Les grèves qui ont paralysé la France ces derniers temps ainsi que les blocages des universités ont fait les gros titres de la presse italienne. En Italie, où le "phénomène Sarkozy" est particulièrement suivi, les manifestations ont été l'occasion de mettre en avant la détermination du président de la République
Contesté en France par diverses catégories de la population, malmené par les grèves et les blocages, affaibli par sa récente rupture, Nicolas Sarkozy sort cependant renforcé de l'épreuve de force qu'il a dû affronter la semaine dernière face aux cheminots. "L'homme de fer", comme certains l’ont surnommé dans la presse italienne, a conquis le cœur de nombre d'Italiens. Cet engouement, déjà palpable après l’élection, se traduit par de nombreux éditos élogieux.
Dans le Corriere della sera (26/11/2007), Mario Monti écrit : "Parce qu’ils désirent plus de transparence et un chef qui a le courage de décider, beaucoup d’Italiens pensent dans leur for intérieur : ‘Si nous pouvions avoir un Sarkozy’. Il est l’homme de l’ouverture et des réformes, il a gagné les élections sur un programme précis, de sacrifices et non d’illusions." Sur L'Occidentale, quotidien en ligne, le journaliste Michele Marchi parle de l'action du président comme d'un "mélange virtuose entre ouverture et fermeté".
Un pur produit de la Ve République française
La gauche n’échappe pas à la sarkomania. Un journaliste free-lance de gauche témoigne ainsi : "J’admire Nicolas Sarkozy et sa poigne, alors qu'en Italie le gouvernement est faible depuis des lustres, ce qui entraîne l'immobilisme." Le bord politique de Sarkozy importe peu, même si certains osent quelques critiques, parlant de "faux dialogue".
Dans La Repubblica (26/11/2007), Bernardo Valli écrit : "Dans le pays de l'indécision, Sarkozy est apprécié même à gauche. Mais on se trompe à penser qu'on pourrait avoir un homme pareil en Italie, car il est un pur produit de la Ve République française". L’éditorialiste ne cède pas à la tentation de dupliquer la Ve République de ce côté des Alpes. Cousins et amis, les pays restent différents. Citant Alberto Cavallari, il conclut ainsi : "La France est un corps solide contenu dans un sceau qui se fend ponctuellement sans jamais déborder. L’Italie est un liquide qui déborde en permanence du seau sans jamais le fendre."
Corentine GASQUET et Marie MALZAC. (www.lepetitjournal.com - Milan) mercredi 28 novembre 2007