Discussions dans la niche
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Discussions dans la niche

Pour les amis, fidèles à mon site
 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

 

 Le remède contre les licenciements : virer le patron

Aller en bas 
AuteurMessage
bye
Militant
Militant
bye


Nombre de messages : 1510
Date d'inscription : 12/10/2008

Le remède contre les licenciements : virer le patron Empty
MessageSujet: Le remède contre les licenciements : virer le patron   Le remède contre les licenciements : virer le patron Icon_minitimeSam 13 Juin - 20:29

Le remède contre les licenciements : virer le patron
http://www.pressegauche.org/spip.php?article3723
mardi 2 juin 2009, par Naomi Klein

En 2004 nous avons réalisé un film documentaire intitulé « The Take »
(avec A. Lewis) qui traite du mouvement des entreprises autogérées par
les travailleurs en Argentine. Dans le sillage de l’effondrement
économique dramatique en 2001, des milliers de travailleurs et
travailleuses ont pénétré dans leurs usines fermées, les ont remises en
marche et ont relancé la production sous forme de coopératives de
travailleurs.

Abandonnés par les patrons et les politiciens, ils ont regagné les
salaires impayés et les indemnités de licenciement tout en récupérant
leurs emplois.

Au cours de notre tournée en Europe et en Amérique du Nord avec ce film,
une question revenait chaque fois après une série de questions et de
réponses : « C’est très bien, ce qui se passe en Argentine, mais est-ce
que cela pourrait se passer ici ? ».

Maintenant l’économie mondiale ressemble de près à celle d’Argentine en
2001 (et en grande partie pour des raisons analogues), et une nouvelle
vague d’actions directes se déclenche, cette fois dans les pays riches.
Une fois de plus, des coopératives apparaissent comme une alternative
pratique, immédiate, à de nouvelles vagues de licenciements. Des
travailleurs aux Etats-Unis et en Europe commencent à poser les mêmes
questions que leurs homologues latino-américains : Pourquoi devons-nous
être licenciés ? Pourquoi ne pourrions-nous pas plutôt virer le patron ?
Pourquoi permet-on à la banque d’enfoncer notre entreprise, alors
qu’elle reçoit des milliards de dollars de notre argent (par le biais de
l’Etat) ?

Demain soir (15 mai 2009), au Cooper Union [La Cooper Union for the
Advancement of Science and Art - Union Cooper pour le développement de
la science et de l’art, un établissement d’enseignement supérieur], nous
allons participer à un groupe nommé « Virez le patron : la solution du
contrôle des travailleurs de Buenos Aires à Chicago » qui se penchera
sur ce phénomène.

Y participeront également des gens du mouvement en Argentine ainsi que
des travailleurs du célèbre combat de « Republic Windows and Doors »
(voir sur site l’article publié en date du 11 décembre 2008) à Chicago.

Il est très utile d’entendre directement ceux qui tentent de rebâtir
l’économie à partir d’en bas, et qui ont besoin d’un soutien important
du public, et pas seulement les décideurs à tous les niveaux du
gouvernement. Pour ceux qui ne pourront pas venir à Cooper Union, voici
un bref résumé des développements récents dans le domaine du contrôle
ouvrier.

Argentine

En Argentine, qui a été la source directe d’inspiration pour beaucoup
d’actions actuelles de travailleurs, il y a eu davantage de prises de
contrôle dans les derniers 4 mois que dans les 4 années précédentes.

Un exemple. Arrufat est une fabrique de chocolat vieille de 50 ans.
L’année dernière elle a soudain été fermée. Trente employé·e·s ont
occupé l’établissement et, malgré l’énorme dette laissée par les
précédents propriétaires pour des équipements, ils ont produit des
chocolats à la lumière du jour, en utilisant des générateurs.

Avec un emprunt de moins de 5000 dollars accordé par The Working World,
une fondation/ONG de capitaux lancée par un fan de The Take, ils ont
réussi à produire 17’000 œufs de Pâques pour leur plus gros week-end de
l’année. Ils ont fait un bénéfice de 75’000 dollars, et ont pu ramener à
la maison 1’000 dollars chacun, le reste étant destiné à la production
future.

Royaume Uni

Visteon est un équipementier pour l’automobile et ancienne filiale de
Ford, dont il a été détaché en 2000 [le 27 mai 2009 Visteon a demandé la
protection contre la faillite avec le chapter 11, qui est un instrument
pour restructurer les entreprises et affaiblir les syndicats, sous la
surveillance d’un juge – Red.]. Des centaines de travailleurs ont reçu
un préavis de 6 minutes les avertissant que leurs places de travail
étaient supprimées. Deux cents travailleurs à Belfast ont organisé un
sit-in sur le toit de leur usine, et le lendemain deux cents autres ont
suivi leur exemple à Enfield.

Au cours des semaines suivantes, Visteon a multiplié son paquet
d’indemnités de licenciement par plus de dix par rapport à leur offre
initiale, mais la compagnie refuse de verser l’argent dans les comptes
en banque des travailleurs jusqu’à ce que ces derniers quittent les
ateliers, et les travailleurs refusent de le faire avant d’avoir reçu
l’argent.

Irlande

Une usine où des travailleurs produisaient le légendaire Waterford
Crystal a été occupée durant 7 semaines lorsque la compagnie mère,
Waterford Wedgewood, a été mise en liquidation judiciaire après avoir
été reprise par une société de capital-risque.

Maintenant la compagnie états-unienne a versé 10 millions d’euros dans
un fond pour les indemnités de licenciement, et des négociations sont en
cours pour conserver certains des emplois.

Canada

Alors que les trois grands producteurs d’automobiles s’effondrent, il y
a déjà eu depuis le début de cette année quatre occupations par des
membres du syndicat Canadian Auto Workers. Dans chaque cas, les usines
fermaient et les travailleurs ne recevaient pas les indemnités
auxquelles ils avaient droit. Alors ils occupaient les ateliers pour
empêcher qu’on enlève les machines, et utilisaient ce levier pour forcer
les compagnies à revenir à la table des négociations - c’est exactement
la même dynamique que celle des prises de contrôle par les travailleurs
en Argentine.

France

En France il y a eu une nouvelle vague de séquestrations de patrons
("Bossnapping") cette année, au cours desquelles des employés en colère
ont séquestré leurs patrons dans des entreprises qui risquaient d’être
fermées. Les compagnies visées jusqu’à maintenant comprennent
Caterpillar, 3M, Sony et Hewlett Packard.

Le patron de 3M a eu droit à un repas de moules et de frites pendant son
« épreuve nocturne ».

Ce printemps en France, on a diffusé une comédie intitulée
"Louise-Michel". Dans ce film, un groupe de femmes engage un tueur pour
assassiner leur patron après que celui-ci a fermé leur usine sans
avertissement préalable.

En mars, un syndicaliste français a averti : « Ceux qui sèment la misère
récoltent la colère. La violence est le fait de ceux qui suppriment les
emplois, et non de ceux qui tentent de les défendre ».

Et cette semaine mille sidérurgistes ont troublé la rencontre annuelle
des actionnaires d’Arcelor Mittal, le plus important groupe sidérurgique
du monde. Ils ont fait irruption dans le quartier général de la
compagnie au Luxembourg, défonçant les portes, cassant les fenêtres et
se battant avec les policiers.

Pologne

Egalement cette semaine, au sud de la Pologne, dans l’une des plus
importantes usines de production de houille pour les centrales
thermiques d’Europe, des milliers de travailleurs ont bouclé l’entrée au
quartier général de l’entreprise avec des briques pour protester contre
les coupes salariales.

Etats-Unis

Il y a aussi la célèbre histoire de l’usine Republic Windows and Doors.
En décembre 2008 à Chicago, pendant six jours qui ont ébranlé l’opinion,
260 travailleurs ont occupé l’établissement. Grâce à une campagne futée
contre le plus important créancier de la compagnie, la Bank of America
("you got bailed out, we got sold out"- vous avez été renfloués, nous
avons été vendus) et une solidarité internationale massive, ils ont
récupéré les indemnités qui leur étaient dues. En outre, l’usine est en
train de rouvrir ses portes sous un nouveau propriétaire, elle produira
des fenêtres à bon rendement énergétique et tous les travailleurs seront
réengagés aux mêmes salaires qu’ils gagnaient auparavant.

Cette semaine, Chicago est en train d’en faire une mode. Hartmax est une
entreprise du prêt-à-porter masculin qui existe depuis 122 ans. C’est
d’ailleurs de là que venait le complet bleu qu’Obama a porté lors de la
soirée des élections, ainsi que le smoking et le pardessus qu’il portait
lors de son inauguration.

Cette entreprise est en faillite. Son principal créancier est Wells
Fargo (grande banque) qui a reçu 25 milliards de dollars publics de
renflouage. Alors qu’il existe deux offres pour acheter l’entreprise et
continuer la production, Wells Fargo veut la liquider. Lundi, 650
travailleurs ont voté l’occupation de leur usine à Chicago si la banque
décidait d’aller de l’avant avec la liquidation. (Traduction A l’encontre)

* Naomi Klein est, entre autres, l’auteure de livres mondialement connu
comme No Logo et La stratégie du Choc.

(28 mai 2009)
Revenir en haut Aller en bas
 
Le remède contre les licenciements : virer le patron
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le patron sympa du jour
» Lettre ouverte au patron de Total
» Un grand patron du CAC 40 gagne en moyenne 211 SMIC
» Pacte contre Hulot

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Discussions dans la niche :: Aboiements :: Vos coups de gueule-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser