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| | HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama | |
| | Auteur | Message |
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Chien Guevara Admin
Nombre de messages : 9406 Date d'inscription : 10/06/2007
| Sujet: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Mer 1 Juil - 0:57 | |
| Le jeudi 24 juin 2009, l’alliance des pays progressistes latinos-américains, l’ALBA (Alternative bolivarienne pour les Amériques), s’est réunie à l’occasion de l’entrée officielle de l’Équateur de Rafael Correa, portant à 9 le nombre de membres de l’alliance.
Le même soir, le chef de l’armée de terre du Honduras, pays-membre de l’ALBA, défie le gouvernement de son pays et son président, Manuel Zelaya en le menaçant d’un putsch militaire, soutenu par l’ensemble des forces de droite, les dirigeants de l’église catholique, ceux des églises évangéliques, l’oligarchie locale, les médias privés et le patronat ainsi que les chefs des autres corps d’armée.
Lire l'analyse de Michel Collon ...
Dernière édition par Chien Guevara le Jeu 13 Aoû - 2:21, édité 2 fois | |
| | | bye Militant
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| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Sam 1 Aoû - 7:21 | |
| Coup d’État au Honduras (01) 09 juillet 2009 - Jean-Guy Allard http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=1680
L’auteur est journaliste à l’agence de presse Granma
Hugo Llorens, l’ambassadeur des États-Unis au Honduras qui a admis avoir participé à des réunions où ont été discutés les plans de putsch avant le rapt du président Zelaya est un cubano-américain émigré à Miami durant l’opération Peter Pan de la CIA.
Spécialiste du terrorisme, il était le directeur des Affaires andines au Conseil national de sécurité à Washington lorsque s’est produit le coup d’état contre le président Hugo Chávez.
Au cours de ses premières années d’activité diplomatique, il s’est installé une première fois au Honduras comme conseiller économique puis est passé à La Paz en Bolivie, avec le même titre. Il poursuivra sa route, cette fois comme conseiller commercial au Paraguay de la dictature de Stroesner et il se pointera plus tard au Salvador comme coordonnateur des narcotiques, une autre de ses spécialités.
Faisant un bond inattendu de l’autre côté de la planète, le très polyvalent Llorens va ensuite aux Philippines comme simple fonctionnaire consulaire. Ses activités lui permettent alors d'apprendre... le tagalog, le langage local, qu'il parle couramment.
De retour sur le continent américain, il sera durant trois ans consul général des États-Unis à Vancouver, au Canada, où il se consacrera à créer une station dite multi-agences qui réunira, dans les locaux du consulat, des représentations du FBI, du Bureau des alcools, tabac et armes à feu, et du Service des douanes des États-Unis. Sans oublier le Service secret et de sécurité du Département d’État. Tout cela sous le thème de la lutte contre le terrorisme et la délinquance internationale.
Aux côtés de Elliot Abrams et Otto Reich
La Maison Blanche de George W. Bush recrutera l’astucieux Llorens en 2002 comme directeur des Affaires andines du Conseil national de sécurité à Washington, D.C., ce qui en fait le principal conseiller du président sur le Venezuela.
Il appert que le coup d’état de 2002 contre le président Hugo Chávez se produit tandis que Llorens se trouve sous l’autorité du sous-secrétaire d’État aux Affaires hémisphériques Otto Reich, et du très controversé Elliot Abrams.
Cubano-américain comme lui, Reich, protecteur du cabecilla terroriste Orlando Bosch, avait été durant trois ans ambassadeur des États-Unis au Venezuela, entre 1986 et 1989, et prétendait connaitre le terrain.
Depuis le Département d’État, Reich a donné son appui immédiat au Michiletti vénézuélien, Pedro « Le Bref » Carmona, et aux militaires putschistes.
Otto Reich, membre du circuit des faucons déplumés de la Maison Blanche, continue à être un des personnages les plus influents de la faune mafieuse de Miami. Son nom circule aujourd’hui parmi ceux des conspirateurs du gang des putschistes de Tegucigalpa.
En juillet 2008, Llorens est nommé ambassadeur au Honduras où il substituera Charles « Charlie » Ford, un personnage qui a eu la tâche ingrate de proposer, à l’initiative de Bush, que le terroriste international Posada Carriles aille s’installer au Honduras. Zelaya lui a répondu que non, catégoriquement, et « Charlie » a dû informer ses patrons qu’ils devaient continuer à vivre avec leur patate chaude.
Le général Vazquez se sentait déjà sollicité
Après l’arrivée de Llorens à Tegucigalpa, le 12 septembre 2008, le président Zelaya, devant le fait que la Bolivie venait d’expulser le représentant des États-Unis pour ses activités d’ingérence, a refusé de recevoir les lettres de créance du nouvel ambassadeur en signe de solidarité..
Huit jours plus tard, Zelaya a reçu Llorens et lui a fait part du malaise de son gouvernement au sujet « de ce qui se passe dans le pays le plus pauvre d’Amérique du sud ».
Un fait survenu ces jours-là retient l’attention. Le 22 septembre, tandis que se manifeste le dit malaise de Zelaya, le chef de l’État-major conjoint des Forces armées du Honduras, le général Romeo Vásquez, ce même leader putschiste qui aujourd’hui soutient Micheletti, déclare à la presse locale qu’il y a « des personnes intéressées à déposer le président Manuel Zelaya ».
Le militaire fasciste commente que le chef de l’État « fait face aux critiques au sujet des accords réalisés avec le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua » et qu’« on est venu nous chercher pour chasser le gouvernement ».
« Mais nous sommes une institution sérieuse et nous respectons Monsieur le Président comme notre commandant général et nous nous subordonnons à la loi », a assuré avec le plus grand sérieux celui qui ordonne aujourd’hui à ses troupes de tirer sur le peuple.
Le 22 juin dernier, le quotidien La Prensa a révélé que la nuit précédente avait eu lieu une réunion entre les politiciens les plus influents du pays, les chefs militaires et l’ambassadeur Llorens, dans le but déclaré de « chercher à sortir de la crise ». Celle de la consultation populaire promue par Zelaya.
The New York Times confirmait ensuite que le sous-secrétaire d’État aux Affaires hémisphériques Thomas A. Shanon, ainsi que l’ambassadeur Llorens, avaient « parlé » avec les officiers supérieurs des forces armées et les leaders de l’opposition au sujet de « comment renverser le président Zelaya, comment l’arrêter et qui pourrait le faire » | |
| | | bye Militant
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| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Sam 1 Aoû - 7:33 | |
| Coup d’État au Honduras (02) 17 juillet 2009 - Claude Morin http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=1684
L’auteur est professeur (retraité) d’histoire latino-américaine à l’Université de Montréal (claude.morin@umontreal.ca)
« Premier coup d’État en Amérique latine depuis la fin de la Guerre froide », a-t-on tôt fait de proclamer. A-t-on oublié le coup d’État du 11 avril 2002 au Venezuela même s’il dura moins de 48 heures? Le rapprochement avec la Guerre froide rappelle cependant que plusieurs coups d’État servirent à renverser des gouvernements réformistes ou à contrer les mouvements de revendication.
L’Amérique centrale aura offert au XXe siècle un terreau fertile pour des dictatures militaires ou personnalistes (comme celles d’Ubico, de Carías, de Martínez Hernández sur l’horizon 1930-1945 et surtout celle des Somoza jusqu’en 1979).
L’URSS après 1947, puis Cuba à partir de 1959 servirent d’épouvantails. Les oligarchies et les militaires invoquaient la menace subversive pour s’opposer aux demandes et mouvements réformistes. La lutte contre le communisme servait de prétexte à la répression, à des élections sur mesure. Les États-Unis cautionnaient ou encourageaient la réponse autoritaire.
N’avaient-ils pas mis fin à l’expérience réformiste au Guatemala en 1954 avant d’utiliser ce pays comme laboratoire pour tester des méthodes de lutte anti-insurrectionnelle appliquées bientôt en Asie du sud-est? Effet de la proximité des États-Unis, les dictatures centre-américaines pouvaient faire bon ménage avec des élections périodiques, des débats parlementaires, la division des pouvoirs. Mais ce vernis ne doit pas faire allusion : l’État de droit n’existait pas.
La République du Pentagone
Dans l’Amérique centrale des dictatures, le Honduras s’est distingué depuis les années 50 comme la « République du Pentagone ». C’est au Honduras que la CIA a organisé une attaque contre le Guatemala dans le cadre d’une guerre psychologique qui devait mener au renversement du gouvernement Arbenz en 1954. C’est du Honduras qu’elle orchestra l’invasion de Cuba en avril 1961.
Les militaires honduriens furent entraînés et armés par les États-Unis. Dès 1957, ils deviennent un acteur politique prépondérant, n’hésitant pas à mettre sur la touche les gouvernements civils. Dans les années 80, Washington fit du Honduras une plate-forme pour sa stratégie d’agression contre le Nicaragua sandiniste et de soutien logistique à l’armée salvadorienne contre le FMLN. Le Honduras ressemblait à un porte-avions.
Washington obligea alors les militaires à remettre le gouvernement aux civils afin de doter le pays d’une façade « démocratique ». La constitution de 1982 est un produit de ce ravalement. Cette façade servait à dissimuler une militarisation de la société. Les militaires profitèrent des largesses qu’apportait leur collaboration aux guerres de l’empire.
Le général Álvarez eut un temps carte blanche pour frapper tout élément jugé « subversif ». Les assassinats et les disparitions s’abattirent sur les organisations populaires. Des manœuvres se déroulaient annuellement en territoire hondurien. La prostitution, les drogues et les maladies vénériennes accompagnaient ces exercices.
Avec la fin de la guerre civile au Nicaragua et au Salvador vers 1991, l’assistance US (1,3 milliard $ entre 1981 et 1987) fondit et le budget national en fut affecté. La démilitarisation se heurta à une résistance chez ceux qui avaient profité politiquement et économiquement du conflit. La criminalité connut une escalade ici comme au Salvador. Quantité de soldats se recyclèrent dans le trafic des narcotiques et les sales besognes.
Les élites honduriennes ont fait preuve de myopie et n’ont pas assumé leurs responsabilités sociales. Le Honduras a incarné jusqu’à la caricature la « République bananière » ouverte à toutes les ingérences et à la corruption. Une longue tradition de servilité et de vassalité forme le tissu de son histoire.
Que de fois les élites honduriennes ont pensé assurer leur prospérité en s’associant à des intérêts étrangers qui ne voyaient dans ce pays qu’un peuple indolent et des richesses à exploiter. Après avoir pensé offrir un territoire pour construire un canal interocéanique, les élites virent dans la banane le produit qui allait faire la richesse du pays. Les sociétés étrangères se disputaient des concessions et appuyaient des partis politiques rivaux ou des dictateurs pour obtenir des faveurs.
L’assistance est devenue par la suite la nouvelle vache à lait, favorisant des enrichissements plus ou moins licites, voire la corruption la plus éhontée. Si cette source rapporte désormais moins, elle n’a pas disparu.
Parallèlement, le Honduras a multiplié les concessions pour attirer des usines de sous-traitance, des sociétés minières (y compris du Canada) et des sociétés forestières. Les possédants ont démontré une attitude défensive face aux demandes sociales. Plus de la moitié de la population vit en-deçà du seuil de pauvreté. Le pays occupe le 114e rang mondial pour l’indice de développement humain.
Le parcours de Zelaya
Le président Manuel Zelaya est issu de l’élite. Son épouse est la fille d’un général qui occupa la présidence. Son père a même été mêlé à l’assassinat de deux prêtres et de 15 militants paysans dont les cadavres furent trouvés en 1975 sur la propriété familiale Los Horcones.
Industriel forestier et éleveur, il accéda à la direction d’associations patronales. Élu député en 1984, il a occupé plusieurs postes dans des gouvernements libéraux. Il appartenait à la faction progressiste du parti libéral et fut chargé de la direction de programmes sociaux.
Candidat à la présidence en 2005, il avait fait campagne en promettant de s’attaquer sérieusement à la pauvreté par divers programmes. Son concept clé était le « Pouvoir citoyen » : il entendait encourager la participation. Sa victoire, très serrée, fut acquise après un long imbroglio sur les résultats et malgré un taux de participation de 46 %.
Si l’on pouvait lui attribuer une certaine sensibilité progressiste qui le démarquait au sein de sa classe et des partis politiques, c’est dans l’exercice du pouvoir qu’il allait se révéler. Ce faisant, il répondait à une mobilisation croissante de la société civile.
Il adopte une série de mesures sociales favorables à l’éducation et aux travailleurs, dont une hausse de 60 % du salaire minimum, à l’alimentation populaire et aux transports publics. Certaines de ces mesures indisposent le patronat.
Le président se rend accessible aux petites gens. Mais surtout il développe des relations avec le président Chávez. Un accord avec Petrocaribe permet au Honduras de différer de 25 ans les paiements sur la moitié du pétrole qu’il achète et d’utiliser les fonds ainsi économisés pour financer des programmes sociaux. Et il adhère en août 2008 à l’Alternative bolivarienne pour les Amériques.
Cette décision, pourtant bientôt sanctionnée par un vote du Congrès, divise l’opinion. Il devint clair pour les Honduriens que Manuel Zelaya glisse à gauche, d’autant plus qu’il se rend à Cuba et y rencontre Fidel Castro en mars dernier.
En même temps que les élites dénoncent ce virage, les mouvements sociaux connaissent une nouvelle vigueur et font entendre leurs revendications. Des regroupements voient le jour (COPINH, Bloque popular, Unificación democrática, etc.). Cela ne fait pas de Manuel Zelaya un « socialiste ». Tout au plus ressemble-t-il à Jacobo Arbenz.
Il cherche à libérer son pays de la tutelle états-unienne, mais sans envisager une rupture. Il ancre le Honduras dans des alliances régionales et latino-américaines. Ses discours se chargent de propos critiques à l’endroit de l’impérialisme et du capitalisme. S’adaptant aux vents nouveaux, rompant avec plusieurs politiques néolibérales des gouvernements antérieurs, il inscrit son action dans une volonté de rendre effective la participation citoyenne, d’approfondir la démocratie.
Dans un pays aussi conservateur, avec ce passé de servilité et d’oppression, Manuel Zelaya a fini par déranger tous les puissants. Les élites ne se reconnaissent plus dans l’homme. Les attaques fusent, les médias se déchaînent, les positions se durcissent.
Dans la consultation annoncée pour le 28 juin – sur l’opportunité d’ajouter une quatrième urne lors des élections générales du 29 novembre prochain – elles ont vu une manœuvre destinée à leur opposer l’opinion publique et à conférer une légitimité à la campagne en faveur de la convocation d’une assemblée constituante.
Tous les pouvoirs se sont alors ligués contre Zelaya : le Congrès (y compris son parti), la Cour suprême, l’Église, les médias, les forces armées. Même si la consultation n’était pas contraignante et ne pouvait être assimilée à un referendum, ils n’ont pas voulu courir le risque d’être mis en minorité par le « peuple ». Ils ont prétendu que Zelaya cherchait par ce moyen à arracher un second mandat, ce qu’interdit la constitution de 1982.
Le véritable enjeu était l’élaboration d’une nouvelle constitution pour fonder un Honduras réellement démocratique. À court terme, une constituante peut fournir l'occasion à des débats qui font avancer la participation citoyenne. La procédure peut se transformer en une école. Le projet pouvait permettre aux organisations populaires et indigènes de faire entendre leurs voix.
Voilà pourquoi elles appuyaient massivement la démarche qui était déjà endossée par 500 000 signatures. Plusieurs regroupements s’étaient formés pour soutenir l’initiative qui avait porté ses fruits au Venezuela, en Bolivie et en Équateur.
La société civile n’avait eu aucun rôle dans la rédaction de la constitution de 1982 ni dans son approbation. Cette constitution ne prévoyait aucune consultation populaire. Ses rédacteurs appartenaient aux deux partis qui se sont partagé le pouvoir depuis plus d’un siècle, des partis régulièrement fragmentés par des ambitions personnelles, des instruments de clientélisme, des partis qui n’ont toujours pas vocation démocratique.
Je ne suis pas juriste, mais je crois que la Cour suprême a fait une lecture limitative et éminemment politique de la constitution afin de proclamer le caractère illégal de la consultation. Tous les autres corps se sont servis de cette décision pour justifier leur action contre le président Zelaya. Tous ont travaillé de concert.
Les militaires ont utilisé la force pour arrêter le président et l’exiler au Costa Rica. Ils ont prétendu agir au nom des instances juridiques. Le Congrès s’est ensuite réuni. Il a rendu publique une lettre datée du 25 juin par laquelle Zelaya avait signifié sa démission invoquant la polarisation du pays et des raisons de santé. À l’évidence il s’agissait d’un faux fabriqué. Puis il a désigné son président, Roberto Micheletti, comme successeur, celui-là même qui avaient vu ses ambitions présidentielles frustrées par son propre parti.
Les apparences étaient sauvegardées : la Cour suprême statuait sur l’illégalité de l’action présidentielle, le Congrès destituait le président, élisait un successeur et les militaires laissaient le pouvoir aux civils. L’alliance civilo-militaire avait bien fonctionné.
Les médias ont également joué leur rôle. Après avoir chauffé l’atmosphère dans une campagne anti-Zelaya, ils s’imposaient un blackout complet sur le coup avant de se faire les porte-parole du nouveau régime. Les médias favorables à Zelaya ont été exclus des ondes. Niant la réalité du coup d’État, brandissant la sanction juridique, tous les pouvoirs ont voulu faire croire à une « succession constitutionnelle ». | |
| | | bye Militant
Nombre de messages : 1510 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Sam 1 Aoû - 7:34 | |
| (suite de l'article de C.Morin )
L’inspiration vénézuélienne
L’innovation se trouve du côté de la Cour suprême et du Congrès. Pour le reste, le scénario hondurien s’inspire du coup d’État du 11 avril 2002 au Venezuela : la capture du président par les militaires, la fausse démission, le blackout médiatique. Chávez et le Venezuela servaient d’épouvantail pour discréditer Zelaya et son projet.
La parenté dépasse la simple imitation. L’oligarchie vénézuélienne a fait cause commune avec son homologue au Honduras. À défaut de faire tomber Hugo Chávez au Venezuela, elle voulait le vaincre à l’étranger. En identifiant Zelaya à Chávez, elle a cru prendre sa revanche. Ses partis et ses médias n’ont donc pas dénoncé le coup, bien au contraire. On peut comprendre dans ce contexte que le président Chávez se soit engagé avec une grande vigueur verbale à défendre Zelaya et à vilipender les putschistes.
Cette collaboration entre les deux oligarchies pourrait expliquer que les élites honduriennes se soient complètement illusionnées quant à la viabilité de la solution retenue. Leur haine envers Chávez a été attisée par les invectives de ce dernier à l’endroit de ceux qui s’opposaient à l’accord avec Petrocaribe et qui ont dénoncé l’adhésion du Honduras à l’ALBA.
L’importance du facteur externe explique que les putschistes aient visé également Patricia Rodas, la ministre des Relations extérieures, rudoyée et expulsée au Mexique et qu’ils aient menacé les ambassadeurs du Venezuela et de Cuba.
La droite aux États-Unis (au Congrès, dans les médias) et la droite en Amérique latine soutiennent les putschistes. Elles ne voient en Zelaya qu’un allié de Chávez qu’elles diabolisent. Cette solidarité de classe n’est pas étrangère non plus à la position ambiguë, du bout des lèvres en somme, qu’a adoptée le gouvernement canadien à l’endroit de Zelaya. Rappelons que plusieurs sociétés minières canadiennes sont présentes au Honduras.
Mais à la différence de ce qui s’est passé au Venezuela ce n’est pas d’abord la rue qui peut remettre Manuel Zelaya au pouvoir. Les organisations populaires n’ont pu se mobiliser comme elles le firent au Venezuela. Des ordres de capture ont été émis contre les dirigeants (plus de quatorze) ainsi que les ministres du gouvernement Zelaya. Beaucoup se sont réfugiés dans des ambassades, ont fui le pays ou se sont mis à l’abri. Le couvre-feu a été proclamé.
Les partisans de Zelaya défient avec un grand courage les putschistes en tenant des manifestations. Les forces de sécurité ont occupé les lieux de pouvoir et la répression s’abat avec des arrestations, des blessés, des morts. Zelaya n’a pu disposer, à la différence de Chávez, de la loyauté de militaires. La division n’est pas (encore) apparue au sein des forces armées.
Ce qui aura fait la différence dans le cas du Honduras aura été la réprobation unanime et immédiate du coup d’État par tous les gouvernements d’Amérique latine et par diverses instances régionales (ALBA, Groupe de Rio, UNASUR, etc.). L’Organisation des États américains n’aura pas hésité cette fois à condamner le coup d’État et aura déployé des efforts pour rétablir l’ordre constitutionnel.
La nouveauté réside également dans l’attitude des États-Unis. L’administration Obama n’a jamais reconnu les putschistes. Le Département d’État a vite dénoncé le caractère illégal de la destitution. Le président Obama, après s’être limité à exprimer sa « vive préoccupation », a reconnu que Manuel Zelaya était le seul président légal. Puis les États-Unis se sont associés à la résolution de l’ONU réclamant la restauration de Zelaya dans ses fonctions.
Cela ne veut pas dire que certaines instances états-uniennes n’aient pas contribué à la crise. On voit mal l’état-major et les officiers formés dans les écoles militaires du Pentagone s’aventurer dans cette opération sans en discuter au préalable avec les représentants du Pentagone sur place (la base de Soto Cano abrite 500 militaires états-uniens).
USAID financent plusieurs programmes au Honduras. Certaines agences ont servi ailleurs de bras civil à des opérations de propagande, de formation et de subversion. Ainsi dans une entrevue à CNN, dimanche matin, la directrice locale du groupe « Paix et Démocratie » défendait le caractère légal de l’opération en cours.
La rumeur d’un coup d’État a couru dès le 24 juin. Qu’a fait l’ambassadeur pour dissuader les putschistes de recourir à cette solution? Des précédents nous rappellent que les instances états-uniennes, surtout dans une situation de tensions ou de crise, ne fonctionnent pas à l’unisson. Les États-Unis gardent plusieurs fers au feu et leurs représentants agissent suivant plusieurs scénarios.
Une crise à résoudre
Le coup d’État est condamné à l’échec. La communauté internationale a démontré un soutien unanime au président Zelaya, isolant ainsi les putschistes. L’esprit des résolutions était que son retour se fasse sans conditions préalables. Or le régime illégal tient tête à la communauté internationale et aux manifestations internes d’appui au président déchu. Pour combien de temps? Comment ramener les putschistes à la raison?
Les pressions multiples et combinées devraient servir à ramollir leur folle détermination. Ainsi le Venezuela a coupé ses livraisons de pétrole, les pays voisins ont fermé leurs frontières, plusieurs pays ont rappelé leurs ambassadeurs. Les États-Unis ont suspendu certaines formes d’assistance, mais disposent de plusieurs leviers décisifs: les mettre en action démontrerait la solidité de leur engagement en faveur d'un retour à l'ordre constitutionnel.
On voit mal dans les circonstances comment le régime pourrait se maintenir longtemps au pouvoir. Les patrons ne cachent plus que le boycottage fait mal. Les putschistes, faute de reconnaissance, ne peuvent débloquer la situation à leur avantage. Les firmes de relations publiques ne pourront leur conférer une légitimité.
Zelaya peut-il, pour sa part, tenter d’entrer au pays sans s’exposer, lui et ses partisans, à la brutalité et à d’autres pertes de vie? Un accord préalable est indispensable. Il pourrait prendre la forme d’une amnistie réciproque. Le président du Costa Rica, Óscar Arias, a offert ses bons offices. Les parties ont accepté d’engager le dialogue en présence du médiateur, mais ont refusé jusqu’à ce jour de négocier. Chaque partie campe sur ses positions et prétend agir dans le cadre de la constitution.
Il faut donc croire que Manuel Zelaya sera restauré dans ses fonctions. Il a déclaré en conférence de presse à New York qu’il n’accepterait pas un second mandat. C’était un argument massue de la désinformation entourant l’opposition à la consultation. Les médias ont colporté ce mensonge.
Le président Zelaya reviendra dans un pays encore plus polarisé. Le coup d’État aura mobilisé une partie de la société contre l’autre, aura radicalisé le mouvement social. Face à tous les pouvoirs qui l’ont rejeté, quel pouvoir effectif détiendra-t-il d’ici janvier 2010? Jusqu’où voudra-t-il et pourra-t-il aller dans l’exercice des prérogatives présidentielles qui sont fort grandes en vertu même de la constitution et des pratiques latino-américaines? Un candidat à la succession pourra-t-il poursuivre l’œuvre entreprise? Ou le Honduras oligarchique aura-t-il stoppé pour un temps cette marche vers un Honduras moins inégalitaire, plus démocratique?
L’enjeu dépasse le Honduras. La consolidation du régime issu du coup d’État enhardirait tous ceux qui à droite rêvent en Amérique latine et aux États-Unis de renverser les gouvernements de gauche. La droite fanatique, oligarchique ne peut tolérer que les mouvements populaires utilisent les urnes pour s’inscrire dans une dynamique du pouvoir. Puis restent mobilisés pour défendre et élargir les conquêtes qu’ils ont réalisées. La cause des Honduriens devient la cause de tous.
Références :
Il y a plus de trente ans que je m’intéresse à l’histoire de l’Amérique centrale et que je suis, avec une intensité certes variable, l’évolution de la situation dans la région ainsi que dans chacun des pays. J’ai consacré à la région une vingtaine d’articles de diverses natures, des chapitres dans des ouvrages collectifs, une douzaine de comptes rendus. J’en ai fait l’objet de plusieurs conférences et causeries.
Pour qui voudrait lire sur cette région et sur le Honduras, je recommande deux livres. James Dunkerley, Power in the Isthmus: A Political History of Modern Central America (London, Verso, 1988) offre une analyse régionale des processus qui se sont déroulés dans les cinq pays depuis le XIXe siècle. Alison Acker, Honduras: The Making of a Banana Republic (Toronto: Between the Lines, 1988).
Je fonde mon analyse de l’actualité pour des dépêches et des articles de la presse internationale et hondurienne (AFP, Agencia Bolivariana de Noticias, Prensa Latina, IPS, Reuters, La Prensa, New York Times, etc.). On trouvera un exposé assez détaillé (et critique) de la carrière de Manuel Zelaya sur le site d’une fondation catalane consacrée aux relations internationales : http://www.cidob.org/es/documentacion/biografias_lideres_politicos/america_central_y_caribe/honduras/manuel_zelaya_rosales (consulté le 6 juillet 2009). | |
| | | Chien Guevara Admin
Nombre de messages : 9406 Date d'inscription : 10/06/2007
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Dim 2 Aoû - 1:19 | |
| Hou que c'est complexe l'amérique du sud ...
Alors que celle du nord est si simple, car totalement destructrice !! | |
| | | Yann Durst Râleur
Nombre de messages : 183 Age : 47 Date d'inscription : 25/01/2009
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Mer 12 Aoû - 10:37 | |
| Salut CG dans cette histoire je pensais aussi que comme a son habitude la cIA avit fomanter le coup.Mais pourquoi Obama a apporter son soutien publiquement a Zelaya. D'un autre cotés au Venezuela Chavez part en sucette en fermant de nombreux média et en pratiquant une censure plutot lourde. C le monde à l'envers! | |
| | | Chien Guevara Admin
Nombre de messages : 9406 Date d'inscription : 10/06/2007
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Jeu 13 Aoû - 1:18 | |
| La position d'Obama se justifie par 2 faits : tout d'abord, la médiatisation de ce coup d'état, et le soutien de toute la planète envers Zelaya, ne peut que l'obliger à annoncer qu'il le soutient, même si, on sait jamais, c'était lui l'instigateur. Deuxième fait non négligeable : la CIA est bien plus puissante que le gouvernement des States, pour la bonne raison qu'à la maison blanche, les dirigeants défilent, alors qu'à la CIA, ça bouge pas d'un poil depuis Kennedy et le Ché. Ceci dit, Obama m'apparait bien plus agréable, et surtout bien plus intelligent que Bush !
Pour ce qui concerne Chavez et la censure des médias, attention à tes lectures Yann ... Déjà, je peux t'affirmer que 80% des médias télévisés ou radio (puisqu'il s'agit bien de ces médias-là, non ?) vénézueliens sont de l'opposition ; t'en connais combien en France des chaines télé de gauche ? Dans les dictatures déguisées, la censure s'applique en amont : il est impossible de créer une chaine de télé communiste en France ! Le problème au Vénézuela, c'est que le gouvernement élu démocratiquement par le peuple pauvre ne s'est pas avéré Stalinien, et n'a pas coupé de tête comme en France, quand on a créé notre hymne national. Et maintenant on le lui reproche presque, en le surveillant à la moindre action envers une opposition minoritaire, mais bourgeoise, et donc ... PUISSANTE !
Pour les médias censurés, j'ai pas les articles sous la main, là, mais si tu veux, je te les cherche : ce n'est en fait que des histoires de longueurs d'ondes dont la demande d'utilisation est accordée périodiquement, et donc à renouveller. Ce qu'on a fait passer pour censure, ce ne sont que des émetteurs qui ont ommis de demander le renouvellement dans les délais. La même histoire a déjà eu lieu l'an dernier ou y'a 2 ans, je sais plus ; les médias occidentaux s'étaient déjà empressés de signaler cette "censure" ; 1 mois plus tard il y avait eu régularisation, la preuve : y'en a encore 34 cette année ! | |
| | | bye Militant
Nombre de messages : 1510 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Jeu 13 Aoû - 6:24 | |
| oui, je suis d'accord avec toi, Chien Gué. Celà signifie entre autres, qu'une révolution se construit simultanément sur plusieurs plans: social, politique, médias, éducation,.. Et qu'une société non-suffuusamment "travaillée" réagit par une de ses composantes ( ou dans une combinaison de plusieurs ) conservatrices. Par exemple, ne risquerait-on pas de voir émerger une contre-révolution violente ( ou non ), si une ébullition sociale émancipatrice parvenait à faire imposer une plate-forme revendicatrice sur les salaires, l'emploi,protection sociale,..sans que l'éducation soit transformée, par exemple. C'est-à-dire que l'on continuerait à assener aux enfants que la hiérarchie sociale, républicaine, est indissociable d'un progrès, d'une "réalisation de soi", voire d'un monde meilleur pour tous. Je ne parle même pas de l'armée, police, justice,..clergé. Soit, on coupe les têtes: dans ce cas, si la société n'a pas atteint un haut degré d'émancipation ( par une prise de conscience, une occupation des postes de décision sociale,..), l'hydre de lerne fera repousser rapidement ses têtes. Soit, les têtes tombent d'elles-même, en les poussant par un rejet majoritaire de la société. En attendant , on peut tenter de desserrer l'étau par des avancées ( congés payés,..) tout en sachant qu'elles seront digérées par un bloc conservateur quasiment inchangé. | |
| | | Chien Guevara Admin
Nombre de messages : 9406 Date d'inscription : 10/06/2007
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Lun 17 Aoû - 2:49 | |
| J'en ai retrouvé un Yann : Hugo Chávez et les médias privés. Le 2 août 2009, Reporters sans frontières (RSF) a publié un communiqué dénonçant la fermeture de « t rente-quatre médias audiovisuels sacrifiés par caprice gouvernemental » au Venezuela. L’organisation parisienne « proteste avec vigueur contre la fermeture massive de médias audiovisuels privés » et s’interroge : « Est-il encore permis d’émettre publiquement la moindre critique envers le gouvernement bolivarien ? Cette fermeture massive de médias réputés d’opposition, dangereuse pour l’avenir du débat démocratique, n’obéit qu’à la volonté gouvernementale de faire taire les voix discordantes, et ne fera qu’aggraver les divisions au sein de la société vénézuélienne [1] ». RSF fait référence à la décision prise le 1er août 2009 par la Commission nationale des Télécommunications (Conatel) de retirer la fréquence à trente-quatre stations de radio et télévision [2]. Selon RSF, la décision serait uniquement motivée par le fait que ces médias se soient montrés critiques à l’égard du gouvernement d’Hugo Chávez. En un mot, il s’agirait d’un acte politique pour museler la presse d’opposition. Cette version a été reprise par la grande majorité des médias occidentaux [3]. Or, la réalité est tout autre et a été soigneusement occultée par RSF et les transnationales de l’information dans le but de tromper l’opinion publique et de transformer le gouvernement le plus démocratique d’Amérique latine (Hugo Chávez s’est soumis à quinze processus électoraux depuis son accession au pouvoir en 1998 et en a remporté quatorze lors de scrutins salués par l’ensemble de la communauté internationale pour leur transparence) en un régime portant gravement à la liberté d’expression. En effet, la décision de la Conatel aurait été prise dans n’importe quel pays du monde dans une situation similaire. Plusieurs radios ont délibérément ignoré une citation de la Commission destinée à vérifier l’état de la concession et à actualiser leur situation. Après enquête, la Conatel a découvert de nombreuses irrégularités telles que l’existence de concessionnaires décédés dont la concession était utilisée illégalement par une tierce personne, le non-renouvellement des démarches administratives obligatoires, ou tout simplement l’absence d’autorisation d’émettre. Or, la loi vénézuélienne, similaire à celles du reste du monde, stipule que les médias ne renouvelant pas leur concession dans le délai légal ou émettant sans autorisation perdent leur fréquence, et celle-ci revient dans le domaine public. Ainsi, trente-quatre stations qui émettaient de manière illégale ont perdu leur concession [4]. En réalité, la décision de la Conatel, loin de limiter la liberté d’expression, a mis fin à une situation illégale et a ouvert une politique de démocratisation du spectre radioélectrique vénézuélien afin de le mettre au service de la collectivité. En effet, au Venezuela, 80 % des radios et télévisions appartiennent au domaine privé, alors que seules 9 % d’entre elles se trouvent dans le domaine public, le reste étant dévolu aux secteurs associatif et communautaire. De plus, l’ensemble des médias privés vénézuéliens se trouvent concentrés entre les mains de 32 familles [5]. Ainsi, une mesure prise par la Conatel pour mettre fin à une situation illégale a été complètement manipulée par RSF et les médias occidentaux. RSF a pris fait et cause pour l’opposition vénézuélienne, responsable d’un coup d’État contre Chávez en avril 2002, putsch immédiatement avalisée par l’organisation parisienne. RSF défend particulièrement la chaîne putschiste Globovisión, qu’elle considère comme le symbole de la liberté d’expression au Venezuela [6]. Néanmoins, elle omet de signaler qu’en plus de sa participation au putsch de 2002, Globovisión a soutenu le sabotage pétrolier la même année, a lancé un appel aux contribuables afin de ne pas s’acquitter de leurs impôts et a appelé à l’insurrection et à l’assassinat du Président Chávez [7]. Dernièrement, Globovisión a apporté son soutien à la junte putschiste du Honduras qui a renversé le Président démocratiquement élu José Manuel Zelaya, unanimement condamnée par la communauté internationale [8]. Le propriétaire de la chaîne Guillermo Zuloaga Núñez a ainsi reconnu le gouvernement illégal de Micheletti tout en lançant un appel au coup d’État : « Le gouvernement auto-proclamé de Micheletti respecte la Constitution et nous aimerions, nous aimerions vraiment qu’ici au Venezuela on respecte la Constitution comme on est en train de la respecter au Honduras [9] ». RSF ne défend pas la liberté d’expression au Venezuela. Elle préfère se ranger aux côtés des ennemis de la démocratie. Salim LamraniEnseignant chargé de cours à l’Université Paris-Descartes et à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et journaliste français, spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis. Auteur de Cuba face à l’empire : Propagande, guerre économique et terrorisme d’État, dernier ouvrage publié en français : Double Morale. Cuba, l’Union européenne et les droits de l’homme. ( Réseau Voltaire) [1] Reporters sans frontières, « Trente-quatre médias audiovisuels sacrifiés par caprice gouvernemental », 2 août 2009 (site consulté le 3 août 2009). [2] Site officiel de la Conatel. [3] Agencia Bolivariana de Noticias, « Productores independientes respaldan suspensión de emisoras radiales ilegales », MP3, 4 août 2009. [4] Fabiola Sanchez, « Radios desafían a Chávez operando por internet », The Associated Press, 3 août 2009. [5] Thierry Deronne, « Au Venezuela, la bataille populaire pour démocratiser le ‘latifundio’ des ondes », Vive-fr.org, 2 août 2009 ; Agencia Bolivariana de Noticias, « Medida de Conatel no afectará libertad de expresión e información en Venezuela », 4 août 2009. [6] Reporters sans frontières, « Le gouvernement accélère sa croisade contre les médias privés en voulant modifier les lois et les règles », 21 juillet 2009. [7] Salim Lamrani, « Reporters sans frontières contre la démocratie vénézuélienne », Réseau Voltaire, 2 juillet 2009. [8] « Résolution de l’Assemblée générale de l’ONU sur la situation au Honduras » et « Résolution de l’Organisation des États américains (OEA) relative à la suspension du Honduras », 30 juin et 4 juillet 2009. [9] Agencia Bolivariana de Noticias, « Goblovisión apoya marcha a favor de gobierno golpista en Honduras », 22 juillet 2009. Au cas où tu croirais en l'impartialité de RSF, j'ai un dossier complet sous le coude ... | |
| | | bye Militant
Nombre de messages : 1510 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Jeu 10 Sep - 6:33 | |
| Coup d’Etat Honduras : grands médias impliqués Eduardo Tamayo G. - 2009-08-18 http://alainet.org/active/32433%E2%8C%A9=es
Pour savoir d’où vient le coup d’État du 28 juin 2009 contre le président Manuel Zelaya, et d’où vient également le soutien au gouvernement putschiste de Roberto Micheletti, il faut se tourner du côté du pouvoir médiatique, contrôlé par une poignée de familles puissantes qui règnent sur le Honduras.
Avant le coup d’État, les grands titres de presse écrite (El Heraldo, La Prensa, La Tribuna) et les principales chaînes de télévision ont bien préparé le terrain aux putschistes, en diffusant des messages bien connus sur notre continent. Depuis que Zelaya a décidé d’adhérer à L’Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) et qu’il s’est rapproché du Venezuela pour obtenir des tarifs préférentiels sur les dérivés du pétrole, les médias ont commencé à répéter sans cesse que le président hondurien s’était aligné sur l’axe communiste dirigé par Fidel Castro et Hugo Chávez. En même temps, les médias faisaient la sourde oreille aux programmes gouvernementaux qui bénéficiaient aux secteurs les plus pauvres de la population en termes de salaires, d’éducation, de santé et d’accès aux services de base.
Cette attitude des médias n’a rien de surprenant dans la mesure où leurs propriétaires font partie de cette oligarchie hondurienne qui souhaite que rien ne change afin que ses privilèges perdurent. La Tribuna est la propriété de l’ex président Carlos Flores Facussé, du Parti libéral, La Prensa et El Heraldo appartiennent à Jorge Canahuati, un proche du Parti national, et président de la Commission des relations internationales de la Société interaméricaine de presse (SIP).
Comme les grands médias ne couvraient pas les mesures mises en place par le gouvernement, Zelaya a ordonné que les messages du gouvernement soient diffusés sous forme de communiqués officiels sur les chaînes nationales, en même temps qu’il créait une chaîne d’État, Canal 8 TV del Estado, dans le même objectif. Habitués au monopole de l’information, les grands médias ont crié au scandale et ont commencé à comparer Zelaya à Chávez, à parler de « totalitarisme » et de violations à « la liberté d’expression ».
Les grands médias ont donné leur aval au coup d’État contre Zelaya qu’ils ont d’ailleurs appelé « succession présidentielle ». Ils appuient le régime putschiste de Micheletti qu’ils nomment « gouvernement de transition », et ils couvrent toutes les manifestations organisées en sa faveur. Ce traitement de l’information s’articule avec un gros travail de manipulation sur ce qu’il se passe dans le pays et à l’étranger. Tous les actes de résistance au coup d’État sont occultés ou minimisés, alors que les micros, les écrans et d’autres espaces sont ouverts à ceux qui appuient le régime putschiste. Le 24 juillet, alors que Zelaya traversait la frontière depuis le Nicaragua et entrait au Honduras, les chaînes de télévision diffusaient des feuilletons, des dessins animés et une manifestation en faveur de Micheletti. Le journal La Prensa, la Banque Ficohsa et l’Association hondurienne des maquiladoras font partie des financeurs ayant souscrit un contrat auprès de trois entreprises de lobbying, dans le but de convaincre le gouvernement étasunien d’appuyer le régime putschiste.
Supprimer la liberté d’expression
Pour s’assurer que le coup d’État soit un succès, les putschistes ont imposé une coupure médiatique, afin d’empêcher que les gens s’informent, s’expriment, réagissent et se mobilisent. Dans un premier temps, les militaires ont fait taire les médias qu’ils considéraient comme « dangereux », Canal 8 del Estado, Radio Globo, Radio Progreso, et aussi des chaînes câblées comme Telesur, Cuba Visión Internacional et même CNN. Simultanément, l’électricité a été coupée afin que personne ne puisse émettre ni recevoir d’information.
Alors que Micheletti avait annoncé que la situation du pays « était retournée à la normale » et que Radio Globo et Radio Progreso pouvaient émettre à nouveau, les deux stations ont été l’objet d’une terrible persécution qui visait à les faire taire à nouveau. En effet, ces deux radios font partie des rares médias qui informent sur ce qu’il se passe réellement dans le pays. Les émetteurs de Radio Progreso, situés dans la ville du même nom, ont été pris d’assaut par les miliaires, après que le directeur de la radio, le prêtre jésuite Ismael Moreno et d’autres collaborateurs de la radio aient été harcelés. Radio Globo fait face à une menace de fermeture depuis que l’avocat José Santos López, qui prête ses services aux forces armées, a présenté une demande auprès de la Commission nationale des télécommunications (CONATEL). Il a sollicité la suspension de Radio Globo, l’accusant « d’inciter à l’insurrection et de mettre en danger la vie des citoyens ». López demande que le matériel de la radio soit saisi et ses installations confisquées. Radio Globo transmet à l’échelle nationale et permet que les gens s’expriment, comme l’on fait Radio Progreso dans le Nord du pays avant d’être contrainte au silence, Canal 36, ou bien encore Eduardo Maldonado dans son émission Hable como hable sur Maya TV canal 66, ainsi que quelques radios communautaires[1].
Ce climat hostile envers la presse indépendante a donné lieu à des situations bien plus graves encore : des journalistes, des photographes et des cadreurs ont reçu des menaces de mort ou bien ont été victimes d’agressions physiques. Le 3 juillet, le journaliste Gabriel Fino Noriega a été assassiné, son corps criblé de sept balles. Il travaillait pour Radio Estelar dans le département d’Atlántida. Une commission internationale composée de civils ayant visité le Honduras a conclu « qu’avec les informations disponibles jusqu’à présent, il est impossible d’attribuer la responsabilité de cette mort directement à la force publique, même si les informations démontrent que Fino Noriega s’exprimait en faveur de la consultation populaire et contre le coup d’État. Cela pourrait néanmoins permettre, lors d’une future investigation, de lier sa mort au contexte politique actuel[2].
Par ailleurs, les militaires ont mitraillé Radio Juticalpa à Olancho. Les journalistes Jhonny J. Lagos, du quotidien El Libertador, et Luis Galdanes, animateur de l’émission de radio Tras la verdad, ont été menacés. L’émission du Comité des familles de détenus et disparus au Honduras (COFADEH), retransmise par Radio América, a été suspendue, après que plus de 1000 cas de violations des droits humains y aient été dénoncés au cours des deux semaines qui ont suivi le coup d’État. Le caricaturiste Allan Mc Donald a été détenu, en compagnie de sa fille d’un an et demi, par des militaires qui sont allé l’arrêter chez lui, à Santa Lucía, à huit kilomètres de Tegucigalpa. Ils ont pris ses caricatures et les ont brûlées.
Dans la nuit du dimanche 12 juillet, les autorités ont détenu onze journalistes de Telesur et Venezolana de Televisión pendant quatre heures, avant qu’ils se voient forcés de quitter le Honduras le lendemain.
Le gouvernement putschiste fait appel à des méthodes subtiles pour abolir le droit à l’information et d’expression : des coupures sélectives d’électricité ont lieu près de certains émetteurs ou des transformateurs afin d’empêcher que les informations parviennent dans certaines localités ; puisqu’il s’agit officiellement de coupures d’électricité et de rien d’autre, le gouvernement donne ainsi la sensation que la liberté de la presse n’est en rien menacée. Les entreprises du câble à l’intérieur du pays ont éliminé de leur programmation les chaînes de télévision qu’ils considèrent comme étant défavorables aux putschistes. À cela, il faut ajouter les menaces de mort contre les journalistes, les écoutes téléphoniques et le blocage d’accès à internet.
Nouvel alignement de l’information
Face à la gravité de la situation, la SIP, qui regroupe les propriétaires de médias informatifs, a émis une timide déclaration, alors qu’une bonne partie de ses affiliés adhère aux propos des putschistes. Cela contraste nettement avec les communiqués opportuns et très durs qu’elle émet à l’encontre des gouvernements progressistes du continent qu’elle accuse de porter atteinte à la « liberté d’expression », s’appropriant elle-même un droit qui appartient à l’ensemble des citoyens et que les entreprises sont les premières à violer, à commencer par leurs propres journalistes.
Le conflit au Honduras a donné naissance à un nouvel alignement international de l’information. D’un côté, CNN a indirectement pris position en faveur des thèses putschistes, en parlant d’une « destitution forcée » et non d’un « coup d’État ». Le groupe espagnol PRISA qui édite le quotidien El País, a pris le parti de faire reposer la culpabilité de tout ce qui s’est passé, sur Manuel Zelaya, car il aurait succombé à la terrible tentation de vouloir être réélu[3]. De l’autre côté, le coup d’État au Honduras a consolidé la chaîne internationale Telesur dans son rôle de réelle alternative face aux grands groupes médiatiques. La chaîne contribue, avec sa couverture systématique et professionnelle, à rompre le cercle de la désinformation - au moins à l’extérieur du Honduras - et rend possible l’expression des acteurs individuels et collectifs de la résistance au coup d’État.
Aux côtés de Telesur et des quelques radios, émissions et médias que le gouvernement putschiste n’a pu faire taire, de nouvelles formes de communication se sont développées au Honduras, dans ce double contexte de couvre-feux et d’urgence pour le mouvement de résistance. Ces nouvelles formes de communication ont aussi bien servi à informer qu’à appeler à des manifestations et à des mobilisations. Pour cela, les Honduriens utilisent leurs téléphones portables (70% de la population est équipée), leur messagerie électronique et créent des blogs.
Même si 11% seulement des Honduriens disposent d’un ordinateur, les messages parviennent à des endroits stratégiques où ils sont reproduits et distribués à des franges de la population qui sont déconnectées des réseaux informatifs. Afin de rompre le cercle de la désinformation, un groupe de jeunes étudiants de l’université de Tegucigalpa a créé un espace sur Internet appelé « Telegolpe », où ils mettent en ligne via la plateforme You Tube, les vidéos des rassemblements et des manifestations, ainsi que les actes de répression qu’ils filment avec leurs téléphones portables.
Le Front national contre le coup d’État diffuse ces messages à travers son propre site Web[4]. Les agences de communication alternatives latino-américaines comme ALAI, ALER et d’autres, ont accordé une importance particulière au coup d’État au Honduras. À l’intérieur du pays, le service de communication de Via campesina Honduras fournit des informations de première main par l’intermédiaire du site de la Minga Informativa de Movimientos Sociales et de sa liste d’envoi électronique Pasa la voz[5], et Alba TV fait de même[6].
Notes
[1] Voir Honduras : annonce da la fermeture de Radio Globo, une des rares radios objectives
[2] Sur la Mission internationale d’observation sur la situation des droits humains au Honduras, voir Gobierno de facto viola derechos humanos - Informe final
[3]Voir Honduras y la información en España
[4] Voir site du Front national contre le coup d’État
[5] Voir la section spéciale coup d’État au Honduras
[6] Voir La ternura de los pueblos
Texte initialement publié en espagnol : Grandes medios involucrados en la asonada, in América Latina en Movimiento, n°447, août 2009, pp 26-28.
Traduit en Français par Info Sud Télé. | |
| | | bye Militant
Nombre de messages : 1510 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Jeu 10 Sep - 7:18 | |
| La droite bouge le pion du Honduras http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=1703 25 août 2009 - André Maltais
Deux mois après que deux cents militaires, en pleine nuit, eurent séquestré et déporté au Costa-Rica le président du Honduras, Manuel Zelaya, ni l'Organisation des États américains (OEA), ni les Nations-Unies, ni le rejet unanime de tous les gouvernements latino-américains, ni la suspension de l'aide de l'Union européenne ne sont venus à bout de la dictature.
Pour l'avocate des droits de l'homme états-unienne, Eva Golinder, il n'y a pas le moindre doute que les États-Unis sont ceux qui permettent aux putschistes honduriens de se maintenir au pouvoir.
Le moins que l'on puisse dire, écrit-elle sur le site Web Rebelion, est que l'administration Obama a condamné le coup d'état de façon très ambigüe.
D'abord, en parlant de « rupture de l'ordre constitutionnel » au lieu de « coup d'état », Washington a sciemment adopté le langage des putschistes qui se justifient en accusant le président Zelaya d'avoir le premier rompu avec la constitution du pays.
Les États-Unis ont aussi manipulé l'OEA de façon à ce qu'elle abandonne l'idée du retour au pouvoir immédiat du président Zelaya et adopte une solution de « négociations » entre « deux parties en conflit » de façon à gagner un temps précieux pour la dictature et à essouffler la résistance hondurienne.
La médiation du président costaricain, Oscar Arrias, a laissé croire que les deux positions sont acceptables, légitimé les putschistes et culpabilisé le président renversé d'une partie des faits ayant provoqué le coup d'état.
D'ailleurs, ajoute Golinder, la secrétaire d'état, Hillary Clinton, et ses porte-parole qualifient maintenant Roberto Micheletti de « président intérimaire ».
L'administration Obama n'a ni rompu les relations diplomatiques ni gelé l'importante aide financière et militaire fournie depuis 25 ans au Honduras, pas plus qu'elle n'a appliqué les mesures commerciales prévues dans le traité de libre-échange avec l'Amérique centrale (CAFTA) en cas de rupture avec la démocratie.
« Ces mesures, dit Laura Carlsen, directrice du programme Amériques, du Centre de politique international, coûteraient très cher aux putschistes et sont réclamées par la population hondurienne qui a clairement indiqué qu'elle est prête à en assumer les conséquences pour défendre la démocratie. »
Regroupés dans le Comité de résistance nationale contre le coup d'état (CRNG, en espagnol), les secteurs populaires prennent d'assaut les rues et les routes du pays et cela, sans faillir, depuis le premier jour du putsch.
Les manifestations auxquelles s'ajoute une grève générale illimitée font mal aux putschistes mais l'aide états-unienne continue d'affluer et le temps de jouer en faveur de la dictature.
Cette aide, par exemple, dit Andrés Pavon, directeur du Comité des droits humains du Honduras (CODEH), a récemment permis à Roberto Micheletti d'engager des commandos israéliens venus « mettre leur expérience palestinienne et colombienne au service des forces armées du Honduras ».
« Ils sont là, ajoute Pavon, pour provoquer agression et violence. Ils vont commettre des assassinats sélectifs et répandre la peur pour décourager les manifestations et démobiliser la résistance. »
Pour sa part, Marie Nassif-Debs, du réseau Tlaxcala, explique ainsi la présence israélienne au Honduras. En Israël, dit-elle, avant le coup d'état, les services secrets avaient déjà commencé à parler « d'une coordination entre l'Iran (par l'entremise du Hezbollah) et le Venezuela pour frapper les intérêts israëliens en Amérique latine ».
Diego Hernan Cordoba, membre de la rédaction de l'Agence de presse du Mercosur, va dans le même sens : le coup au Honduras est dirigé contre le Venezuela et l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA).
« Comme dans un jeu d'échecs, écrit-il, en bougeant un pion (Honduras), on cherche à ce que la pièce plus importante, le roi (ALBA), fasse un mouvement erroné permettant de mettre en échec le bolivarisme de Hugo Chavez. »
D'ailleurs, aux premiers jours du coup, le président Chavez, dit-on, brûlait de s'impliquer militairement dans le conflit.
« N'oublions pas, dit encore Cordoba, que l'engagement d'un pays de l'ALBA dans un conflit ferait une grande faveur aux faucons états-uniens de même qu'aux classes dirigeantes latino-américaines. »
Le coup d'état, ajoute-t-il, est aussi un avertissement de ces mêmes faucons à toute l'Amérique latine et même à l'administration Obama qui « doit comprendre qu'elle ne peut presque rien changer à la tradition impériale que la république nord-américaine a établi depuis la deuxième guerre mondiale. »
Pour le journaliste argentin, Luis Balboa, dans le contexte de l'actuelle crise financière mondiale qui a fortement frappé la croissance des entreprises et du choix opéré par la plupart des gouvernements progressistes de ne pas toucher aux structures de pouvoir de la droite, celle-ci reprend rapidement l'initiative, en Amérique latine.
En plus de remporter les élections législatives en Argentine, le 28 juin dernier, et au Mexique, le 5 juillet, la droite parraine une série d'opérations visant à démolir moralement les régimes qui combattent davantage les causes profondes de la misère.
Bilbao mentionne quelques-unes de ces opérations : le commando d'étrangers débarqué en Bolivie pour assassiner Evo Morales; la vidéo diffusée par CNN impliquant le président guatémaltèque, Alvaro Colom, dans le meurtre d'un avocat; la tentative d'abattre l'avion qui amenait Morales et Hugo Chavez assister à l'intronisation du président Mauricio Funes, au Salvador, et l'offensive internationale sans précédent de la presse commerciale contre le même président Chavez.
Tout cela, écrit-il, montre que « l'époque du contrôle de l'Amérique latine par des gouvernements constitutionnels, inaugurée dans les années 1980 par l'administration Carter, est maintenant révolue ».
L'écrivain et politologue argentin, Marcelo Colussi, croit, lui aussi, que « toutes les dictatures de l'histoire latino-américaine ne sont pas disparues parce que la plupart des nouveaux gouvernements de gauche n'y ont pas touché. ».
Le coup au Honduras est là pour nous le rappeler, dit-il. Tant que l'économie était forte, pas de problème. Mais avec la crise de 2008, les populations « pathétiquement, continuent d'être sans défense face aux pouvoirs de facto : quelques tanks dans les principales villes, des coupures d'énergie et une bonne campagne médiatique demeurent très difficiles, sinon impossibles à affronter. »
Colussi demande s'il est encore possible pour les mouvements populaires d'employer des moyens pacifiques alors que la réponse est la force brute. Il reproche aux « simulacres de démocratie de gauche », adeptes de la voie pacifique vers le socialisme, d'avoir « laissé leur population à la merci des actes criminels de la droite ».
« Bien au-delà, conclut-il, des bonnes intentions d'un jamais plus qui a circulé sur le continent après le retrait des dernières dictatures du 20e siècle, rien ne garantit, qu'avec de simples déclarations politiques, effectivement, jamais plus ne pourront revenir la répression, le sang et les guerres sales. »
Carlos Aguilar, lui, chercheur à l'Institut brésilien d'analyse sociale et économique, il croit que le « virage à gauche » expérimenté depuis une décennie en Amérique latine respire encore.
« Ce qui est certain, dit-il, c'est que le coup d'état marque une nouvelle ère et que celle-ci apporte de nouvelles possibilités de transformations que les populations et politiciens du continent se doivent de saisir! »
En ce sens, les élections qui auront lieu dans les deux prochaines années, au Chili, au Brésil et en Argentine, sont cruciales. | |
| | | Chien Guevara Admin
Nombre de messages : 9406 Date d'inscription : 10/06/2007
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Lun 14 Sep - 23:22 | |
| Oui, Bye, la CIA veille au grain de l'impérialisme américain, et donc du capitalisme mondial. Je ne comprend pas comment un organisme d'état peut encore exister, malgré tous les crimes qui lui ont été officiellement reconnus (imaginez le nombre de non-officiels...) | |
| | | bye Militant
Nombre de messages : 1510 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Mar 15 Sep - 5:52 | |
| D'autant plus, que la politique extérieure des US n'a pas vraiment , jusqu'alors, subi de modifications, qu'elle soit dirigée par les démocrates ( Kennedy, Jonhson, Carter, Clinton ) ou par les républicains ( Nixon, Bush, Reagan ). L'impérialisme américain est une constante, surtout lorsque son " jardin" est aux mains des révolutionnaires, ou des progressistes: Cuba, Chili, Vénézuela,Brésil,.. | |
| | | Chien Guevara Admin
Nombre de messages : 9406 Date d'inscription : 10/06/2007
| Sujet: Re: HONDURAS : Le premier coup d’état d’Obama Mar 15 Sep - 23:48 | |
| Les présidents passent, la CIA reste ... | |
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