La bactérie qui inquiète est en France Appelée NDM-1, cette bactérie résiste à
presque tous les antibiotiques. Et de faire craindre une propagation
mondiale de cette infection qui a déjà touché plusieurs dizaines
d'Européens, un Belge en est même mort. Dans un
laboratoire de l'hôpital d'Anvers © AFP PHOTO/BELGA/JORGE DIRKX
C'est un
microbe qui fait peur. Un médecin
le qualifie même de "germe résistant et insoignable". Une
bactérie résistante à presque tous les antibiotiques a récemment été découverte.
Chez un patient, elle s'est même révélée mortelle. La particularité des
personnes touchées ? La plupart avait voyagé dans le sous continent
indien, beaucoup y avait effectué du tourisme médical, un secteur en
plein essor dans la région particulièrement en
Inde.
Identifiée
pour la première fois en 2009, la
bactérie a touché, selon une étude publiée cette semaine dans la revue The
Lancet Infectious Diseases, quelques 37 patients en Europe. Dernière
victime en date ? Un Bruxellois hospitalisé au Pakistan après un
accident de la circulation. Rapatrié en Belgique dans "
un état déjà
septique", il est décédé en juin. En France, une seule souche de
bactérie de type
NDM-1 a été identifiée à ce jour,
selon l'Inserm. "
Il ne s'agit pas d'une infection", précise
Patrice Nordmann, directeur de l'Unité "
Résistances émergentes aux
antibiotiques". "
Ce patient français est colonisé. Il l'a sur
sa peau. C'est tout. Il n'a pas d'infection", a-t-il expliqué,
expliquant qu'il s'agissait d'"une découverte fortuite". D'autres cas
ont par ailleurs été détectés en Amérique du Nord et en Australie,
également chez des patients s'étant fait soigner en
Inde.
Pour le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de
Canberra, ces cas connus ne représentent que la "
partie émergée de
l'iceberg", soulignant la difficulté à "
repérer ce gène
particulier".
La
bactérie,
qui produit une enzyme, a été baptisée "
New Delhi
métallo-beta-lactamase" (
NDM-1).
Un nom qui a provoqué la fureur des autorités indiennes, soucieuses de
protéger l'industrie du tourisme médical. Ce dernier est en effet un
secteur qui se développe dans le pays et nombre d'hôpitaux et cliniques
s'ouvrent pour proposer des interventions allant du lifting à la
chirurgie cardiaque, à la moitié des prix pratiqués dans les pays
développés.
Ils crient au complot
"
Nous
contestons fermement le nom donné à l'enzyme. Et nous contestons
également que les hôpitaux en Inde
ne soient pas sûrs, y compris pour le tourisme médical," s'est
indigné mercredi le ministère indien de la Santé. L'étude du Lancet a
été évoquée jusqu'au parlement. Un député nationaliste, SS Ahluwalia, a
estimé qu'"alors que l'
Inde émerge comme destination pour le tourisme médical, ce genre
d'information est malvenue et pourrait servir les noirs desseins de
compagnies multinationales" occidentales.
Le
NDM-1 résiste à pratiquement tous les types d'antibiotiques, y compris les
carbapénèmes, généralement réservés aux urgences et au traitement des
infections multi-résistantes. Or, le secteur médical indien a souvent
été critiqué pour un usage immodéré des antibiotiques, rendant les
souches bactériennes résistantes aux traitements. Le directeur général
du Conseil de la recherche médicale indien, reconnaît que la résistance
aux traitements "
a toujours été un sujet de préoccupation". "
Mais
lier (cette nouvelle bactérie)
à notre politique en matière d'antibiotiques et dire qu'il est
dangereux d'être opéré en Inde
et que vous y serez infectés est totalement irrationnel",
proteste-t-il. Déjà, des professionnels du secteur s'inquiètent. "
Les
gens vont réfléchir à deux fois avant de venir se faire traiter en Inde.
Je pense que tout ça a une motivation économique, pour empêcher les
patients de venir ici", a déclaré un chirurgien esthétique indien.
Attention à la fausse info alarmiste , je fais mon enquête et je reviens vers vous ...