Total France annonce 555 suppressions de postes: «Scandaleux» pour Laurent Wauquiez Raffinerie Total de Gonfreville l?Orche/Mychele Daniau AFP/Archives
SOCIAL - Le chiffre n'est pas encore confirmé par la direction...
La direction de Total Petrochemicals France,
regroupant les activités pétrochimiques de Total en France, a annoncé
mardi la suppression de 306 postes dont 130 à Gonfreville
(Seine-Maritime). Dans les activités de raffinage, la direction de
Total aurait annoncé la suppression de 249 postes supplémentaire d'ici
2013, dont 199 à la raffinerie sur le site de Gonfreville, selon la CGT.
Le secrétaire du Comité central extraordinaire
(CCE) concernant la pétrochimie, Aldo Scalzo (CGT), a critiqué «un
projet de casse industrielle, conséquence de délocalisations au
Moyen-Orient, au Qatar et en Algérie».
Record de profitsCes annonces en cascade alimentent la polémique: Total a réalisé en 2008 le plus gros profit jamais dégagé par un groupe français, soit 13,9 milliards d'euros.Interrogé,
lors d'une conférence de presse sur la politique de l'emploi, sur
l'annonce des projets de Total, le secrétaire d'Etat à l'Emploi a
répondu: «Je trouve ça scandaleux».
«En cette période de crise, beaucoup d'entreprises sont dans des
situations dures, ne font plus de bénéfices, ont des chiffres
d'affaires dégradés et font pour autant tous les efforts possibles pour
garder leurs salariés, notamment dans les PME. Qu'un groupe comme Total
qui fait plusieurs milliards de bénéfices ne soit pas capable dans
cette période d'avoir un comportement exemplaire en termes d'emploi me
reste en travers de la gorge», a-t-il lancé.
La direction réplique«Il n'y aura aucun licenciement grâce à des efforts de reclassement
interne importants» et un dispositif de «congé attente retraite», a
déclaré le PDG de Total Petrochemicals France, Philippe Goebel. Ce dispositif consiste en une «dispense d'activité» pour les salariés à trois ans de l'âge de la retraite.
Ce plan «pour porter les sites au meilleur niveau de compétitivité»
n'est pas «lié à la crise», a précisé Goebel. «Nous sommes confrontés à
des surcapacités en France du fait des projets qui se réalisent au
Moyen-Orient» dans la pétrochimie.