Rhône: expulsion d'un jeune Marocain sans-papiers de 20 ans
Dépêches de l'Education
du Jeudi 18 juin 2009
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Rhône: expulsion d'un jeune Marocain sans-papiers de 20 ans
Un sans-papiers marocain de 20 ans, hébergé depuis un an à Lyon par un septuagénaire juif qui avait traversé la seconde guerre mondiale caché chez des résistants, a été expulsé jeudi, a-t-on appris auprès du Réseau éducation sans frontière (RESF) et de la préfecture.
"Arrêté mardi soir, il a été placé en garde à vue, puis transféré mercredi au Centre de rétention administrative (CRA) de Saint-Exupéry, d'où il est parti ce matin (jeudi) vers Paris pour prendre un avion en direction de Casablanca", a déclaré à l'AFP Catherine Tourier, du RESF-69.
De son côté, la préfecture du Rhône a confirmé que le jeune Marocain était sous le coup d'un obligation de quitter le territoire français (OQTF) et qu'il avait bien été expulsé à destination de Casablanca.
Mme Tourier a pu s'entretenir avec le jeune homme par téléphone avant qu'il ne prenne l'avion et ce dernier lui a dit qu'on l'avait "tabassé" et qu'il avait "peut-être quelque chose de cassé", a-t-elle dit, ajoutant que depuis son arrivée au Maroc, "aucune nouvelle" n'était parvenue à ses proches restés à Lyon.
"Je ne comprends pas cette grande débauche de moyens utilisés pour expulser un jeune majeur, ni le fait qu'il ne soit pas passé devant un juge des libertés comme cela doit se faire dans les 48 heures suivant son arrestation", a affirmé Mme Tourier.
Alae-Eddine était arrivé en France à l'âge de 14 ans et confié par ses parents à sa tante de nationalité française.
Arrêté et placé en centre de rétention peu après sa majorité, en 2007, il était libéré après une mobilisation du lycée professionnel de Bron, dans la banlieue lyonnaise, où il suivait une formation de plâtrier.
CAP en poche, il s'était vu refuser par la préfecture en août 2008 le visa qu'il demandait pour continuer ses études. A nouveau placé en centre de rétention, il était libéré, avec assignation à résidence, mais sur les conseils de RESF, le jeune homme n'était pas retourné chez sa tante.