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 « Les catacombes, maintenant, c'est l'autoroute »

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Chien Guevara
Admin
Chien Guevara


Nombre de messages : 9406
Date d'inscription : 10/06/2007

« Les catacombes, maintenant, c'est l'autoroute » Empty
MessageSujet: « Les catacombes, maintenant, c'est l'autoroute »   « Les catacombes, maintenant, c'est l'autoroute » Icon_minitimeMer 3 Mar - 19:03

« Les catacombes, maintenant, c'est l'autoroute »


Fêtards ou explorateurs, tous les « cataphiles » ne cherchent pas la même chose quand ils s'enfoncent sous Paris. Plongée.


« Les catacombes, maintenant, c'est l'autoroute » Catacombes2

Ils se donnent rendez-vous, entre habitués, à une vingtaine de
mètres sous terre. Les « cataphiles » -accros des catacombes- se
retrouvent tous les week-ends quelque part dans le réseau de 380 km qui
se déroule sous les pavés. Certains viennent faire la fête et le plein
de sensations fortes ; d'autres ne font que se balader ; les plus
acharnés ouvrent de nouvelles galeries.

« L'empire de la mort »

Des couloirs interminables, une odeur d'humidité. Des plafonds
souvent bas. La boue, parfois. L'obscurité, toujours. Sur les murs,
noms de rue, dates de consolidation des carrières (au XVIIIe siècle),
tags.
Fermées au public, les catacombes peuvent être visitées sur une minuscule portion.
Le musée officiel accueille le public depuis le XIXe siècle. Des
ossements par millions, transférés de cimetières parisiens entre 1786
et 1814, ont été disposés de manière décorative pour convier les
visiteurs dans « l'empire de la mort ». Une visite sympathique qui ne
donne qu'un aperçu tronqué des carrières parisiennes. Les ossements,
par exemple, n'existent réellement qu'à un seul autre endroit, sous
Montparnasse, et ne représentent qu'une infime partie du réseau.
Anthony est devenu accro aux carrières. Cet étudiant ingénieur de 23
ans a parcouru pendant cinq ans les souterrains de Paris et de
banlieue. Il appartient à un groupe d'explorateurs urbains :
<blockquote> « Ce qui me plaît le plus, c'est la découverte. J'aime
bien faire de la photo aussi, comme beaucoup de cataphiles. Le but est
de faire ressortir de la carrière tout ce qu'il y a à voir.
Après, c'est vrai qu'on y va aussi pour se faire des bonnes bouffes,
boire et passer des soirées entre passionnés. Les catacombes, c'est un
peu comme un squat à disposition. »
</blockquote>Les catacombes sont pourtant loin d'être une balade de santé. En
entrant par les bouches d'égout ou les galeries techniques, les adeptes
prennent des risques -notamment vis-à-vis de la police.
À mi-chemin entre le camping souterrain et la spéléo, l'activité des
cataphiles les plus expérimentés nécessite un équipement élaboré : bleu
de travail, bottes, casque avec lampe frontale, lampe à acétylène voire
détecteurs d'oxygène pour les plus aventureux. Sans parler des
marteaux, burins ou même perceuses sur batterie lorsqu'il s'agit de
creuser des passages.

Des « night clubs » souterrains

Les habitués organisent parfois des séances d'initiation pour les
gens de l'extérieur. C'est ce qu'ils appellent les « touristiques ». En
plus de la balade découverte, ce type de rassemblement donne aussi lieu
à de grosses fêtes « underground » dans des galeries aménagées pour
l'occasion. L'organisation prend alors une toute autre ampleur : bar,
sono, jeux de lumière… (Voir la vidéo)



Nicolas, « touriste » de 23 ans, se souvient de sa virée sous Paris :
<blockquote>« On est descendus par une bouche d'égout et quand on
est arrivés en bas, on avait les pieds dans l'eau. J'étais en jean et
baskets. Il y a des passages difficiles, où il faut marcher accroupi
voire ramper. Il ne faut vraiment pas être claustro ! À certains
moments, je me suis senti un peu oppressé.
Heureusement, il y a aussi des grandes salles où tout le monde
pouvait être debout et où on a mis de la lumière et de la musique. Il y
avait aussi de l'alcool, de la fumette… une fête normale quoi. »
</blockquote>
Le milieu cataphile est un petit monde parallèle où s'organisent ponctuellement des évènements :

  • Les « touristiques »
  • Le cata-marathon
  • Le cata-sprint
  • Les courses d'orientation
  • Les « tractofolies » (soirées où l'on échange des tracts pour faire connaissance avec différents groupes).

« Les cataphiles sont comme toi et moi »


Qui sont donc ces explorateurs urbains ? Des illuminés, marginaux,
extrémistes ? Rien de tout cela selon Anthony. Ce dernier regrette
l'image donnée par les médias : un univers dangereux de gens bizarres,
quand ce ne sont pas des néonazis ou des amateurs de messes noires.
« Ce sont des gens comme toi et moi qui y vont parce qu'ils aiment ce
milieu libre. »
Ingénieurs, ouvriers du BTP ou artistes figurent parmi les « 300 à
400 personnes » qui descendent régulièrement dans les catacombes, selon
l'estimation d'Anthony. (Voir la vidéo)











La nostalgie des « cataflics »

Le commandant Didier Mauger dirige la brigade spécialisée
d'intervention qui effectue des patrouilles régulières dans les
souterrains (les « cataflics », les appellent les habitués). Il nous
confirme que la population cataphile se divise en catégories bien
distinctes :
<blockquote>« Il y a ceux qui se baladent. Ils prennent leurs
précautions, sont amoureux de l'endroit et le respectent. Il y a aussi
ceux qui sont actifs, qui creusent des chatières dans les parois pour
raccorder des galeries entre elles.
Enfin, il y a la catégorie qui pose le plus de problèmes : des
jeunes qui descendent pour braver un interdit et profiter d'un espace
de liberté. Ils dégradent, taguent, font des petites fêtes et
consomment de l'alcool. Le problème, c'est qu'après, il faut
remonter. »
</blockquote>Le commandant Mauger dresse un triste constat sur l'évolution du milieu, sans cacher sa nostalgie :
<blockquote>« Il y a clairement plus de fréquentation qu'avant. Je
suis descendu pour la première fois dans les anciennes carrières dans
les années 80 et à l'époque, il devait y avoir une dizaine de
cataphiles réguliers. C'étaient des gens respectueux de ces lieux
appartenant au patrimoine historique de Paris.
J'ai vu la dégradation effectuée par la nouvelle population et c'est
sans commune mesure. On voit des tags partout qui n'ont rien
d'esthétique. On ne peut donc pas avoir la même souplesse qu'avant.
L'an dernier, on a fait 108 patrouilles et 267 verbalisations en tout.
Il faut que les gens comprennent qu'ils ne peuvent pas faire n'importe
quoi. »
</blockquote>L'obsession du secret

Les cataphiles tentent de rester discrets sur les nouvelles entrées
qu'ils découvrent et les nouveaux espaces qu'ils explorent, sous peine
d'attirer du monde. Souvent, cette tranquillité ne dure qu'un mois ou
deux. Anthony commente :
<blockquote>« Dès que tu fais quelque chose, à partir du moment où
ça se sait, tu n'as plus l'exclu et après les flics s'en mêlent… C'est
une bataille pour la discrétion. Au bout d'un moment, avec mon groupe,
ça nous a gonflés. Dès qu'on révèle des infos, les critiques fusent.
Par exemple, si tu t'introduis dans une nouvelle carrière et que tu
diffuses des photos sur le Net, dans la semaine qui vient tu as une
vingtaine de personnes qui vont y aller. Du coup, ça “ crame les accès
”. Certains préféreraient que ça reste secret, qu'ils soient seuls dans
la confidence. Ce sont des gamineries sans fin. »
</blockquote>« Les catacombes, maintenant, c'est l'autoroute » Catacombes

S'il y a tant de tensions entre les cataphiles autour du secret,
c'est parce que le milieu commence à être connu. Au grand regret du
commandant Mauger, Internet et médias ont contribué à faire augmenter
la fréquentation des catacombes.
Le commandant cite des exemples de sauvetages en milieu souterrain :
<blockquote><blockquote>
« Récemment, nous avons secouru deux cataphiles égarés qui étaient coincés sous la plaque d'un puits à échelon depuis cinq heures et commençaient à être en état d'hypothermie.
Sinon, il est déjà arrivé qu'un cataphile se casse la clavicule en
recevant un moellon d'environ 2 kilos qui s'était détaché de la paroi.
Sans son casque, il aurait été tué. »
</blockquote></blockquote>Anthony, de son côté, assure qu'il n'y a « aucun danger » dans les
catacombes, car « il y a toujours des membres de l'IGC (inspection
générale des carrières) qui passent et vérifient les risques
d'effondrement. » Anthony explique d'ailleurs que, où qu'il aille, il
prévient toujours des gens de l'endroit où il se trouve, en cas de
problème. Lui et ses acolytes trouvent souvent plus de plaisir à se
rendre dans les carrières de banlieue :
<blockquote><blockquote>« Les catacombes, maintenant, c'est l'autoroute. »
</blockquote></blockquote>
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« Les catacombes, maintenant, c'est l'autoroute »
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