L'évêque d'Orléans explique ses propos sur le préservatif Un militant anti-Sida brandit un préservatif devant le Vatican, sur la
place Saint-Pierre à Rome le 23 mars 2009
POLEMIQUE
- André Fort, dans un communiqué, «admet avoir commis l'erreur de
parler de questions posées dans des études antérieures, sur la
perméabilité du préservatif»...
L'Eglise continue sa drôle de croisade contre le préservatif. Après les propos polémiques de Benoît XVI,
ceux de l'évêque d'Orléans font grand bruit. Selon lui, il faudrait
indiquer «fiabilité incomplète» sur les boîtes de capotes. Monseigneur
Fort estime en effet que le dispositif n'est pas efficace car «la
taille du virus du sida est infiniment plus fine que celle d'un
spermatozoide».
Une explication scientifique pour le moins originale, mais surtout
complètement erronée, qui a provoqué la réaction indignée, sur France Info,
du Docteur Philippe Arsac, spécialiste du sida. Le médecin a jugé ces
propos «particulièrement dangereux» et a rappelé que la norme NF
garantie la qualité des préservatifs. «Le virus ne passe pas a travers
la paroi du preservatif.», a-t-il conclu pour mettre définitivement les
choses au point.
Il s'explique dans un communiqué
Dans un communiqué, l'évêché d'Orléans explique ses propos.
«Au cours de l'interview radiodiffusé, l'évêque d'Orléans a déclaré que
le préservatif n'était pas absolument fiable. Il prenait alors en
compte l'article publiée le 22 mars par un quotidien national
(l'Osservatore Romano, le journal du Vatican, ndlr) qui informait d'une
étude précisant que le préservatif n'était fiable qu'à 97% dans les
meilleures conditions d'utilisation et à 87 % dans les conditions
telles qu'elles se présentent en Afrique (...). André Fort admet avoir
commis l'erreur de parler de questions posées dans des études
antérieures, sur la perméabilité du préservatif. Il prend acte des
déclarations expertes des spécialistes, qui eux, attribuent ces échecs
à d'autres causes».
Dans le communiqué, l'évêché assure toutefois: «Dans la lutte en faveur
de la nécessaire éradication du sida, compter sur le préservatif et sur
la recherche scientifique ne suffit pas.»
En réaction à ces précisions, Floriane Cutler, de l'association Aides,
s'étonne des chiffres cités par l'évêque: «Je ne vois pas comment on
peut calculer la fiabilité du préservatif» et «présumer que cette
fiabilité serait plus basse en Afrique est totalement infantilisant et
faux si l'on se fonde uniquement sur les conditions d'utilisation». En
admettant cependant que «la qualité des préservatifs est parfois plus
basse sur ce continent».