Une alternative à l'eurolibéralismeDe jeudi à lundi a eu lieu l’université d’été du parti de la gauche européenne (PGE), qui veut fédérer les forces progressistes européennes pour proposer une autre Europe.Pendant cinq jours, près de 200 participants d’une trentaine d’organisations européennes se sont réunis à Paris au siège du Parti communiste pour réfléchir à ce que pourrait être l’Europe de demain.
L’introduction de Christine Mendelsohn, membre de la direction du PGE, précise de quelle Europe il s’agit : une Europe qui s’intéresserait beaucoup plus aux questions sociales et à la solidarité entre individus. "8.6% du PIB est passé du travail au capital ces dernières années" affirme t-elle.
Revenant sur la transformation du marché du travail et la guerre organisée entre précaires, elle salue le "non" au Traité de Lisbonne qui marque un premier coup d’arrêt à l’Europe libérale.
Elle invite également au débat d’idées notamment grâce au réseau Tranform ! Europe et à tout les réseaux progressistes de débats - Espace Marx en France, Sozialismus en Allemagne et bien d’autres. Des débats qui sont autant "de leviers pour l’émancipation humaine" et qui vont permettre la naissance de "résistances et d’alternatives", notamment en vue des élections européennes de juin 2009.
Elisabeth Gauthier d’Espace Marx et de Transform ! Europe a ensuite mis l’accent sur la financiarisation de l’économie du fait de la montée en puissance des fonds d’investissements et de l’actionnariat.
La vision productiviste et à court terme de ces fonds qui "ne cherchent pas la croissance de l’entreprise" mais la "maximisation de la rentabilité financière et la spéculation" entraine tout un tas de conséquences néfastes : "licenciements boursiers", baisse des salaires et de la fiscalité solidaire, recherche sous-développée, recours de plus en plus important aux sous-traitants… Ce qui donne un salariat de plus en plus précarisé ne pouvant pas lutter face à des fonds financiers devenus une véritable force empêchant toute contestation.
La droite européenne mène, selon Elisabeth Gauthier, une "offensive idéologique" à travers toute l’Europe symbolisée par le "gagner plus pour travailler plus" de Nicolas Sarkozy, qui insinue que tout les travailleurs pourrait prendre plus à cœur leur travail. Offensive idéologique avec comme seule valeur l’argent, et où le "patrimoine a pris le pas sur le salaire".
"L’économie de l’insécurité" où la "politique se retire devant les marchés" est devenue la règle ajoute t-elle.
Seulement "l’auto-régulation est mise en difficulté" alors les forces de droite reprennent cette faiblesse à leur compte pour en faire une force.
Le modèle français est pris en exemple : pour palier au manque du Marché, Nicolas Sarkozy dit que l’État doit intervenir, comme il l’a fait sur le site d’ArcelorMittal-Gandrange.
Mais cette intervention de l’État à la façon de Nicolas Sarkozy, c’est la mise en place d’une "contre-réforme libérale" aggravant encore plus les problèmes socio-économiques avec des "privatisations, des déréglementations, la baisse de la dépense publique…", détaille Elisabeth Gauthier.
"Il est temps que la politique intervienne" mais pour restaurer une Europe solidaire défendant les droits sociaux, conclue t-elle.
Après avoir souligné l’importance des trois "non" à l’Europe de la concurrence, les résistances face aux attaques contre le monde du travail (surtout avec l’affaiblissement des syndicats) ont été mises en avant pour défendre un autre type de développement européen.