Le temps des charrettes
Encore 16 000 postes supprimés dans les rangs de l'Education nationale, 8 250 à la Défense, 3 450 à l'Intérieur, 3 020 au Budget et 1294 à l'Ecologie. Voilà pour les charrettes de fonctionnaires prévues en 2010.
Une manière simple et radicale d'alléger les comptes d'un Etat qui croule sous les déficits. Eric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat et chasseur de coûts du gouvernement, s'en félicite :
«On a diminué de 100 000 le nombre de fonctionnaires depuis trois ans, on ne peut pas faire autrement.» Le regretté Philippe Séguin, présentant un rapport de la Cour des Comptes sur l'évolution des effectifs de l'Etat de 1980 à 2008, parlait, lui, d'une «démarche purement quantitative». Pour sortir du court terme et mieux faire accepter des coupes claires dans les effectifs - 34 000 supprimés en 2010 sur un total de 2,5 millions d'agents - qui jettent des milliers de manifestants dans les rues, une authentique réorganisation des services publics s'impose. En partant non pas des ratios financiers de Bercy, mais des besoins exprimés par une population légitimement inquiète de voir fondre les effectifs des écoles, des hôpitaux ou des commissariats...
La bonne nouvelle. A partir de 2013, en vertu de la pyramide des âges dans la fonction publique, le nombre d'agents partant à la retraite sera inférieur à 10 000 par an. Le gouvernement de l'après-2012 sera contraint de repenser la gestion des ressources humaines.