Dur à digérer

Le président bolivien, Evo Morales, a entamé une grève de la faim. Il espère ainsi obtenir l'adoption d'une nouvelle loi électorale, que combat la droite, majoritaire au Sénat. Naturellement, l'opposition ironise sur son initiative. Serait-ce un jeûne de pénitence, à la veille de Pâques ? Ou une décision de faire régime, pour atténuer l'embonpoint d'un chef de l'Etat plutôt bien enveloppé ?

Les milieux politiques français s'inquiètent. N'est-ce pas le genre d'affaire qui nous pend au nez ? Tôt ou tard, un président de la République voulant innover s'inspirera des militants de la non-violence. On le verra entreprendre une marche de protestation, faire un sit-in dans la cour de l'Elysée ou s'enchaîner aux grilles du Palais-Bourbon. A moins qu'il ne nous fasse le coup de la grève de la faim : des joues qui se creusent peu à peu, un poids électoral qui ne cesse de croître...

Arrêtons de nous faire peur ! La France a toujours eu à sa tête de bons coups de fourchette, et même de grands carnassiers. D'ailleurs, l'appétit vient en mangeant. Quel que soit le régime, nos présidents n'ont pas seulement faim et soif de justice. Il leur arrive même de manger leur chapeau.

Nos dirigeants européens devraient prendre exemple sur ces présidents humbles d'amérique du sud, qui savent se battre pour le peuple et pas pour le capital ...

quand nous verrons ça en europe, les poules auront des dents et les grenouilles auront un chapeau claque