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 Désarmement : une « fenêtre d’opportunité » historique ?

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Désarmement : une « fenêtre d’opportunité » historique ? Empty
MessageSujet: Désarmement : une « fenêtre d’opportunité » historique ?   Désarmement : une « fenêtre d’opportunité » historique ? Icon_minitimeVen 16 Oct - 7:20

désarmement : une « fenêtre d’opportunité » historique ?
PAR DANIEL DURAND, CHERCHEUR À L’IDRP (INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX).
La réunion du Conseil de sécurité du 24 septembre dernier a été présidée pour la première fois par un président des États-Unis d’Amérique, ce qui constitue de facto une reconnaissance du rôle central des Nations unies dans la sécurité du monde : c’est un camouflet donné aux « néocons » va-t-en-guerre qui conseillaient George W. Bush.

La résolution 1887 adoptée replace dans l’actualité la question du désarmement nucléaire au lieu d’insister seulement sur la non-prolifération comme États-Uniens mais aussi Français et Britanniques l’on fait depuis 2001. Elle rappelle « notamment les documents finaux de 1995 et 2000 » des conférences sur le traité de non-prolifération nucléaire qui proposaient l’une un traité d’interdiction des essais nucléaires et un traité d’interdiction des matières fissiles, et l’autre « treize étapes » concrètes pour faciliter le processus de désarmement nucléaire. En 2005, États-Uniens, Français et Britanniques déclaraient que ces propositions étaient « dépassées » par l’évolution du monde ! L’évocation des obligations de l’article VI du TNP est plus précise dans la résolution que dans le texte du traité : elle rappelle que les puissances nucléaires devaient « poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces de réduction des armes nucléaires et de désarmement nucléaire », alors que le traité ne parle que mesures « relatives » à la cessation de la course aux armements et au désarmement.

Les premières déclarations du président Obama à Prague en avril dernier avaient eu déjà un effet positif : permettre que la Conférence du désarmement à Genève, qui était bloquée depuis douze ans, redémarre et adopte un ordre du jour… Ajoutée à la décision de stopper le programme de « bouclier antimissile », la résolution du Conseil de sécurité, qui réaffirme que le désarmement est un des « trois piliers » du TNP, pourrait permettre que la réunion en mai 2010 de la prochaine conférence d’examen du TNP se solde par des engagements concrets de renforcement de ce traité et que la Conférence du désarmement de Genève entame, l’année prochaine également, des négociations sur l’interdiction de fabrication de matières fissiles pour les armes nucléaires. Ce nouveau cours de la politique des États-Unis n’est pas dû à un accès d’idéalisme béat de Barack Obama. Celui-ci devait corriger l’image désastreuse de son pays auprès des opinions publiques mondiales, devenue un frein à tous rapports diplomatiques fructueux dans certaines régions du monde. Le programme antimissile était d’un coût exorbitant en temps de crise pour une efficacité douteuse et poussait les Russes à relancer la modernisation de leur arsenal nucléaire. N’oublions pas que les États-Unis sont la seule puissance à pouvoir se passer militairement des armes nucléaires en possédant un potentiel conventionnel sans rival au monde (même s’il est en échec dans les opérations de « maintien de l’ordre mondial » comme en Afghanistan ou en Irak). Redévelopper une « puissance douce » (« soft power ») basée sur une influence prépondérante directe ou indirecte sur les institutions financières, commerciales, culturelles internationales semble être le choix stratégique du nouveau président.

Ce choix politique ne se traduira pas dans les faits sans douleur : l’establishment militaire états-unien est certainement réticent à ce nouveau cours politique, l’abandon du bouclier antimissile va mécontenter des secteurs importants de l’industrie militaire spatiale aux États-Unis. Enfin, certains pays occidentaux, dont la France, sont très réticents à toute avancée importante dans le domaine du désarmement nucléaire. Les dirigeants français de l’équipe Sarkozy n’ont rien vu venir de l’évolution de la politique états-unienne, en adoptant une attitude « blairiste » de suivisme politique, en réintégrant le commandement militaire de l’OTAN, en renforçant les troupes en Afghanistan, en s’alignant sur les positions précédentes de la diplomatie américaine privilégiant la lutte contre la prolifération au détriment du désarmement. Leur hantise est de voir la France obligée de participer un jour à des négociations de désarmement nucléaire et d’interdiction, ce qui risquerait de lui enlever ses dernières apparences de grande puissance. Il est intéressant de noter qu’après l’annonce de la découverte d’une deuxième usine d’enrichissement d’uranium en Iran, MM. Sarkozy et Brown ont surenchéri sur les déclarations de M. Obama, en parlant de « sanctions sévères » alors que ce dernier n’avait pas utilisé le mot.

L’opinion publique française a certainement un rôle important à jouer pour empêcher que son président actuel n’essaie de « savonner la planche » à tout progrès de désarmement et de paix. Partout dans le monde, les ONG peuvent aujourd’hui s’appuyer, pour intervenir, sur cette résolution 1887 du Conseil de sécurité, qui note explicitement « la contribution de la société civile à la promotion de tous les objectifs du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires », ce qui légitime leur action. Cette revalorisation du désarmement et du multilatéralisme comme outils politiques essentiels pour la construction de la paix et de la sécurité internationale offre une « fenêtre d’opportunité » historique, semblable à celle qui s’était ouverte de 1992 à 1996 et qui avait vu la signature de la convention d’interdiction des armes chimiques et le traité d’interdiction des essais nucléaires. Ce type d’opportunité ne durera pas toujours, il y a urgence à aider avec lucidité « le soldat Obama » !

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