l'opération de transfert des trois otages des Farc retardée

Colombie: l'opération de transfert des trois otages des Farc retardée


CARACAS (AFP) — L'opération de transfert des trois otages qui vont être libérés par la guérilla des Farc en plein coeur de la Colombie n'aura pas lieu comme prévu vendredi, a annoncé la Croix-Rouge, la première phase de la mission aéroportée de l'armée vénézuélienne pour les recueillir devant toutefois débuter ce jour.
"(Vendredi) vers 15h00 (19h30 GMT), des hélicoptères et leur équipage vont décoller (de l'aéroport de Santo Domingo, sud-ouest du Venezuela). L'un d'eux sera médicalisé. C'est le détachement avancé de l'opération", a déclaré le président vénézuelien Hugo Chavez à des journalistes.
"La seconde phase de l'opération (la récupération des otages dans un endroit tenu secret par la guérilla, ndlr) ne pourra se faire (vendredi). Le CICR n'effectue pas d'opérations de nuit, pour des raisons de sécurité", a indiqué à Bogota la responsable de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Colombie, Barbara Hintermann.
Les hélicoptères MI-17 se dirigeront vers Villavicencio, ville colombienne située à 100 km de Bogota, où ils arriveront vendredi en fin d'après-midi.
Au cours de l'étape suivante, probablement samedi, ils rejoindront le point de transfert des otages, qui sera décidé par les Farc et tenu secret. Au retour, ils feront à nouveau escale à Villavicencio, pour monter à bord de jets Falcon 50 et 900 qui les conduiront au Venezuela.
Aux abords des aéroports de Villavicencio et Santo Domingo, les conditions de sécurité ont été renforcées pour éviter tout incident.
Les Farc ont annoncé le 18 décembre leur décision de libérer trois de leurs otages: Clara Rojas, proche de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, son fils de trois ans Emmanuel, qu'elle a eu avec un guérillero, et l'ex-parlementaire Consuelo Gonzalez.
En référence à l'enfant, Hugo Chavez a baptisé la mission "Opération Emmanyel".
La mission n'est pas sans risque car elle doit se dérouler dans une zone de conflit entre la guérilla marxiste des Farc, l'armée régulière colombienne et les groupes paramilitaires d'extrême droite, liés au pouvoir.
L'initiative est soutenue par la France, la Suisse et cinq pays latino-américains (Argentine, Bolivie, Brésil, Cuba, Equateur). L'émissaire argentin sera l'ex-président Nestor Kirchner. L'intervention aérienne se déroulera sous l'égide du Comité international de la Croix-rouge (CICR) et les avions et hélicoptères utilisés porteront le sigle du CICR.
Hugo Chavez a remercié Alvaro Uribe pour sa "réponse rapide sans condition", quand le président colombien a approuvé le plan vénézuélien de récupération des otages, une opération sous l'égide du CICR menée par des soldats vénézuéliens sur le sol colombien.
Bogota a cependant adressé une sorte d'ultimatum à Caracas, soulignant que l'ouverture de son espace aérien aux appareils impliqués dans la mission n'était valable que jusqu'à dimanche soir.
Deux délégués du CICR et l'émissaire colombien Luis Carlos Restrepo ne devaient arriver que vendredi à Caracas.
C'est une libération unilatérale sans précédent de la part des Farc d'otages dits "politiques". Le mouvement rebelle a exigé de remettre ces trois prisonniers aux autorités vénézuéliennes, car le gouvernement colombien se refuse à négocier avec "les terroristes" des Farc.
Les familles de Consuelo Gonzalez, Clara et Emmanuel Rojas sont arrivées jeudi à Caracas pour les accueillir.