La fresque des expulsés de Billère dérange le préfet
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C3%A9fet-.html>
ENGAGEMENT - Le 1er octobre prochain, Jean-Yves Lalanne, le maire de Billère, près de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, est convoqué devant le tribunal administratif à l'initiative du préfet, pour la réalisation d'une fresque en mémoire des sans-papiers expulsés, sur le mur d'une salle de spectacles, en plein centre-ville. Il est reproché au maire de ne pas avoir consulté le conseil municipal et délibéré en bonne et due forme avant de faire exécuter cette fresque. «La critique porte sur le fond mais pas
seulement. Il y a une volonté du préfet de vouloir empêcher les élus d'exprimer leur solidarité» souligne Jean-Yves Lalanne.
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Evidemment, le message n'est pas neutre. Le mur peint par des graffeurs arbore deux mains enlacées, l'une rose, l'autre marron et entourées de mots. «Liberté, égalité fraternité, asile, entraide mais aussi honte» sont inscrits autour du dessin symbolique. «Nous avons un devoir de mémoire envers les familles expulsées et qui auraient du être régularisées» explique le maire de Billère qui est engagé avec d'autres
élus du département, dont la députée maire de Pau, Martine Lignières-Cassou auprès du réseau éducation sans frontières (RESF). Sur le mur, une plaque porte d'ailleurs le nom de 15 enfants qui ont été expulsés des Pyrénées-Atlantiques. Pour appuyer son propos et justifier ses prises de position, Jean-Yves Lalanne cite des chiffres de la Cour des Comptes sur le coût de la politique d'immigration de l'Etat. «Les arrestations et les expulsions coûtent 190 millions d'euros par an. Cet argent pourrait servir à mettre
en place une véritable politique d'intégration» argumente-t-il.
Le préfet n'est pas le seul à ne pas trouver à son goût la fresque des expulsés de Billère. Trois élus de l'opposition au conseil municipal ont exprimé leur désaccord et se sont indignés de ne pas avoir été informés avant sa réalisation. Mais l'affaire ne se contente pas d'agiter le microcosme politique local.
Le jour de l'inauguration, le 5 septembre dernier, une poignée de militants du bloc identitaire, des nationalistes qui multiplient les actions coup de poing dans la région, est venue perturber la cérémonie.
Depuis Jean-Yves Lalanne s'est rendu compte qu'il faisait l'objet de menaces de mort sur certains sites internet amis, de ce groupuscule. Enfin, dernière attaque en date. Des tags racistes aussi simplistes que «les immigrés dehors» sont venus barbouiller la fresque. Ils ont été aussitôt recouverts. Mais le maire de Billère ne compte pas en rester là et va porter plainte.
Stéphanie Lacaze
Source TERRA :
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