Au moins 600 morts dans les violences post-électorales au Kenya
Au moins 600 personnes ont été tuées au Kenya dans les violences politico-ethniques qui ont suivi les élections générales du 27 décembre, ont indiqué de hauts responsables de la police nationale. Le précédent bilan faisait état de 370 morts.
Le Mouvement démocratique orange (ODM) du chef de l'opposition kényane Raila Odinga a annulé les manifestations prévues mardi dans le pays. Le gouvernement, qui avait interdit tout rassemblement public, s'est félicité de cette décision.
"Nous avons au moins 600 morts (...), certains corps sont toujours dans les campagnes, là où les affrontements ont eu lieu", à Nairobi un haut responsable de la police nationale sous couvert d'anonymat. Un autre haut responsable a confirmé ce nouveau bilan. La Conférence internationale pour la région des Grands lacs africains (CIRGL) a estimé pour sa part que certaines des violences s'apparentaient à des actes "de nettoyage ethnique et de génocide".
Ces attaques "ciblaient les plus vulnérables, y compris les femmes et les enfants", affirme la CIRGL dans un communiqué. "Les réfugiés, les déplacés internes, les campagnes de haine et les menaces de génocide font leur retour dans la région", s'alarment les pays africains. Onze Etats sont membres de la CIRGL, créée sous l'égide de l'ONU: l'Angola, le Burundi, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, la République démocratique du Congo (RDC), le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie et la Zambie.
Jeudi et vendredi, la police, massivement déployée et faisant usage de canons à eaux et de gaz lacrymogènes, avait empêché les partisans de Raila Odinga de rallier de centre-ville de Nairobi. M. Odinga avait appelé à une "marche pacifique" dans la capitale pour dénoncer la réélection du président Mwai Kibaki qui, selon l'ODM, a fraudé pour lui voler la victoire.