- pierrot a écrit:
mais il n'a pas la blancheur Persil
Pétrole contre nourriture: Pasqua, Total et son PDG renvoyés en correctionnelle
Publié le 02-08-11 à 12:50
PARIS (AP) — La société Total, son PDG Christophe de Margerie et le
sénateur UMP Charles Pasqua seront jugés - probablement en 2012 - pour
des détournements qui pourraient avoir été commis en marge du programme
onusien "pétrole contre nourriture" en Irak, a-t-on appris mardi de
source judiciaire, confirmant une information publiée par l'hebdomadaire
"Charlie Hebdo".
Une ordonnance de renvoi a été prise le 28 juillet dernier contre 19
personnes physiques et une personne morale, le géant pétrolier français
Total.
L'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua est renvoyé en
correctionnelle pour corruption et trafic d'influence. Total devra
répondre de corruption d'agents publics étrangers, recel de trafic
d'influence et complicité de trafic d'influence. Son PDG actuel
Christophe de Margerie est renvoyé pour complicité d'abus de biens
sociaux.
Deux anciens diplomates de haut rang seront traduits pour corruption:
Jean-Bernard Mérimée, ambassadeur de France à l'ONU de 1991 à 1995, et
Serge Boidevaix, ancien secrétaire général du Quai d'Orsay.
L'ordonnance de renvoi a été signée alors qu'en octobre 2010, le
parquet de Paris avait requis en un non-lieu en faveur de Charles
Pasqua, de Total et de neuf de ses salariés, dont Christophe de
Margerie.
Le procès aura finalement lieu, probablement en 2012, ajoute-t-on de source judiciaire.
Ce dossier a été ouvert en 2002 sur les activités du groupe Total et
des mouvements de fonds suspects de 1997 à 2001 entre des filiales du
groupe et diverses sociétés basées à l'étranger.
L'enquête s'est ensuite dirigée vers d'éventuels détournements en
marge du programme "pétrole contre nourriture" en Irak. Ce dispositif
onusien a permis au régime de Saddam Hussein, alors soumis à un embargo,
de vendre entre 1996 et 2003 du pétrole en échange de denrées
alimentaires et de médicaments.
Les faits incriminés se seraient déroulés de 1996 à 2002. La justice
soupçonne les dirigeants du groupe pétrolier français d'avoir mis en
place un système de commissions occultes afin de bénéficier de marchés
pétroliers mais également d'avoir contourné l'embargo des Nations unies
contre l'Irak, mis en place en 1996. Total est ainsi soupçonné d'avoir
acheté des barils de pétrole irakien via des sociétés écrans. AP