Dites Bonjour !

Cela fait un bien fou, non ?

— C’est moins facile qu’on ne le croit.
L’âge nous pare d’une image qui ne reflète pas toujours notre personnalité. La « méfiance » est devenu un mot d’ordre, et on hésite à faire un signe de bienvenue de peur que l’autre ne prenne ça pour une invitation. « Plus on vieillit, plus on se concentre sur le boulot, explique Allan Allday, professeur d’université. Nous ne parlons aux autres que lorsque nous avons besoin d’eux. C’est une habitude difficile à perdre. »


—La gentillesse est si rare qu’elle désarme.
Comme les gens sont agréablement surpris quand on les salue, c’est un bon moyen d’éveiller leur attention… et de s’attirer leurs faveurs.
Quand je commence un courriel par « Bonjour », je sais que je recevrai une réponse. Et quand je salue un caissier ou un employé, je m’assure indéniablement un meilleur service. Pourquoi ? Parce que j’ai suscité de l’intérêt.


—Saluer augmente la productivité.
Lors d’une expérience sur le sujet, Allan Allday a encouragé des professeurs à saluer individuellement leurs élèves chaque matin. Grâce à ce bref échange personnalisé, les jeunes ont davantage participé aux cours et obtenu de meilleurs résultats.
Avis aux patrons : souhaiter le bonjour à vos employés peut être tout aussi fructueux.


—Le respect engendre le respect.
Tous les jours, je cours ou je fais du vélo sur la même route, à la même heure. Quand j’ai commencé à saluer les automobilistes, un phénomène inhabituel s’est produit : après quelques jours, ils ne se contentaient plus de répondre à mon geste, ils se rangeaient pour me laisser plus d’espace ! Non seulement mon petit exercice était alors plus agréable, mais il me protégeait des dangers de la route. Pour eux, j’étais devenu une personne.


—L’environnement influe sur les rapports sociaux.
Une étude a montré que les habitants d’une grande agglomération sont beaucoup moins susceptibles de serrer la main à un inconnu (38 % seulement) que ceux des petites villes (68 %). Selon les chercheurs, dans un environnement agréable, on répond généralement plus volontiers aux sourires et aux paroles de bienvenue.


—Les grincheux peuvent devenir cordiaux.
Les hargneux, les grossiers, les bizarres, bref, les gens que je m’efforce généralement d’éviter étaient ceux qui réagissaient avec le plus de chaleur à mes salutations. Ils ont tellement l’habitude d’être mis à l’écart qu’un peu de sympathie les touche autant qu’une invitation au resto.


—On devrait interdire les vitres teintées.
Les autoroutes sont les pires endroits pour les gestes de sympathie. La plupart des conducteurs que je saluais de la main me regardaient d’un air bovin. Mais l’un des facteurs les plus dissuasifs, ce sont les vitres teintées. On partage la route avec des engins sans visage, que l’on ignore forcément, quand ils ne suscitent pas notre agressivité.
Une exception cependant : les motards sont toujours ravis quand on les salue.


—Prudence quand il y a des enfants.
Une des particularités de notre époque, regrettable, certes, mais nécessaire, c’est que les jeunes se méfient des inconnus. Après les conducteurs, ce sont les enfants de 5 à 15 ans qui m’ignoraient le plus systématiquement. Pour eux, je représentais un prédateur en puissance.


—Et si cela pouvait sauver votre couple ?
Après vingt-quatre ans de vie commune, je ne m’étais jamais rendu compte à quel point je négligeais la politesse envers ma femme et les autres membres de ma famille. Depuis, j’ai opté pour la courtoisie, cette denrée aussi rare que précieuse.


—C’est une forme universelle d’assurance maladie !
Impossible de dire bonjour sans sourire, tout comme un coup sur le genou déclenche infailliblement le réflexe rotulien. Or il est prouvé que le sourire fait baisser la tension artérielle et libère des antidouleurs, des endorphines qui diminuent le stress, renforcent les défenses immunitaires, dopent l’humeur et améliorent la santé. Et qu’il crée un effet similaire chez celui qui le reçoit.

Des chercheurs de l’université de Montréal ont en effet découvert que les employés de centres d’appel jouant à la « chasse au sourire » (regarder dans une série de photos celles où des gens sourient) pendant cinq minutes avant de se mettre au travail ont sécrété 17 % de cortisol, l’hormone du stress, en moins à la fin de la journée.

Article de Joe Kita

BONJOUR,

Que le Soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !

baudelaire

Merci pour cette belle citation Hyéro ; et ravi de te revoir par minou