Révélation : l’exode fiscal des riches, c’était bidon !
Un mensonge, fut-il répété dix fois, cent fois, mille fois, ne fait pas pour autant une vérité. Depuis des mois – en réalité, dès le lendemain de l’élection de François Hollande - de purs esprits nous expliquent que le matraquage fiscal infligé aux riches par la gauche se traduit par un exil massif des plus fortunés à l’étranger.
Un mensonge, fut-il répété dix fois, cent fois, mille fois, ne fait pas pour autant une vérité. Depuis des mois – en réalité, dès le lendemain de l’élection de François Hollande - de purs esprits nous expliquent que le matraquage fiscal infligé aux riches par la gauche se traduit par un exil massif des plus fortunés à l’étranger. Dans la série « les pleurnichards vous enfument », rappelons-le, nous avons eu droit successivement au feuilleton Bernard Arnault – le Pdg de LVMH qui voulait abriter sa royale succession sous le ciel bleu de Belgique ; puis à l’épisode des « pigeons » - ou comment nous faire prendre des rapaces du « toujours plus » pour des colombes de la paix fiscale ; et enfin, au psychodrame Gérard Depardieu – qui voulait rejouer « Astérix chez les Belges », qui finit en Quentin de Montargis chez Poutine et à qui on a envie de dire : « Tais-toi » !
Sans parler de ces cohortes d’avocats fiscalistes, de conseillers en patrimoine et autres experts en optimisation fiscale qui défilaient complaisamment sur tous les plateaux de télévision pour faire la pub de leur petit business et nous jurer, la main sur le cœur, que la politique fiscale de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault était confiscatoire et que jamais, ô grand jamais, ils n’avaient vu dans le secret de leurs cabinets autant de candidats – blindés de chez blindés, évidemment – au départ.
Or, voilà qu’au détour d’un petit article publié sur le site internet du « Figaro » - ça ne s’invente pas ! – la supercherie est enfin éventée. Titre de l’article dont, n’en doutons pas, le quotidien de Serge Dassault ne fera pas sa Une : « Bercy a recensé 250 déclarations d’exit tax être mars 2011 et décembre 2012 ». La fuite, l’exil, que dis-je, l’exode fiscal dont on nous a rebattu les oreilles pendant des mois, se résume donc au départ de 250 personnes.
Soyons précis : 128 départs de mars à décembre 2011 (donc, presque 13 par mois sur 10 mois) et 122 départs sur toute l’année 2012 (donc, 10 par mois sur 12 mois dont 5 mois sous la présidence de Nicolas Sarkozy).
Soyons précis et… juste : depuis mars 2011, un nouvel impôt oblige les ménages détenant plus de 1,3 million d’euros en actions et qui décident de déménager hors de France à payer une taxe sur les plus-values latentes liées à leurs actions. Certes, cette exit tax ne donne pas une idée exacte de tous ceux qui quittent la France, mais c’est sans doute l’indicateur le plus fiable pour mesurer ceux qui, parmi les plus riches contribuables, choisissent de partir. Et la conclusion est implacable : depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, il y a plutôt moins de candidat à l’exil fiscal que sous Nicolas Sarkozy – et ce, malgré tous les cadeaux fiscaux que ce dernier avait consenti à nos compatriotes les plus riches. Bref, le grand exode fiscal des riches, c’était bidon !
Question : tous ceux qui nous ont prétendu le contraire depuis le mois de mai dernier vont-ils venir sur les plateaux de télévision pour faire amende honorable ? Je vous parie que non et je ne prends guère de risque…
http://www.marianne.net/Revelation-l-exode-fiscal-des-riches-c-etait-bidon-_a226780.html