Des scientifiques britanniques ont trouvé la recette du sperme Une banque de sperme./
RECHERCHE - Une équipe est parvenue à en créer à partir de cellules souches embryonnaires...
Fabriquer des spermatozoïdes pour faire face à la pénurie de donneurs.
Ce qui semblait être de la science-fiction il y a encore peu est
désormais à portée de main. Des scientifiques britanniques ont annoncé
mercredi qu'ils avaient réussi à créer du sperme humain à partir de cellules souches embryonnaires.
Des spermatozoïdes non fécondantsMais pour l'équipe de l'université de Newcastle et du NorthEast England Stem Cell Institute
(NESCI), pas question d'imaginer féconder un ovule avec cette semence,
puisque la législation britannique ne l'autorise pas. Plusieurs experts
ont d'ailleurs déjà émis des doutes sur les chances de réussite d'une
telle opération avec l'échantillon créé.
«Je ne suis pas convaincu d'après les données présentées (...) que les
cellules produites par le groupe du professeur Nayernia à partir de
cellules souches embryonnaires puissent correctement être appelées
“spermatozoïdes»», a déclaré le Dr Allen Pacey, de l'université de
Sheffield. Le professeur Samir Hamamah, spécialiste du CHU de
Montpellier confirme à 20minutes.fr qu'«il ne s'agit sans doute pas de
spermatozoïdes fécondants».
Des techniques encore plus prometteuses disponibles«On sait déjà faire ça depuis quatre ou cinq ans chez les souris,
raconte le chercheur, et des souriceaux sont même déjà nés et se
portent bien». Mais gare à ne pas donner de faux espoirs: «Il faudra
bien attendre 10 ou 15 ans avant d'envisager de féconder un ovule
humain avec des spermatozoïdes créés en laboratoire.» Le spécialiste
annonce même que des techniques encore plus prometteuses sont déjà
disponibles.
«Il faut encore travailler sur la programmation des cellules, mais on
pourra créer des spermatozoïdes à partir de cellules de votre peau». Le
chercheur estime même que la science sera à terme capable de relancer
la production de spermatozoïdes chez les hommes stériles. En ce sens,
«l'expérience de Newcastle est une première étape chez l'humain». Mais
pour le professeur Hamamah, il reste «un pas de géant» à franchir.