Et si .... ?L'ombre de DSK a plané sur la semaine politique LEMONDE.FR | 01.07.11
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Lorsque Christine Lagarde a pris la tête du Fonds monétaire international (FMI) en remplacement de Dominique Strauss-Kahn,
lundi 28 juin, personne ne pouvait se douter que l'"affaire DSK" était
sur le point de connaître un rebondissement majeur. Assigné à résidence
dans une luxueuse résidence new-yorkaise, l'ex-favori des sondages pour
la présidentielle française était absent de l'agenda médiatique
français.
Son ombre subsistait via ses proches résignés à soutenir ses anciens rivaux à la primaire socialiste, François Hollande et Martine Aubry.
Pourtant, à la fin de la semaine, Dominique Strauss-Kahn est revenu sur
le devant de la scène et a été libéré sur parole. Les charges contre
lui sont maintenues, mais la crédibilité de la plaignante est
sérieusement mise en doute. Retour sur une semaine dominée par l'ombre
de Dominique Strauss-Kahn.
Le remplacement de DSK à la tête du FMI n'aura pris qu'un mois et demi. AFP/NICHOLAS KAMM Lundi 28 juin : Christine Lagarde au FMI. Le poste
laissé par Dominique Strauss-Kahn n'est plus vacant : sans surprise, la
ministre française de l'économie, Christine Lagarde, est nommée directrice générale du Fonds monétaire international.
Sans patron depuis la démission de DSK, quelques jours après son arrestation à New York, l'institution nomme une nouvelle fois une personnalité française à sa tête. M
me Lagarde a mené une campagne rapide pour cette nomination, obtenant le
soutien de l'Europe, des Etats-Unis et de plusieurs pays en
développement.
M
me Lagarde ne fait pas mystère de ses intentions à la
tête de l'institution : elle reprendra les grandes lignes de ce qu'avait
mis en place Dominique Strauss-Kahn, qui a pesé pour plus de régulation
et une meilleure prise en compte des pays du Sud tout au long de son
mandat.
Martine Aubry, le 28 juin 2011, à Lille.AFP/FRANCOIS LO PRESTI Mardi 29 juin : Martine Aubry se jette dans la bataille. "Je prends devant vous l'engagement de la victoire en 2012",lance-t-il.Dans une courte intervention,
Martine Aubry, première secrétaire du PS, officialise, mardi 28 juin
son entrée dans la bataille de la primaire. Ses intentions sont connues
depuis plusieurs semaines.
Avant l'arrestation de DSK à New York, la première secrétaire avait
toujours expliqué qu'elle avait une entente avec le patron du FMI, aux
termes de laquelle ils se consulteraient pour savoir lequel des deux
était le mieux placé pour se lancer dans la course. Ce "pacte de
Marrakech", comme l'a surnommé la presse, handicape Martine Aubry, qui
cherche à éviter d'être taxée de
"candidate de remplacement". Elle fait tout depuis pour afficher son "envie" de se lancer dans la bataille présidentielle.
Dans les sondages, la première secrétaire a peu à peu quasiment
rattrapé François Hollande. L'ancien premier secrétaire reste en tête,
mais la maire de Lille multiplie les soutiens. Notamment dans le camp
strauss-kahnien. Dans sa campagne naissante, Martine Aubry peut compter
sur l'annonce du ralliement du "premier lieutenant" du patron du FMI, Jean-Christophe Cambadélis.
Pierre Moscovici sur le plateau de TV5 Monde.TV5 Mercredi 30 juin : Pierre Moscovici choisit François Hollande. Orphelins de leur mentor, les strauss-kahniens ont tenté de rester
unis. Sans succès. Le mouvement se divise sur le candidat à soutenir
pour la primaire. Si M. Cambadélis, déjà membre de la direction
nationale, a choisi Martine Aubry, d'autres lui préfèrent François
Hollande. A commencer par Pierre Moscovici, nommé
"coordinateur de campagne". Soucieux de préserver les idées strauss-kahniennes, notamment sur l'Europe, l'ancien ministre de Lionel Jospin explique au Monde.fr qu'il compte
"monter encore d'un cran les discours et les idées" du candidat. Avec lui et les élus de son courant, d'autres strauss-kahniens, le plus souvent élus locaux, comme le sénateur François Patriat, rallient M. Hollande. Seuls quelques-uns des fidèles de DSK, comme Michèle Sabban ou Jean-Marie Le Guen, ont préféré rester neutres.
Le tribunal pénal de Manhattan, le 6 juin.AFP/STAN HONDA Jeudi 1er juillet : des doutes sur l'accusatrice. Surprise… L'information tombe dans la nuit en France : le
New York Times révèle sur son site que les enquêteurs new-yorkais ont de sérieux doutes sur Nafissatou Diallo,
la femme de chambre qui accuse DSK de l'avoir violée. Le quotidien
new-yorkais évoque notamment un coup de téléphone passé, un jour après
l'arrestation de l'ex-patron du FMI, par la jeune femme à un détenu de
sa connaissance, arrêté pour possession de drogue, avec qui elle aurait
évoqué les bénéfices qu'elle gagnerait à continuer ses poursuites contre
l'ancien directeur du FMI.
L'information secoue le Parti socialiste. Certains strauss-kahniens
exultent et imaginent déjà un possible retour de leur mentor dans la
course. Michèle Sabban, sans doute la plus engagée dans la défense de
DSK, parle de
"complot" et demande une suspension de la
primaire socialiste. La plupart des socialistes se montrent plus
prudents et attendent de connaître les suites de l'affaire pour se
prononcer. A droite, on reste circonspect. Mais tout le monde attend
l'audience du lendemain.
DSK est sorti libre et souriant du tribunal de New York en tenant par le bras sa femme, Anne Sinclair.REUTERS/LUCAS JACKSON Vendredi 2 juillet : DSK libre, mais l'affaire n'est pas close. Comme aux débuts de l'affaire, l'audience de DSK devant le juge Michael Obus
est suivie en direct par toutes les télévisions françaises. Elle ne
dure que quelques minutes. Le temps pour une adjointe du procureur
d'expliquer que de nouveaux éléments amènent l'accusation à demander au
tribunal de lever l'assignation à résidence de M. Strauss-Kahn. Mais
sans abandonner les charges pour le moment.
Dans une lettre révélée par le
New York Times, le procureur évoque plus précisément ces doutes. La plaignante serait
notamment allée nettoyer une autre chambre après l'agression dont elle
dit avoir été victime, contrairement à ce qu'elle a affirmé devant le
grand jury.
M. Strauss-Kahn sort donc libre de la salle d'audience, même si son
passeport ne lui a pas été restitué : il ne peut pas quitter le
territoire américain. Une nouvelle audience est prévue le 18 juillet. En
attendant, le procureur a expliqué que toutes les charges étaient
maintenues contre M. Strauss-Kahn pour le moment.
Au PS, Benoît Hamon évoque un
"soulagement",tout en expliquant
"que plutôt que l'emballement, la réserve et la sagesse sont de bien meilleures conseillères". Les socialistes se succèdent dans les médias pour réagir, une fois encore, à l'"affaire DSK".
Le Monde.fr
Et si ... tout ceci n'était qu'une mascarade calculée pour mettre en place La Garde de l'UMP à la tête de ce poste clé du FMI, en lieu et place du socialiste DSK ?Et si