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 « Notre puissance se retourne contre nous »

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2 participants
AuteurMessage
Clode
Révolutionnaire
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Clode


Nombre de messages : 4624
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Date d'inscription : 22/07/2007

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MessageSujet: « Notre puissance se retourne contre nous »   « Notre puissance se retourne contre nous » Icon_minitimeDim 20 Mar - 22:09

« Notre puissance se retourne contre nous »

Dénonciateur de «l’idolâtrie du progrès», auteur fameux de Vitesse et politique ou Ville panique, Paul Virilio est un ardent défenseur d’un principe de responsabilité de la science. Sciences et Avenir qui l’avait interviewé en janvier (lire n° 767, pp. 44-47) a voulu le faire réagir sur la catastrophe nucléaire qui se déroule actuellement au Japon.


Sciences et Avenir : Que vous inspirent les événements dramatiques du Japon, et notamment ceux de la centrale nucléaire de Fukushima ?
Paul Virilio : Cela illustre la phrase de Winston Churchill : « Nous sommes entrés dans l’ère des conséquences ». Etant donné les conséquences de certaines technologies, est-ce que les scientifiques ne devraient pas se poser la question de l’accident majeur ? Et cette politique est-elle possible ? Tchernobyl, rappelez-vous, a fait à sa manière imploser l’URSS car il n’y a pas eu que des raisons politiques. Lors de mon exposition intitulée « Ce qui arrive » à la Fondation Cartier sur l’accident en 2003, j’avais invité Svetlana Alexievitch [auteur de La Supplication - Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse (1997), roman qui a reçu de nombreux prix prestigieux, NDLR], cela me semblait tout à fait évident. Or, il n’y a pas de science de l’accident. La discipline qu’on nomme «accidentologie» est une plaisanterie.

Et là, l’accident recommence ?
Oui, mais il va être plus important que Tchernobyl, vu ses conséquences et l’état du monde. C’est le propre de la mondialisation, on est au début des grandes questions. Il y aura des conséquences sanitaires, environnementales, politiques, financières, économiques et énergétiques. Au sens où l’énergie est un phénomène politique majeur. Mais quelle est cette politique-là ? Ce doit être une politique de l’accident et pas simplement celle de la réussite. L’accident ici nous dépasse. Nous assistons à ce que j’appelle des événements « révélationnaires » : ils révèlent ce que nous ne maîtrisons pas. La notion de progrès sert à nier cela, puisque dire « progrès » c’est dire que c’est mieux. Or, la réussite devient catastrophique, c’est inouï.



Et là, on assiste en direct à cette catastrophe –même si bien des choses ne nous sont pas montrées ?
Oui, c’est instantané. Et cela aussi, c’est un accident. La transparence absolue, l’instantanéité, posent des questions non résolues. Einstein, que l’abbé Pierre avait voulu rencontrer avant sa mort, lui avait dit : « Il y a trois bombes. La bombe atomique, la bombe démographique et la bombe de l’information». Je l’ai rebaptisée bombe informatique, d’un mot qui n’existait pas du temps d’Einstein. Cette bombe informatique, elle explose aujourd’hui tous les jours – que ce soit à propos de ce qui se déroule dans les pays arabes ou de cet événement majeur au Japon, instantanément répercuté. C’est une période extraordinaire qui mériterait une intelligence scientifique et politique pour la penser, intelligence qui fait défaut. On a le principe de précaution mais on n’a pas le principe scientifique de responsabilité. Je ne peux m’empêcher de penser ici à la phrase de Robert Oppenheimer [qui a dirigé le « projet Manhattan » de construction de la bombe atomique dès 1942, NDLR] pour qui les physiciens ont commis le péché scientifique (1). Les savants atomistes étaient conscients d’avoir mis le pied en dehors du cercle sacré.

Quelle est la différence entre Hiroshima et Fukushima ?
Hiroshima, c’était un événement sans référence. Avec Fukushima, on se pose LA grande question : quelle est cette énergie qui commence par une bombe et se termine, après Three Mile Island et Tchernobyl par la déflagration d’une centrale. Notre puissance se retourne contre nous.

Propos recueillis par Dominique Leglu
Sciences et Avenir.fr
17/03/11


Paul Virilio, photographié en 2002. (DANIEL JANIN/AFP)

« Notre puissance se retourne contre nous » 1613334

http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/fondamental/20110317.OBS9816/notre-puissance-se-retourne-contre-nous.html
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Chien Guevara
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Chien Guevara


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Date d'inscription : 10/06/2007

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MessageSujet: Re: « Notre puissance se retourne contre nous »   « Notre puissance se retourne contre nous » Icon_minitimeMar 22 Mar - 0:10

Nous fabriquons de quoi détruire ; tôt ou tard, ça nous détruira. Twisted Evil
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