qui en savait trop Icon_minitimeMar 2 Déc - 20:40

Le Croate qui en savait trop

Qui veut tuer Marin Tomulic, petit entrepreneur parisien ? Dans une
autre vie, il participa à des livraisons d’armes au profit de la
Croatie lors du conflit yougoslave. Un thriller où se croisent
marchands d’armes français, espions et cargos

C’est un petit entrepreneur parisien spécialisé dans la rénovation d’appartements. On peut le croiser sur des chantiers dans le quartier du Marais. Parfois, entre la pose d’une cloison et la découpe d’un carrelage, il répond au téléphone à des pontes du ministère de la Défense en Croatie. Il écoute et prodigue ses conseils sur les enjeux politiques du moment. Il
s’appelle Marin Tomulic et il ne dort pas tranquillement, à cause de
son passé.
Son nom est au centre d’un thriller où des vendeurs d’armes français
croisent des barons de la jeune république croate et des policiers de
la Direction de la surveillance du territoire (DST - Libération
du 24 octobre). L’histoire débute à Zagreb en 1991 et devrait se
terminer prochainement dans le bureau d’un juge parisien. Si l’homme
n’est pas abattu d’ici là au coin d’une rue, comme le craint son
entourage. Pour son défenseur, Me Ivan Jurasinovic, les menaces qui pèsent actuellement sur Marin Tomulic «sont hélas très crédibles».
L’avocat a déposé une plainte peu banale pour le compte de son client,
le 15 septembre 2006, pour des tentatives de meurtre en région
parisienne planifiées, selon lui, avec «la complicité» de
deux policiers français de la DST, devenue depuis lors la DCRI,
Direction centrale du renseignement intérieur (1). A Paris, la plainte
- considérée comme recevable - a été confiée au juge Baudoin Thouvenot.
Depuis le mois dernier, le magistrat s’intéresse enfin au rôle de la
DST dans ce dossier et ses investigations portent d’abord sur les
éléments matériels d’une tentative de meurtre perpétrée le 18 mai 2002
rue Roger-Salengro à Antony (Hauts-de-Seine), alors que Marin Tomulic
sortait d’une maison mitoyenne de celle de Patrick Devedjian.
Tractations et raison d’Etat


Marin Tomulic est aujourd’hui dans le rôle de l’homme qui en sait
trop, encyclopédie vivante des tractations qui ont accompagné la guerre
en ex-Yougoslavie. Il vit à Paris en s’entourant de précautions. Le
genre à repérer les lieux avant un rendez-vous. Parfois, Marin Tomulic
revoit son curriculum à rebours et cherche à comprendre. Son corps sec,
maigre, s’immobilise. Ses yeux noirs jettent des regards étonnés. A
57 ans, il s’interroge : comment son existence a-t-elle plongé un jour
de 1991 dans les arcanes de la raison d’Etat ? Un acteur de l’histoire
décontenancé par sa propre trajectoire.
Né en Croatie, Marin Tomulic est le fils d’un ancien résistant
communiste entré en dissidence. Avec ses parents, il émigre en France
en 1964. Le jeune garçon se passionne pour la peinture et sort diplômé
de l’Ecole des beaux-arts de Paris. Le 26 juin 1990, la République de
Croatie proclame son indépendance. La famille Tomulic connaît bien le
nouveau chef de l’Etat, Franjo Tudjman, ancien compagnon d’armes du
père. Marin se rend à Zagreb et rencontre ses adjoints. Une opportunité
se présente ; le nouveau pouvoir se méfie alors des fonctionnaires
formés par l’administration de l’ex-Yougoslavie, il préfère recruter
parmi la diaspora d’Europe de l’Ouest. Marin Tomulic saisit sa chance,
on lui confie un poste de missi dominici auprès des décideurs français.
A l’Elysée, à partir de 1991, la bienveillance manifestée à l’égard
de la Serbie se double d’un soutien discret à la jeune république
croate. Cette même année, Marin Tomulic reçoit ainsi la visite «des gens de la DST, accompagnés de marchands d’armes», raconte-t-il. Selon lui, ces fonctionnaires du ministère de l’Intérieur lui présentent deux hommes, «Jean-Claude Uthurry-Borde et Pierre Ferrario»,
connus des milieux de l’armement. Ils travaillent pour Matimco, la
société, domiciliée en Belgique, du vendeur d’armes Jacques Monsieur
(c’est son vrai nom). Matimco se spécialise dans la violation des
embargos sur les ventes d’armes, au profit des Balkans, du Congo, de
l’Iran… Ces trois hommes ont finalement été condamnés le 21 mai 2008
par le tribunal correctionnel de Bourges (Cher) pour leurs ventes
illicites vers la Croatie. L’instruction a été marquée par la volonté
du juge Stéphane Kellenberger de ne jamais convoquer les agents de la
DST qu’ils avaient pourtant désignés comme les commanditaires…
Marin Tomulic, lui, se souvient des cargos bourrés d’armement que l’armée croate «réceptionnait au port de Koper, en Slovénie» en provenance de la «filière française»
de Jacques Monsieur. Au début de la guerre d’ex-Yougoslavie, les
militaires croates demandent ainsi qu’on les équipe avec des systèmes
de conception soviétique, car les troupes se sont longtemps entraînées
sur ce type de matériel. Soucieux de satisfaire le client, Jacques
Monsieur passe un accord avec André Izdebski, un autre courtier en
armement, qui dispose de bonnes connexions en Russie. Grâce à lui,
depuis la France, on organise l’acquisition de ces armes - nous avons
retrouvé plusieurs factures - pour le compte des Croates.
Le «Sable» et le «Sabre»


Débute alors une partie de cache-cache. La circulation de matériels
de guerre est en effet étroitement surveillée et il n’est pas question
de naviguer sans les papiers de rigueur. C’est-à-dire sans les fameux end users,
ou certificats d’utilisateur final. Chaque vendeur doit être porteur
d’un document gouvernemental attestant que les armes qu’il livre sont
remises à un pays autorisé à en acheter. A Paris, les canaux de la
diplomatie parallèle savent contourner ce genre de difficultés. Le
Tchad est sollicité pour l’occasion. Sur le papier, l’acheteur, c’est
lui. Le ministère de la Défense, à N’djamena, fournit les certificats
de complaisance à la société de droit belge Matimco. L’un d’eux, daté
du 17 août 1993, est même cosigné par l’attaché militaire auprès de
l’ambassade du Tchad à Paris (fac-similé page précédente). Ne reste
qu’à embarquer les armes sur un bateau.
Selon des documents portuaires que nous avons obtenus, un cargo
battant pavillon panaméen est ainsi parti de Rotterdam (Pays-Bas),
officiellement à destination de Lomé (Togo) avec, à son bord, les armes
fournies par Jacques Monsieur. Mais il effectue une escale dans le port
d’Haïfa, en Israël. Là, clandestinement, les armes prennent place à
bord d’un navire portant un nom avoisinant : le premier cargo se nomme Sable, le second, Sabre
- de quoi alimenter les doutes en cas de contrôle. Puis le second cargo
remonte l’Adriatique, choisissant sa route en fonction des patrouilles
effectuées par les bâtiments de guerre de l’Otan chargés de faire
respecter l’embargo. Les armes passent sans encombre entre les mailles
du filet «au moment où la marine française assure sa rotation devant les ports slovènes et croates», assure Tomulic.
A Zagreb, il s’occupe de ce commerce pour la toute jeune république
indépendante, qui affronte les Serbes. Pour dissuader les réseaux
criminels, Tomulic décrète qu’on n’utilisera pas d’argent liquide pour
payer «[ses] filières». Le président Tudjman et son ministre
des Finances lui accordent les prérogatives nécessaires. Le compte de
la société Matimco, dans une banque luxembourgeoise, est crédité par
des virements en bonne et due forme émanant de la Splitska Banka, une
banque d’Etat croate, via un compte de transit à la Chase Manhattan de
New York. Les armements livrés à la Croatie, en violation de l’embargo,
représentent 2 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros) par an
entre 1991 et 1994. Ils permettent à la Croatie de conforter sa
souveraineté et de conquérir des territoires traditionnellement habités
par les Serbes. C’est le cas des opérations dans la région de Krajina,
en août 1995, pour lesquelles des officiers supérieurs croates sont
aujourd’hui poursuivis pour crimes de guerre.
A la fin de l’été 1995, les belligérants ouvrent les discussions
avec la volonté de parvenir à une paix globale. Marin Tomulic y
participe directement, sa villa de Zagreb est utilisée pour les
premières réunions préparatoires, organisées à la requête d’un
responsable de la CIA. Avec les années, l’ancien étudiant des
beaux-arts est devenu un as de la diplomatie secrète. Les accords de
Dayton sont formalisés entre les 1er et 21 novembre 1995. Une page d’histoire se tourne.
Marin Tomulic souhaite prendre des responsabilités dans le
développement économique du pays et ses ambitions politiques
s’affirment. En janvier 1997, le président Franjo Tudjman le nomme à la
tête d’un vaste complexe agroalimentaire, Pik Vrbovec. On le charge d’y
«mettre fin aux détournements de fonds publics», et «il fait preuve de zèle»,
selon Ivan Jurasinovic, son avocat. En 1999, il intègre la direction du
HND, un parti de centre gauche, mais le mouvement essuie une défaite
cinglante à la présidentielle de février 2000. Les responsables se
brouillent. Peu après, le 18 avril 2000, Marin Tomulic est jeté en
prison après des accusations de corruption. Il en sort le 27 juillet,
mais l’épreuve a laissé des marques.
Réseaux criminels


L’homme choisit de se réinstaller à Paris avec le vœu de retrouver «une vie normale».
Il se consacre à la rénovation d’appartements, sans renoncer à
entretenir d’étroites relations avec de hauts responsables en Croatie.
Début 2002, au parquet de Zagreb, une cellule dirigée par le procureur
Janko Grlic entreprend de traquer des organisations mafieuses. Marin
Tomulic est contacté pour communiquer des détails sur des réseaux
criminels qui profiteraient de protections politiques. Il accepte de
l’aider, transmet des indications précises. Le magistrat s’intéresse à
des relations d’affaires créées pendant la guerre ; des généraux y
côtoient des gangsters, des trafiquants d’armes et des mercenaires
proches des anciens réseaux français.
C’est à partir de cette date que Tomulic est victime de tentatives
de meurtre sur le sol français, d’abord en mai 2002, puis en 2004. Son
passé l’a rattrapé au moment où la Croatie plonge dans les règlements
de comptes d’après-guerre. Déjà, en mars 2001, le représentant local de
Jacques Monsieur, l’ex-légionnaire James Marty Cappiau, avait été
abattu en plein Zagreb. Plus près de nous, début octobre, Ivana Hodak,
26 ans, fille d’un ténor du barreau, a été assassinée à Zagreb, tandis
que le 23 octobre, le propriétaire et un journaliste de l’hebdomadaire Nacional étaient tués dans un attentat à la voiture piégée. De quoi nourrir les craintes de Marin Tomulic.
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Clode
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MessageSujet: Re: Le Croate qui en savait trop   Le Croate qui en savait trop Icon_minitimeMar 2 Déc - 22:56

Il y a de quoi à faire un bon film !

Si le Tomulic, se fait descendre ce n'est pas moi qui vais pleurer ce pourri !
... Mais il vaudrait mieux qu'il vide son sac avant. Que l'on puisse avoir un vrai règlement de compte entre brigands, politiques et flics véreux .
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Chien Guevara
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MessageSujet: Re: Le Croate qui en savait trop   Le Croate qui en savait trop Icon_minitimeVen 5 Déc - 0:50

Oui, parfois la réalité ratrappe la fiction . Saura-t-on tout un jour sur le sujet ? scratch
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MessageSujet: Re: Le Croate qui en savait trop   Le Croate qui en savait trop Icon_minitime

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