EDF assignée pour préjudice d'anxiété par un ancien ouvrier
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Créé le 30/04/2012 à 07h01
C'est une première judiciaire que vous révèle RTL. Un ancien employé à la maintenance du réacteur de la centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord, vient d'assigner EDF en référé pour "préjudice d'anxiété". Une date d'audience doit être fixée ce lundi par le tribunal des référés. Philippe Crivelli, aujourd'hui âgé de 52 ans, affirme souffrir depuis des années d'angoisses et de cauchemars dues à son travail au sein de la centrale. Il dit vivre dans la crainte de développer un cancer, ayant effectué plusieurs manipulations dans un environnement à risques.Ecouter Jean-Alphonse Richard | 30/04/2012 - 07h15
Philippe Crivelli, aujourd'hui âgé de 52 ans, affirme souffrir depuis des années d'angoisses et de cauchemars dus à son travail au sein de la centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord Le témoignage de Philippe Crivelli sur RTL :
"On savait que c'était risqué plus ou moins. On nous disait qu'il y avait des risques, mais que les risques étaient contrôlés. Mais bien souvent, on arrivait sur des postes de travail qui étaient des zones hautement contaminées. On mangeait et on dormait quasiment tout l'après-midi. On se relevait le soir et on redescendait pour dîner. On se recouchait et on re-dormait jusqu’à quatre heure du matin. Ça je m'en souviens, on était fatigués, ça ne pouvait pas venir du travail (...)
Il y a des années que j'y pense, avec les doses qu'on a pris. Qu'est-ce qu'elles ont détruit sur nous ? Si à l'époque on m'avait dit, attention, il peut y avoir des risques que vous développiez vingt fois plus de cancers que quelqu'un d'autre ou trente ou quarante je ne sais pas, j'aurais dit : 'Monsieur je n'y vais pas !'. J'essaie de ne pas y penser, mais ça revient et j'y pense. Je suis un malade en sursis."
Le "préjudice d'anxiété" existe dans le droit français. D'anciens ouvriers de l'amiante, craignant de développer des tumeurs, en ont bénéficié ainsi que des victimes de l'accident de la passerelle du Queen Mary II, le 15 novembre 2003. L'avocat de Philippe Crivelli estime que ce préjudice, ouvrant droit à une indemnisation, doit aussi bénéficier aux travailleurs de l'atome.