Pourquoi sont-ils si pressés ?
24 jours pour faire voter 18 textes de loi et 14 de traités
internationaux : voilà les devoirs de vacances de l’assemblée. Pour
faire court, toutes les lois qui ont du mal à passer vont être glissées
judicieusement durant la période des vacances, pour les raisons
médiatiques qu’on imagine.
Sans vouloir remettre en question ni les capacités ni les facultés
de nos élus, j’admets tout de même qu’un doute m’envahit à l’annonce de
cette immense charge de travail, et je m’inquiète : bien sûr, cela doit
justifier leurs émoluments financiers, alors que les chômeurs ou les
RMIstes- pardon Rsistes-, eux, doivent être en train de se la couler
douce à Saint-Tropez, et que les travailleurs, eux, doivent se trouver
heureux d’avoir un emploi.
Mais peuvent-ils être en mesure de faire correctement leur travail ?
plus d’un texte de loi par jour, cela fait quand même beaucoup ; ne
serait-ce que de le lire doit pouvoir prendre la journée… alors le
comprendre, et en comprendre les conséquences pour voter en toute
conscience, voilà qui semble difficile.
Bien sûr, certains mauvais esprits iront toujours suspecter le vote
automatique, mais c’est faire peu de cas de la probité de nos élus…Ils
sont tout de même responsables d’une bonne partie de notre quotidien,
et surtout de notre futur !
Enfin, tout cela est bien beau, et il ne fait aucun doute que si
tous les textes ne passent pas ce mois-ci, la plus grande majorité le
seront, sans que l’opposition n’y change rien. Mais derrière toute
cette mascarade, il s’agirait d’être tout de même un peu sérieux, car
les lois qui sont « presque » votées sont pour certaines hautement
liberticides, et ne seront pas sans effet sur notre société. Si on peut
sourire à l’évocation des capacités personnelles de certains députés,
on ne peut évidemment pas douter de la volonté claire et construite du
gouvernement dans sa partie supérieure. Que ce gouvernement veuille
anéantir toute possibilité de contestation ou privilégier un peu plus
la rentabilité au détriment des plus faibles est désormais bien
intégré, mais c’est le caractère extrêmement intense et rapide de
l’exécution de sa volonté qui est troublant…
En effet, on serait en droit de se demander ce qui nécessite autant
de pression pour faire adopter ces lois et certains textes. Surtout
qu’en temps de crise il est essentiel de ne pas confondre vitesse et
précipitation. Je sais bien que le président n’est pas un menteur et
qu’il a dit qu’il n’y avait plus d’affaires d’Etat en France, mais
l’extension récente du secret-défense paraît le contredire. Mais sans
secret, pourquoi cette discrétion, surtout cette rapidité ?
Certains voient depuis déjà longtemps la guerre pour demain,
d’autres le chaos climatique se rapprocher, et d’autres encore la
pandémie destructrice pour l’automne, et d’autres enfin nous prédisent
carrément la faillite totale de l’économie mondiale. Face à ces
réjouissantes perspectives on pourrait logiquement être tentés de
remettre en cause le bien-fondé d’une telle rapidité législatrice, mais
c’est sans compter l’incommensurable détermination de notre
gouvernement.
Se peut-il que le gouvernement ne soit pas suffisamment sûr de ses
troupes pour conduire les réformes durant le reste de son mandat (et ce
malgré sa majorité confortable à l’assemblée), ou qu’il craigne encore
la capacité de l’opposition et des syndicats à rassembler les
mécontentements ?
Pour ma part je ne peux me résoudre à cette seule explication. Bien
entendu les hypothèses catastrophiques citées plus haut sont pour
certaines hautement probables, mais ne justifient ni la précipitation,
ni le contenu de ces lois. Par contre si on considère d’un peu plus
près l’intitulé des textes destinés au vote ce mois-ci, en relation
avec un article du « blog-finance », on s’aperçoit que l’état des finances de notre pays est au plus mal. Si on ajoute à cela un article de « boursorama », il se peut que la situation s’aggrave rapidement, ou même soit déjà désespérée.
Ainsi on peut commencer à envisager à quel point la situation est
désastreuse, et aussi comment les hypothèses catastrophiques énumérées
plus haut sont susceptibles de se produire toutes, les unes après les
autres et dans un ordre différent, ou même sont déjà en cours.
seul le caractère d’urgence peut expliquer la précipitation avec
laquelle sont faites les mesures, et même ouvrir des perspectives pour
le futur : avec la mise en place conjointe d’un gouvernement
autoritaire et de lois socialement inégalitaires, le gouvernement sera
bientôt en mesure de nous asservir sans craindre d’être contesté. et ce
malgré la misère dans laquelle il nous a plongé.