Plainte de Monsanto contre l'interdiction de son maïs transgénique par l'Allemagne ENVIRONNEMENT
- La décision allemande est jugée «arbitraire» par le semencier
américain, qui pourrait être lâché par la Commission européenne face au
front des anti-OGM...
Monsanto contre-attaque. Le producteur de semences a annoncé avoir
déposé plainte contre la décision prise par le gouvernement allemand la
semaine dernière de suspendre la culture de son maïs génétiquement
modifié MON 810.
«Une décision arbitraire», selon le porte-parole du géant américain,
qui estime que cette interdiction «n'est pas soutenue par la moindre
preuve scientifique».
La Commission européenne pourrait lâcher MonsantoLa ministre allemande
de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Protection du consommateur
a assuré s'appuyer sur «deux nouvelles études» apportant «de nouveaux
éléments scientifiques» pour activer la clause de sauvegarde contre le
maïs transgénique. Et l'Allemagne n'est pas le seul pays méfiant,
puisque la France, la Grèce, l'Autriche, la Hongrie et le Luxembourg
ont déjà tous invoqué le «principe de précaution» pour ne pas cultiver
cet OGM sur leur territoire.
Un front des «anti» qui, en grossissant, pourrait finir par pousser la
Commission européenne à changer son fusil d'épaule, alors que
jusqu'ici, elle avait plutôt tenté de contraindre les réticents à accepter la culture de ce maïs. Après l'annonce de la décision allemande, Stavros Dimas,
commissaire européen en charge de l'Environnement, a d'ailleurs reconnu
«réfléchir» sur le dossier. Une source proche de la commission indique
qu’un changement de législation pourrait même être envisagée.
Une décision espérée avant la date limite pour semerPour Monsanto, le vent a commencé à tourner le 16 février dernier. Les experts de la Commission, réunis à Bruxelles, avaient échoué dans leur tentative
de forcer la France et la Grèce à autoriser la culture du maïs
polémique. Second camouflet moins d'un mois plus tard, le conseil des
ministres européens de l'Environnement rejetant la proposition de la Commission de lever les clauses de sauvegarde de l'Autriche et de la Hongrie.
Si la question d’autoriser ou non la culture du maïs génétiquement
modifié devait être soumise à un vote au niveau européen, «nous aurions
un rejet c'est sûr, la tendance est au refus», estimait récemment une
source proche de la Commission européenne. Selon le quotidien
économique allemand «Handelsblatt» de ce mercredi, Monsanto compte sur
une décision du tribunal administratif de Brunswick «d'ici mi-mai, pour
que des semis soient encore possibles».