Trop de césariennes pratiquées en France Didier Pallages AFP/Archives ¦
Un bébé Trop d'accouchements se font par césarienne en France, selon la Fédération hospitalière de France
(FHF) qui dénonce dans une étude la tendance à multiplier ces
interventions par commodité ou intérêt économique, particulièrement
dans les cliniques privées.
Les césariennes, qui ont compté l'an dernier pour 20,1% des naissances,
contre 10,9% en 1981, seraient de plus en plus utilisées comme «facteur
de l'organisation des naissances» ou pour «optimiser les coûts de
production», selon cette étude publiée dimanche par le «Journal du Dimanche».
Davantage dans les maternités privéesLa FHF, qui regroupe les hôpitaux publics, relève que le taux de
césariennes des 559 maternités qui prennent en charge les grossesses
les moins risquées (niveau 1) en France et pratiquent au moins 200
accouchements par an varient de 9,3% à 43,3%.
Le taux de césariennes dans les maternités privées qui prennent en
charge les grossesses sans risque particulier est un point de
pourcentage au-dessus de celui des hôpitaux publics accueillant les
grossesses pathologiques (niveau 3).
Le recours à la césarienne, planifié, permet aux maternités de réduire
le nombre de gardes de nuit et de week-end. Au-delà de 30% de
césariennes, «on est plus dans la bonne médecine», selon Damien Subtil,
chef du pôle obstétrique du Centre hospitalier universitaire (CHU) de
Lille, cité par le journal.
Plus de problèmes respiratoires Les médecins soulignent que les enfants nés par césarienne ont plus de
problèmes respiratoires, et notamment d'asthme, que la moyenne. Le taux
de mortalité de la mère, en moyenne de un sur dix mille, est aussi 3,5
fois supérieur en cas d'incision de l'abdomen et de l'utérus, rappelle
le «JDD».
La Fédération hospitalière privée se défend en affirmant au journal que
ses établissements «n'ont aucun intérêt financier à pratiquer des
césariennes, puisque cette intervention est sous-rémunérée à hauteur de
347 euros». La volonté de ne pas prendre de risques et de se prémunir
contre des procès, ainsi que la multiplication des grossesses tardives
expliquent également en partie la hausse continue du nombre de
césariennes.