Discussions dans la niche
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Discussions dans la niche

Pour les amis, fidèles à mon site
 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

 

 DESPUÉS DE LUCÍA

Aller en bas 
AuteurMessage
Chien Guevara
Admin
Chien Guevara


Nombre de messages : 9406
Date d'inscription : 10/06/2007

DESPUÉS DE LUCÍA Empty
MessageSujet: DESPUÉS DE LUCÍA   DESPUÉS DE LUCÍA Icon_minitimeMar 20 Nov - 21:48

DESPUÉS DE LUCÍA

(APRÈS LUCIA) Écrit et réalisé par Michel FRANCO - Mexique 2012 1h43mn VOSTF - avec Tessa Ia, Hernan Mendoza, Gonzalo Vega Sisto, Tamara Yazbek Bernal... Prix Un Certain Regard, Festival de Cannes 2012.

DESPUÉS DE LUCÍA 400412

Saisissant point de vue sur l'adolescence, Después de Lucia traite de l’effet de groupe dévastateur qui peut pousser quelques jouvenceaux et jouvencelles au visage angélique à s’acharner, dans un engrenage incontrôlable, sur une de leurs camarades pour des raisons que les tortionnaires finissent eux-mêmes par oublier. Il serait pourtant très réducteur de limiter ce film mexicain d’une intelligence rare à son simple rôle d’alerte quant au harcèlement en milieu lycéen…
Car rien ne serait arrivé si Lucia était encore là. Lucia était la femme de Roberto, un chef cuistot au physique de pilier de rugby, et la mère d'Alejandra, une jeune lycéenne belle, brillante et sensible. Mais Lucia, on le comprend vite, est morte quelques mois auparavant dans un accident de voiture. On devine le drame dans une première scène fabuleuse où Roberto vient récupérer au garage la voiture réparée, avant de prendre la route comme si de rien n'était, pour finalement s’arrêter net au milieu de la circulation et abandonner le véhicule en jetant la clef de contact sur le tableau de bord… Il mentira à sa fille en prétendant qu’il a vendu le véhicule.

Et tout de suite on comprend ce qui fera la tragédie de chacun. Soucieux de préserver l’autre, père et fille vont décider quoiqu’il arrive de prendre sur eux, de ravaler leur souffrance et leur manque de l’être disparu, de faire comme si la vie pouvait continuer comme avant. Ils déménagent de leur ville côtière paisible vers Mexico où Roberto s’est fait embaucher à la direction des cuisines d’un nouveau restaurant. Nouveau lycée aussi pour Alejandra, un lycée a priori impeccable, tout spécialement réservée aux classes aisées. Elle se fait très vite un groupe d’amis qui semblent l’apprécier, même si on soupçonne un chouïa de jalousie envers cette fille qui irradie beauté et charisme. Avec eux elle partage les plaisirs futiles des adolescents privilégiés lors de fêtes arrosées dans des villas avec piscine. Jusqu’au jour où, un coup dans le nez, elle se laisse séduire (euphémisme) dans la salle de bains par le bellâtre le plus convoité de la bande. Rien de grave si l'acte n’avait pas été filmé par le téléphone portable du jeune imbécile et immédiatement visionné via les réseaux sociaux par une grande partie du lycée. Et là commence pour Alejandra la descente aux enfers. Ça débute doucement par les allusions salaces des garçons avant qu’il ne passent aux actes, croyant avoir à faire à une fille facile, merdeux machistes qu'ils sont. Au départ les copines semblent la soutenir puis, jalouses, se retournent contre elle, allant jusqu'à lui couper les cheveux dans une scène où la violence se déchaine alors qu’on ne s’y attend pas. C’est justement cette violence que Michel Franco sait admirablement traiter. Il sait arrêter sa caméra à temps, avant que le filmage explicite des actes monstrueux n'annihile la réflexion du spectateur. Il montre de manière impitoyable l’amoralité assez terrifiante de ces jeunes qui matériellement ont tout pour eux, leur sadisme, leur bêtise, leur obsession du qu'en dira-t-on exacerbée par les réseaux sociaux et le sexting (cette stupide manie adolescente d’envoyer des cochonneries par MMS). Et face à tout cela, Alejandra se mure dans le mutisme et la soumission, préférant tout encaisser plutôt que d'inquiéter son père, jusqu’à ce que… On n'en dira pas plus, sinon que la fin du film est sidérante…



Cette plongée sacrificielle transparait dans la métamorphose physique et psychologique d’Alejandra qu’incarne de manière stupéfiante la jeune Tessa Ia, dont le visage grave au regard perdu, aux cheveux taillés, évoque à la fin du film la Jeanne d’Arc de Dreyer s’avançant inexorablement vers son destin.

Chronique de : http://www.cinemas-utopia.org/montpellier/index.php?id=968&mode=film (lue et approuvée par Chien Gue)
Revenir en haut Aller en bas
http://www.e-monsite.com/forget
 
DESPUÉS DE LUCÍA
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Discussions dans la niche :: L'art sous toutes ses formes ... :: Cinéma-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser