OGM, le retour? Bruxelles relance la machine Un champ de maïs transgénique, le 4 août 2007 à Paillet/Jean-Pierre Muller AFP/Archives
AGRICULTURE - La commission européenne a relancé les procédures d'autorisation pour la culture de maïs transgénique...
Les hostilités sont (r)ouvertes. La Commission européenne a relancé les
procédures d'autorisation pour la culture de plusieurs maïs
transgéniques. Une démarche visant à forcer la France à lever ses
mesures de sauvegarde. La décision a été prise mercredi par la
Commission, mais n'a fait l'objet d'aucune communication, a reconnu
jeudi son porte-parole Johannes Laitenberger. «Elle a été prise sur une
base scientifique - un avis de l'Autorité européenne de sécurité des
aliments (Efsa) qui assure que les OGM ne présentent aucun risque pour
la santé humaine ni pour l'environnement - et du droit qui doit être
appliqué», a-t-il expliqué.
Greenpeace voit rouge Greenpeace a dénoncé cette démarche. «La Commission essaye de
contourner les gouvernements européens et de dicter sa position
favorable aux OGM», a accusé un responsable de l'organisation, Marco
Contiero. Divisés sur les OGM, les pays de l'UE ont adopté en décembre
2008 une série de mesures pour les encadrer. Ils ont notamment
recommandé de ne plus baser les autorisations sur les seuls avis de
l'Efsa, mais d'impliquer les organismes nationaux dans les expertises.
Les procédures lancées jeudi par la Commission visent à autoriser la
culture des variétés de maïs génétiquement modifiés BT 11 de la
multinationale Syngenta et BT 1105 du groupe Pionner-Dow. Elles
s'attaquent également à la «clause de sauvegarde» adoptée par la France
pour suspendre la culture du maïs «OGM MON810» de la multinationale
Monsanto, car l'Efsa l'a jugée «non justifiée». Sont également visées
des mesures similaires adoptées par la Grèce et la Hongrie.
Bientôt sur le marché? Deux comités de l'UE ont été saisis mercredi et vont devoir se
prononcer sur les décisions de la Commission. «Si les votes sont
positifs, les OGM vont sur le marché», a précisé la Commission. Sinon,
l'arbitrage reviendra aux Etats membres et la décision sera prise à la
majorité qualifiée. Le commissaire européen à l'Environnement, Stavros
Dimas, avait initialement refusé l'autorisation de cultiver ces maïs
génétiquement modifiés, mais après le nouvel avis de l'Efsa, il n'a pas
pu s'opposer mercredi au lancement des procédures, a indiqué son
entourage.