Le tamia, un petit écureuil, mais «une menace pour l'écosystème » DR ¦
Il y aurait environ vingt mille tamias en Ile-de-France. Depuis quand l'écureuil de Corée, sur lequel vous animez une conférence, a-t-il élu domicile dans la région ?Il est plus juste de parler de tamia de Sibérie, car on le trouve de
l'est de la Finlande jusqu'au détroit de Béring. Ce petit écureuil, qui
pèse une centaine de grammes, vit naturellement dans des terriers mais
il est vendu dans les animaleries depuis 1970. Les enfants l'adorent,
avant de se rendre compte qu'il mord, ne sent pas bon et prolifère. Les
parents décident alors de s'en séparer, en le lâchant dans la forêt.
Quelle est l'effectifde la population de tamias?Difficile à dire. On estime qu'il y en a environ vingt mille en
Ile-de-France, répartis en huit populations : une dans le Val-d'Oise,
deux dans les Yvelines, quatre dans les Hauts-de-Seine et la plus
importante dans la forêt de Sénart (Essonne). Il s'agit d'une espèce
exotique envahissante qui peut représenter une menace pour l'écosystème
forestier.
Et un risque sanitaire?C'est l'objet de l'étude que je mène depuis 2004 et jusqu'en 2011.
Il y a plus de questions que de réponses. On sait que le tamia est un
excellent réservoir à tiques. L'été, il peut en héberger jusqu'à deux
cents. On le suspecte d'être à l'origine de l'émergence de la maladie
de Lyme, transmises à l'homme par les tiques, qui se traduit par des
problèmes neuromusculaires. Cela reste à prouver.
Recueilli par Charles Centofanti