L'UCK menace de reprendre les armes au Kosovo
PRISTINA, Serbie (Reuters) - Les anciens combattants de la guérilla séparatiste du Kosovo lors du conflit de 1998-1999 se disent prêts à reprendre les armes si le blocage entre les pays occidentaux et la Russie empêche la province serbe d'accéder à l'indépendance.
Les vétérans de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) invitent les instances internationales administrant le territoire, c'est-à-dire les Nations unies, à ne pas bloquer le processus censé aboutir à l'indépendance.
Les dirigeants du Kosovo "ne devraient accepter aucun report de la décision sur le statut (de la province), ni aucune nouvelle discussion, qui ne feraient que susciter de l'hostilité", préviennent ces anciens combattants dans un communiqué publié par plusieurs journaux du Kosovo.
Ils exhortent le parlement à proclamer l'indépendance de la province. Sinon, "nous, anciens combattants de la guerre de l'UCK, serons contraints d'agir en tant que soldats de l'UCK pour respecter le serment de nos héros nationaux", ajoutent-ils.
Cet avertissement est le plus explicite formulé par les anciens rebelles depuis que la Russie a réussi à freiner l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu garantissant à terme l'indépendance au Kosovo.
Les Etats-Unis et les pays européens sont favorables à cette indépendance mais la Russie défend à l'Onu la position de la Serbie et réclame de nouvelles discussions.
La majorité albanophone du Kosovo manifeste une impatience croissante face aux reports de la décision sur le statut de la province.
La répression des forces serbes contre la guérilla de l'UCK a conduit l'Otan à intervenir en 1999 pour épargner des vies civiles. Depuis, la province est administrée par l'Onu et l'Otan a déployé 16.000 soldats de maintien de la paix.