'Europe n'a pas choisi un président flamboyant en la personne du Belge Herman Van Rompuy. Et on ne peut pas dire que la Britannique Catherine Ashton ait été désignée au poste de ministre des affaires étrangères pour sa connaissance de la diplomatie : elle découvrira les questions internationales avec le zèle et l'enthousiasme d'une néophyte.
Mais cessons de critiquer, dit-on dans les couloirs du Parlement européen. Laissons une chance à Lady Ashton. La députée socialiste Sylvie Guillaume demande qu'on instaure "une présomption de compétence, comme il y a une présomption d'innocence".
C'est une idée intéressante, qui ouvre des perspectives. On pourra héler le premier quidam dans la rue et l'installer à la tête d'un ministère, ou de la République, en attendant d'établir son incompétence. Cela peut demander du temps, mais la démocratie est à ce prix. Mieux vaut un incapable aux affaires que le risque d'une injustice. Il ne faut pas bafouer la présomption de compétence. Les principes sont sacrés. Désormais, toute personne sera compétente tant que son incompétence n'aura pas été définitivement démontrée.