Mexique: des «tueuses de charme» rejoignent les cartels
CRIMINALITE - Elles peuvent ainsi tromper la méfiance de l'ennemi...
Un
cartel mexicain emploierait désormais des «tueuses de charme», des
femmes jeunes et jolies, aux côtés de ses sbires habituels, selon les
déclarations de l'un d'eux diffusées à la télévision mardi.
Rogelio Amaya Martinez, 24 ans, qui reconnaît faire partie de «La
Linea» (La ligne), un gang d'hommes de main au service du cartel dit de
Juarez, l'un des plus importants du pays, a expliqué dans son
interrogatoire télévisé que son organisation employait une trentaine de
femmes jeunes, «jolies et ayant de l'allure, pour tromper la méfiance
des ennemis».
Elles ont entre «18 et 30 ans» et ont appris à tuer «avec d'autres
hommes de main», déclare-t-il dans cette vidéo, filmé de face devant
des panneaux aux armes de la police, pratique courante des autorités
mexicaines.
Elles opèrent «commes des hommes»
La majorité d'entre elles «ont déjà travaillé à plusieurs reprises»,
ajoute-t-il.
Elles opèrent «comme les hommes», utilisent les mêmes véhicules et
«les mêmes armes» qu'eux, explique-t-il encore.
«C'est comme une cellule armée», déclare-t-il encore, répondant à la
question d'un policier anonyme. - Une cellule de quoi? «De tueuses à
gages».
«Chacun a une spécialité»
- Comment les recrute-t-on? «C'est l'affaire de quelqu'un d'autre,
dont le travail est de recruter. Chaque cellule est divisée par thèmes,
dont chacun a une spécialité. Il y a les faucons («guetteurs»), les
tueurs, les extorqueurs, et aucun n'a le droit de faire le travail d'un
autre».
Les prestations de ces femmes fatales n'ont pas reçu d'écho
jusqu'ici à Ciudad Juarez, fief du fameux cartel du même nom qui
mettrait leurs charmes à son service, et ville la plus dangereuse du Mexique.
Une vingtaine de personnes y ont encore été abattues entre lundi soir
et mardi après-midi, selon le Parquet local.
«Guerre des cartels»
Ciudad Juarez, 1,3 million d'habitants à la frontière des Etats-Unis,
face à El Paso au Texas, est le champ de bataille le plus meurtrier de
la «guerre des cartels» pour le contrôle du trafic de drogue et
l'approvisionnement de l'énorme marché américain.
Cette guerre a fait 28.000 morts au Mexique depuis
l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon, en décembre 2006,
selon des chiffres officiels.
Le gouvernement mexicain a déployé 50.000 militaires en renfort de
la police à travers le pays pour lutter contre les cartels, sans
empêcher toutefois le bilan des règlements de comptes et des
affrontements contre les forces de l'ordre de battre des records d'année
en année.
Avec AFP