La chasse aux voitures polluantes est ouverte

lesechos.fr
23 décembre 2010

La chasse aux voitures polluantes est ouverte


Le minsitère de l'Ecologie a choisi six villes pour expérimenter des zones d'action prioritaires pour l'air. Certains véhicules diesel pourraient en être bannis. La France est très en retard dans ce domaine.

Les utilisateurs de gros 4 x 4 et de vieilles voitures diesels sont prévenus. Le poids des constructeurs automobiles français sur le marché du diesel ne les mettra plus pour longtemps à l'abri des normes européennes sur la qualité de l'air. D'autant que les efforts considérables, réalisés ces dernières années par les industriels pour améliorer leurs moteurs, permettent désormais de choisir des modèles peu polluants.
La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a donc pu annoncer, il y a quelques jours, sans déclencher de tollé, que la France allait se lancer dans l'expérimentation de Zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa)… comme il en existe déjà dans quelque 160 villes européennes.
Villes cobayes
Six collectivités cobayes volontaires ont été retenues : le Grand Lyon, Grenoble Alpes Métropole, Clermont Communauté, Pays d'Aix, Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) et enfin Paris. Pour le ministère, « il s'agit de la mise en oeuvre d'une mesure phare de la loi Grenelle II pour améliorer la qualité de l'air ». Mais, c'est surtout un véritable enjeu de santé publique puisque, toujours selon les services de Nathalie Kosciusko-Morizet, « la pollution de l'air diminue l'espérance de vie de neuf mois pour chaque Français et l'exposition aux particules fines causerait 40.000 décès chaque année ».
Simple sur le papier, l'idée de limiter, voire d'interdire, l'accès de ces Zapa aux véhicules les plus polluants est difficile à mettre en œuvre. Dans un premier temps, en juillet dernier, le ministère a donc lancé un appel à projets sur la faisabilité de telles zones en tenant compte des contextes locaux. Les six cobayes vont donc plancher tout au long de l'année prochaine sur l'approche globale du dispositif (air, climat, bruit, impact socio-économique). Il leur faudra en tirer les conclusions en matière de taille des Zapa, d'évaluation de leur impact, de coût et de contraintes juridiques. Par exemple, à Paris, une interdiction en centre-ville n'aurait pas un impact aussi déterminant sur la qualité de l'air que si elle était appliquée sur le boulevard périphérique, mais cette dernière solution diffuserait la pollution sur un territoire beaucoup plus large…
Doivent aussi être définis tous les critères de choix des véhicules interdits, les conséquences en matière de report de trafic, les méthodes d'identification des véhicules et les éventuelles mesures compensatoires à prendre.
Les villes candidates sont plutôt volontaristes. Elles évoquent des limites d'âge pour l'ensemble des types de véhicules, du camion au deux-roues, l'optimisation des livraisons, l'amélioration des appareils de chauffage au bois, ou l'encouragement à l'acquisition de véhicules moins polluants.
L'Ademe doit piloter l'année prochaine un groupe d'échanges pour permettre à toutes les collectivités de bénéficier de ces travaux. Les premières expérimentations sont attendues dès la fin de l'année prochaine. Mais, dans tous les cas, les élus sont conscients qu'il y a davantage de vieilles voitures appartenant à des électeurs modestes que de 4 x 4.

DOMINIQUE MALECOT, Les Echos

Complément d'info :

France-soir :


Le principe de la Zapa consiste à interdire aux véhicules les plus polluants l’accès à certains secteurs en centre-ville. Une vignette appliquée sur le pare-brise « portant les notes A, B, C, D, E, F ou G » indiquera si le véhicule a le droit de circuler.

Un système de vidéosurveillance sera utilisé pour identifier les véhicules frauduleux.

Remarques : les constructeurs automobiles français sont en retard dans la course au 4x4, Renault se lance dans les voitures électriques, Bolloré happe le marché des voiturettes électriques à Paris, la prime à la casse se termine...
Tout cela se tient...S'il est vrai que les véhicules diesel sont très polluants-et le parc automobile français en est constitué à 70%-, la réalité semble plutôt se trouver dans une nouvelle aide au capitalisme.
Les alternatives proposées, dont les transports urbains ou la bicyclette, ne sont pas de nature à rendre le même service que la voiture ...Allez donc faire des courses pour une famille dans ces conditions...Allez donc au travail quand vous êtes sous la pression d'horaires impératifs...
Un dernier mot : les véhicules hybrides ou électriques : ils coûtent cher et leur fabrication ne doit pas se faire sans pollution ! Sans oublier les batteries, pollution " à vie ", non recyclables et leur recharge...sur le réseau...nucléaire !

Ben voyons !! Et avec quel pognon la petite classe pourra changer sa "vieille" voiture qui marche superbien, mais pollue un peu trop, contre une flambant neuve logotée "écolo" et hors de prix ?

L'écologie, au même titre que la sécurité, n'est qu'un alibi à une dérive ultracapitaliste !