Sarkozy punit Rama YadeL'Elysée «exclut» de nommer Rama Yade au poste de secrétaire d'Etat
aux Affaires européennes. Dimanche, elle avait déclaré ne pas être
intéressée par un mandat de député européen; une déclaration qui a
déplu...
Rama Yade à l'Assemblée nationale, le 23 janvier 2008.
Décidément, la pilule passe mal. A l’Elysée, on est furieux de la décision de Rama Yade
de ne pas conduire la liste francilienne de l’UMP aux prochaines
élections européennes, déclinant ainsi les demandes de Nicolas Sarkozy
et des instances du parti majoritaire. «
Je suis très honorée de
cette proposition, mais je suis davantage motivée par un mandat
national (…). Je veux aller où je suis utile. Je ne veux pas être là
juste pour occuper une fonction…», a déclaré dimanche soir sur RTL la secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme.
Une déclaration qui a pris le chef d’Etat de court, celui-ci n’ayant
pas été mis au courant de l’initiative de Yade alors que beaucoup
tenaient sa candidature pour acquise.
La sanction, immédiate, est venue ce mardi de l’Elysée où l’on «
s’étonne qu’au XXIe siècle, on ne soit pas intéressé par les affaires européennes». La jeune ministre se voit ainsi «
exclue» du poste de secrétariat d’Etat aux Affaires européennes. Jusqu'ici, Rama Yade était en position de favorite
pour hériter de ce poste, libéré le 15 décembre par Jean-Pierre Jouyet,
lui-même en partance pour la présidence de l’Autorité des marchés
financiers (AMF).
C’est désormais le député UMP Bruno Lemaire qui est en pôle
position. Agé de 39 ans, cet énarque est aussi agrégé de lettres: il
fut le directeur de cabinet de Dominique de Villepin et à écrit un
livre sur ses années à Matignon. Un plus qui plaide en sa faveur: il
est germaniste et parle couramment l’allemand et l’anglais.