Concarneau va mettre à l'eau un voilier en chocolat

Concarneau va mettre à l'eau un voilier en chocolat
Le voilier est terminé et s'apprête à prendre la route jusqu'à la Ville close. L'opération de mise à l'eau est prévue samedi à 15 h. Il faut juste qu'il n'y ait pas trop de soleil (ça ne devrait pas être trop difficile...) ni trop de pluie (là, c'est moins sûr).
Plus d'une tonne de chocolat a été nécessaire pour réaliser le bateau qui sera mis à l'eau samedi par le chocolatier Larnicol.
Reportage
Le chocolatier Larnicol (une quinzaine de boutiques en France) concocte, depuis août, une surprise de taille dans son atelier de Melgven : un voilier de 3,50 m de long, un bon mètre de large (1,20 m) et plus d'une tonne (1 200 kg) sur la balance... et le tout en chocolat ! Eh oui.
« Souder mes ouvriers »
Du bon et chaud cacao, travaillé à l'artisanale, comme une pièce montée. « J'avais cette idée en tête depuis plusieurs années, confie le meilleur ouvrier de France, en présentant son oeuvre, hier. Créer une course de bateaux en chocolat autour de la Ville close. Pour le fun, juste pour le fun ! Et pour souder mes ouvriers autour d'un projet sympa. »
S'il n'a pas réussi à organiser sa course, l'artisan du macaron et du praliné n'a jamais renoncé à son idée. Un premier essai en août s'est soldé par un échec. Le premier bateau en chocolat s'est brisé en deux dans l'atelier. « On a appris beaucoup avec cette première expérience et amélioré la technique depuis... »
Second essai donc, depuis août, avec cette nouvelle construction. Pour qui découvre l'objet monumental, posé sur une remorque dans un coin de l'usine de Melgven, la surprise est de taille. Le chocolat est bien là, entourant une structure en sucre. « Le sucre est rigide mais n'aime pas l'eau. Le chocolat qui l'enrobe a été préparé spécialement. Il est plus gras et souple. Ca devrait marcher... »
L'embarcation a tout d'un bateau. Une figure de proue (Beethoven, mais jeune !), un mât avec son feu au sommet et deux espaces de vie, restreints, pour les deux courageux matelots qui s'élanceront du quai de la Ville close samedi à 15 h. Seule la quille pourrait paraître peu orthodoxe : « On lui a préféré un socle pour améliorer la stabilité. Si jamais il flotte... »
Son nom : Chocolat II
On l'aura compris, le conditionnel est de mise pour cette équipe d'aventuriers du cacao. Georges Larnicol aimerait voir son bateau flotter au moins quelques minutes. « Mais l'objectif est bien qu'il coule à un moment donné. C'est sûr... »
Quand on demande si ce bateau à un nom, son créateur sourit : « Je suis passé au Guilvinec récemment pour immatriculer un autre bateau, un vrai, que j'ai là-bas. j'en ai profité pour demander comment faire pour immatriculer un bateau en chocolat. La personne qui m'a reçu a ouvert des yeux ronds comme des macarons... Donc il n'a pas de nom. Juste peut-être Chocolat II, en souvenir du premier qui s'est cassé. »
Au-delà d'une volonté d'impliquer ses équipes dans ce projets fédérateur (« Ils ont tous accroché au projet, ça m'a fait plaisir »), Georges Larnicol voit, en réalité, un peu plus grand : « Si ça marche, s'il flotte quelques minutes, on construira un bateau plus grand pour Brest 2011, le rassemblement des vieux gréements : un voilier de 12 m, avec deux mâts, pour un poids de 6 à 8 tonnes de chocolat. »
Reste désormais à savoir si les poissons aiment, autant que nous, le chocolat...

Dominique MESGOUEZ.
Ouest-France

Oui, et si le chocolat fond, on s'en fout que les poissons l'aiment ou pas, dans la mesure où les requins eux, aimeront les passagers !!