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 Des chiens, des niches et des médias

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Chien Guevara
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Chien Guevara


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MessageSujet: Des chiens, des niches et des médias   Des chiens, des niches et des médias Icon_minitimeJeu 7 Oct - 0:55

Ces « chiens » de journalistes conservent leur niche fiscale

Par Hugues Serraf | Chroniqueur | 30/09/2010 | 15H30


Des chiens, des niches et des médias 3009_Niche_insideLes plans de suppression des niches fiscales se suivent et se ressemblent… pour le plus grand bonheur des journalistes et de leur régime d'imposition spécifique. La dernière fois que l'on s'est avisé de toucher aux « niches fiscales », ces aimables petits refuges disposés ça et là sur les sommets de Bercy à l'attention de contribuables épuisés par l'ascension de leur feuille d'impôt, c'était en 2005… Souvenez-vous : Dominique de Villepin était Premier ministre et le PS s'était, comme de juste, déclaré scandalisé par un train de mesures épargnant « les riches » mais précipitant « les pauvres » vers toujours plus de précarité.Clairement, faire passer de sept à quatre tranches le calcul de l'impôt sur le revenu et taxer davantage l'épargne-logement ne transformait pas exactement la France en utopie libertarienne mais, le rôle de l'opposition étant de s'opposer, on dira que c'était de bonne guerre. Après tout, le même Villepin, désormais acquis à la cause du peuple, n'a pas de mots assez durs pour qualifier « l'aveuglement » du gouvernement et l'injustice du « coup de rabot » de la rentrée. De la part de l'inventeur de la taxe sur les « résidences mobiles terrestres » -soit un impôt ciblant spécifiquement les gens du voyage, c'est sans doute un peu gonflé. Que celui qui n'a jamais hypocritement adapté son discours aux circonstances lui jette le premier sophisme…7 650 euros pour les titulaires de la carte de presse


De mon côté, je constate simplement, comme bénéficiaire de l'une de ces fameuses « niches », que je ne suis, sous Fillon comme sous Villepin, toujours pas arasé par le fameux rabot. Ainsi, à l'intention de ceux qui ignoreraient cette amusante spécificité du journalisme hexagonal, je rappellerai que les titulaires d'une carte de presse peuvent, au moment de remplir leur déclaration, déduire 7 650 euros de leur revenu imposable avant même d'appliquer les abattements standards des salariés lambda. Bon, il faut préciser que ce privilège a eu tendance à s'éroder au fil des ans : à une certaine époque, il était en effet possible de déduire jusqu'à 30% de ses gains annuels sans plafond, avant que ne s'impose (sic) un maximum de 50 000 francs -je vous parle évidemment d'un temps que les souverainistes anti-euro de moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.Il convient également de rappeler que les journalistes n'étaient, alors, pas les seuls à bénéficier de la bienveillance du Trésor : toute une flopée de professions (près d'une centaine en fait), des pipiers de Saint-Claude aux hôtesses de l'air, jouissant également du clientélisme républicain et de l'amour du corporatisme sans lesquels la France ne serait plus vraiment la France.La niche des journalistes a-t-elle une « légitimité historique » ?


De cette fameuse époque, parlons donc. A l'automne 96, Alain Juppé est à Matignon, Jean Arthuis est à Bercy et l'idée d'un nettoyage au Kärcher de ces multiples niches fiscales fait son chemin. Pour la plupart des professions concernées, ce projet sera d'ailleurs mené à bien, la capacité de mobilisation des VRP n'étant manifestement pas de très haut niveau. Les journalistes, eux, vont se lancer dans un combat acharné pour la préservation de leur ristourne, arguant de sa « légitimité historique » et de son « intégration objective à la rémunération » des plumitifs, prétendument mal payés… Pour la petite histoire, cet abattement avait effectivement été attribué aux journalistes au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre d'un dispositif visant à stimuler la reconstruction d'un paysage médiatique bouleversé par l'Occupation. Une contrepartie existait, la ristourne étant censée couvrir les frais professionnels (déplacements, repas…) non-intégralement remboursés par des journaux impécunieux.Pour autant, en 96, la situation a changé et les journalistes, exception faite des stars de la TV et des soutiers de la presse hebdomadaire régionale, sont désormais rémunérés sur des bases proches de celles de salariés comparables en termes de niveau d'études ou de responsabilités. Et leurs frais étant totalement pris en charge, plus rien, au-delà de la classique défense d'un « avantage acquis », ne justifie qu'un journaliste, à revenu identique, paie moins d'impôts qu'un prof ou un comptable…Le black-out médiatique, menace du quatrième pouvoir


Las, c'était compter sans la puissance de feu du quatrième pouvoir qui, se lançant dans une campagne de lobbying sans précédent, parviendra à échapper au couperet fiscal, bénéficiant dans son action du soutien sans faille des organisations patronales. Ces dernières, considérant qu'un risque existait, en cas de disparition de l'abattement, d'une exigence de compensation sous forme d'augmentations de salaires, étaient en effet totalement hostiles au changement. De surcroît, le discount s'appliquant également à une partie des charges sociales, l'intérêt bien compris des Hersant, Hachette et autres Prisma était évidemment de soutenir leurs petits gars dans la terrible épreuve ! Les petits gars, en l'occurrence, avaient de la suite dans les idées et imaginèrent, en bons promoteurs de la déontologie sacrée à laquelle ils adorent se référer, d'imposer un black-out médiatique à tous les députés ayant l'outrecuidance d'envisager la disparition des niches fiscales, les menaçant de ne plus rien écrire sur eux, quelle que soit la nature de leur action… Une grève de salariés soutenue par le patronat…

Cette période d'effervescence allait d'ailleurs culminer avec une journée de grève nationale au cours de laquelle des milliers de journalistes (dont votre serviteur ! ) marchèrent sur l'Assemblée, réussissant le tour de force de transformer ce banal conflit catégoriel en combat pour la liberté de la presse -quelques centaines de mes confrères, bravant le froid et le ridicule d'une journée de décembre, s'étaient d'ailleurs réunis au pied de la pyramide du Louvre pour y déclamer théâtralement un « serment de défense du statut de journaliste », le Jeu de Paume leur ayant scandaleusement été refusé par la préfecture.Moi-même, à l'époque, et en dépit des réflexes moutonniers du jeune rédacteur encore acquis au dogme, je sentais bien que la défense syndicale de privilèges fiscaux avait quelque chose de bizarre. A fortiori lorsqu'elle recoupe les intérêts d'entreprises souvent florissantes (je travaillais à l'époque pour un groupe de presse à la rentabilité légendaire). Formulant, ici et là, quelques réserves sur ce choix de censurer des parlementaires votant un texte en leur âme et conscience, attirant l'attention de certains de mes confrères les plus radicaux sur le fait qu'il n'appartenait pas à l'Etat de compenser le salaire des journalistes afin d'éviter à leurs employeurs de les augmenter, je frôlais l'hérésie… Fort heureusement, ma déviance devait rester gérable et c'est avec détermination que je participais au grand raout de l'Assemblée, fier de battre le pavé aux cotés de milliers de confrères ultra-remontés.Camille Desmoulins en blousons de cuir


Je me souviens, à ce propos, et alors que nous terminions la manif à la terrasse d'une brasserie du boulevard Saint-Germain, d'avoir été rejoint par le sympathique Henri Emmanuelli, échappé de la Chambre pour assurer les Camille Desmoulins en blousons de cuir de son soutien le plus ferme. Bah, la démagogie du futur leader noniste, au bout du compte, était certainement moins surprenante que la manière dont nous fûmes accueillis au journal le lendemain de la grève : dans son infinie bonté, la direction du groupe avait décidé de nous payer cette journée afin de ne pas pénaliser les défenseurs d'une si juste cause…Au final, le gouvernement revint sur sa décision d'inclure les journalistes dans son opération d'hygiène fiscale et négocia avec les organisations syndicales et patronales un système marginalement moins avantageux pour les journalistes, mais leur permettant tout de même de s'acquitter de leur noble tâche d'information et de dénonciation des turpitudes d'un gouvernement clientéliste sans risquer l'inanition. Et c'est ce qui me permet, encore aujourd'hui, chaque année, de déduire l'équivalent de six mois de rémunération d'un smicard de mon revenu imposable… Ceux que François Mitterrand avait un jour qualifiés, un peu lestement tout de même et à l'occasion de l'enterrement de Pierre Bérégovoy, de « chiens » avaient conservé leur niche.Bah, Juppé, Raffarin, Jospin, Villepin, Fillon… les Premiers ministres et les réformes fiscales peuvent bien passer comme passent les jours et les semaines, mon abattement canin demeure. Ouaf alors ! Illustration : dessin de Baudry.
Source :
http://www.rue89.com/tribune-vaticinateur/2010/09/30/ces-chiens-de-journalistes-conservent-leur-niche-fiscale-168843
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Chien Guevara
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MessageSujet: Re: Des chiens, des niches et des médias   Des chiens, des niches et des médias Icon_minitimeJeu 7 Oct - 23:01

Bon, je crois que je vais piquer l'image de cet article pour remplacer celle que j'ai sur le collectif. Qu'en pensez-vous ?
http://forget.e-monsite.com/categorie,le-collectif-chien-gu-eacute,2243822.html
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MessageSujet: Re: Des chiens, des niches et des médias   Des chiens, des niches et des médias Icon_minitimeVen 8 Oct - 12:14

Chien Guevara a écrit:
Bon, je crois que je vais piquer l'image de cet article pour remplacer celle que j'ai sur le collectif. Qu'en pensez-vous ?
http://forget.e-monsite.com/categorie,le-collectif-chien-gu-eacute,2243822.html

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MessageSujet: Re: Des chiens, des niches et des médias   Des chiens, des niches et des médias Icon_minitimeSam 9 Oct - 1:08

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