Lolita Séchan, plume d’enfance La France a été morgane d’elle ! Fille de Renaud et aujourd’hui épouse de Renan Luce, elle publie son second récit pour enfants.
Ses personnages aux mines enfantines portent des costumes de lapin. Surtout à cause d’une faiblesse en dessin : « Des tenues un peu amples évitent de s’attarder surles détails de l’anatomie humaine », confesse Lolita, tout juste 30 ans. Son roman graphique s’adresse d’ailleurs plus aux trentenaires nostalgiques. Avec humour et une bonne dose d’autodérision, la jolie brune y raconte l’arrivée de son petit frère, Malone. Elle qui a grandi en tant que fille unique doit apprendre à partager son père avec ce nouveau venu. L’occasion de revenir dans le monde de l’enfance. Elle jure que, dans son livre,« tout est vrai ». Du prénom du petit frère aux remarques de son père, en passant par les jeux de mots du gamin. Quid de la page où l’on voit Malone montrer du doigt une publicité pour une bouteille de Ricard et dire : « Papa ! » ? « Ça l’a fait rire », assure Lolita, qui concède que le dessin suivant, où l’on voit le petit garçon pointer une paire de chaussures à 200 euros et dire : « Maman ! », a moins plu à sa belle-mère... La jeune femme dessine depuis toujours. Passée par une école de cinéma après des études de psychologie et de dessin, elle devient assistante de réalisation pour le film « Wanted » de Brad Mirman, dans lequel jouent Depardieu, Hallyday et... Renaud ! Un casting d’enfer pour « un film de merde, il faut le dire ». Elle part pour Montréal et lâche le ciné pour se consacrer à l’écriture. En 2006, un petit éditeur la repère et publie son premier roman pour enfants, « Les cendres de maman » (éd. Les 400 coups). Aujourd’hui installée à Paris, elle bosse dans un atelier avec cinq autres dessinateurs, dont Pénélope Bagieu, la star des blogs BD.
« Pas question de me séparer de mes jouets ! » La naissance de son cadet l’a replongée dans le monde de l’enfance. « J’ai fait une petite régression », ironise-t-elle. Et de rappeler qu’elle a grandi dans un univers « très créatif » et a eu « une enfance privilégiée ». Elle raconte cette chasse au trésor imaginée par son père alors qu’elle avait 8 ans. « En cueillant des framboises au fond du jardin, je suis tombée sur une bouteille contenant une vieille carte écrite par un chevalier. Brûlé sur les bords, le parchemin me renvoyait à un autre endroit dans le Luberon... Nous y sommes allés et avons creusé et creusé. On a fini par tomber sur un coffre rempli de pièces en or ! »Aujourd’hui, en pleine « adulescence », Lolita parle de ses propres obsessions. Comme cette manie de tout collectionner : « Un monstre en plastique, une feuille d’automne sèche, tombée d’un arbre directement dans mes mains ; des Post-It avec des petits mots... Collectionner, ça protège...», dit-elle. Elle a aussi conservé toutes ses peluches. Le chanteur Renan Luce, qu’elle a épousé l’an passé, s’amuse en disant qu’elle aura plein de jouets pour leurs enfants. « Mais il n’est pas question que je les donne ! » râle-t-elle. Et puis, elle n’est pas vraiment pressée.Entre un mari et un père tous deux troubadours, elle a vaguement essayé d’écrire des chansons. « Mais raconter une histoire en musique en trois minutes, je ne sais pas faire. » D’ailleurs, la musique, c’est un peu l’échec de sa vie. « J’ai tout essayé : piano, violon, accordéon, saxo, et guitare avec Renan, qui essaie de m’apprendre...» Mais la trentenaire n’a pas la patience. Elle redoute la comparaison et les critiques : « Si c’est pour se jeter dans la gueule du loup...» A l’aise dans son domaine, où elle ne doit rien à personne, elle prépare déjà son prochain récit. Une histoire de loup, justement...
Lolita Séchan tacle les deux affreux du Paf, Naulleau et Zemmour
Moment assez jouissi
f, hier soir, sur France Télévisions dans l’émission de
Laurent Ruquier qui recevait
Lolita Séchan, bloggeuse et auteure de BD, notamment de
Marshmalone qui vient de paraître aux éditions Hélium.Au moment de passer devant les deux critiques de l’émission qui se font un point d’honneur de dénoncer les vanités des célébrités de la culture, il semblait évident que la jeune femme allait se faire croquer par ces Ramonagrobis du paf : Fille du chanteur
Renaud, épouse du chanteur
Renan Luce, elle semblait vouée à être étiquetée comme un produit de la complaisance médiatique.Fait aggravant : sa BD, un produit typique de la génération blog dévoreuse de mangas, a tout l’air d’un produit léger qui se mange… justement comme un marshmallow ! Tout le contraire de ce que nos deux compères ont l’habitude de consommer.
Zemmour, qui n’en est pas à sa première sortie contre les mangas, une littérature qu’il ne connaît pas, a tout de suite considéré que ce livre, « c’était rien ».
Naulleau, en général plus subtil que son partenaire, mais qui ne connaît des mangas que
Quartier lointain de
Taniguchi (il ne cite que celui-là), avoue que cette littérature pour « adulescents » ne lui parle pas, que dès lors, il n’a rien à en dire.Devant cette vacuité critique,
Lolita Séchan n’a pas eu trop de difficulté à s’affirmer pour ce qu’elle est : une jeune femme intelligente, connaissant très bien la bande dessinée (son père qui est un collectionneur compulsif de BD franco-belge a eu de quoi lui assurer une bonne formation), notamment les mangas et la BD américaine, et que sa carrière qui a commencé au Canada ne doit rien aux relations de son père.La jeune femme, par ailleurs ravissante, a convaincu, tant par son humilité –elle se considère comme une débutante- que par son honnêteté et par sa franchise. Ainsi admet-elle que si elle n’avait pas été la fille de Renaud, elle ne serait sans doute pas passée dans l’émission.Reste son album qui raconte les sentiments d’une jeune adulte à qui son père apprend au téléphone qu’elle va avoir un petit demi-frère. C’est frais, léger, sans prétention, sans doute pas le chef d’œuvre de l’année. Mais c’est raconté et dessiné avec justesse.Bienvenue dans le monde de la BD, Lolita.