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 Une nuit dans la peau d’un clandestin mexicain

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Chien Guevara
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Chien Guevara


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MessageSujet: Une nuit dans la peau d’un clandestin mexicain   Une nuit dans la peau d’un clandestin mexicain Icon_minitimeVen 25 Avr - 1:02

Une nuit dans la peau d’un clandestin mexicain
Envoyée spéciale à El Alberto EMMANUELLE STEELS
Une nuit dans la peau d’un clandestin mexicain Mexiqu10



Le groupe se presse, bravant l’obscurité. «Allez, plus vite ! Courez ! Les femmes d’abord. Restez groupés. Attention, voilà la migra [la police de l’immigration, ndlr]… Cachez-vous ! Dans le fossé !» Un jeune homme perd sa chaussure dans la boue : «Attendez-moi, ne me laissez pas là !» Les passeurs l’empoignent et le ramènent vers le groupe, qui guette, inquiet, l’issue de cette aventure. La frontière entre le Mexique et les Etats-Unis n’est plus qu’à quelques pas. Les agents de la Border Patrol (police frontalière) aussi. Le rêve d’émigrer pourra-t-il se concrétiser ? On se croirait à la frontière, sur les rives du Rio Bravo, dit Rio Grande en version américaine.


Vacanciers. Mais ici, à une journée de route des Etats-Unis, ce n’est qu’un jeu. Les collines calcaires de la vallée du Mezquital, au centre du Mexique, recréent à merveille les paysages frontaliers du nord. La rivière boueuse qui gronde dans la nuit noire peut faire office de Rio Grande. Les faux passeurs transmettent la brusque nervosité des vrais coyotes, ceux qui guident les sans-papiers de l’autre côté. Sans compter la migra, le surnom de la Border Patrol, incarnée par des figurants : une copie exacte des patrouilles frontalières américaines. Et les participants, emmitouflés, cramponnés à leurs bouteilles d’eau, font presque pitié dans leur course désordonnée. Cette expédition nocturne se répète chaque week-end à El Alberto, sous la houlette des Hñahñus, la communauté indigène locale.
Les touristes, par groupes de 50 à 100, viennent endurer l’épopée des migrants qui traversent clandestinement la frontière américaine. Généralement, ils sont tous Mexicains. «C’est une manière de se solidariser avec nos compatriotes qui ont émigré», expliquent Julio César Guadarrama et Estefanía De la Cruz, deux étudiants en droit venus de la capitale. En toute sécurité, les vacanciers singent le vécu des clandestins, pour la modique somme de 100 pesos (6 euros). Quelques rires nerveux parsèment la course-poursuite. Mais certains le vivent avec leurs tripes. «Au début, j’abordais cela comme un jeu, mais petit à petit je me suis vraiment identifiée à l’émigrant, j’oublie que c’est un simulacre», dit Estefanía. Un frémissement l’interrompt.
Coup de feu.
Toutes sirènes hurlantes, les véhicules de la Border Patrol surgissent au détour d’un virage. Un coup de feu retentit, dispersant le groupe. Certains se réfugient derrière une montagne de gravier, d’autres se plaquent directement contre le talus, en bord de route. Les faisceaux des torches fouillent l’obscurité. Par mégaphone, une voix à l’accent américain avertit : «Nous savons que vous êtes là. Livrez-vous et on vous donnera à boire et à manger. Vous n’avez aucune chance de vous en sortir.» La chasse à l’homme finit par porter ses fruits : quatre fuyards sont agrippés par la migra et chargés à l’arrière d’un pick-up. Après le tumulte, les touristes échangent leurs impressions : ces faux policiers donnent réellement la chair de poule, dit l’un d’entre eux. La crédibilité de la mise en scène s’explique par le fait que les Hñahñus en connaissent un bout en matière d’émigration clandestine. La traversée, ils la reconstituent avec exactitude car ils l’ont eux-mêmes vécue. Cette communauté pauvre de l’Etat d’Hidalgo a vu 90 % de ses membres partir en Arizona ou au Nevada.
Quand tout a commencé, il y a près de cinq ans, la «balade du migrant» était destinée aux seuls membres de la communauté. «L’objectif était de sensibiliser les habitants, de les prévenir des dangers qu’ils encouraient s’ils partaient», explique Elerino Martin, un organisateur bénévole. De fil en aiguille, les Hñahñus ont créé leur propre mode de subsistance : le parc EcoAlberto, qui accueille les campeurs et organise des activités à l’air libre, en plus de la fameuse marche nocturne. Les touristes sont arrivés et l’optique de l’activité s’est alors modifiée. «C’est aussi un hommage à nos camarades qui ont perdu la vie en émigrant», revendique un guide. Dans la mouvance en faveur des indigènes, El Alberto se veut un modèle d’organisation et d’autogestion. De l’émigration est venue l’idée de la marche, et ce sont les revenus générés par ce jeu de rôles, et par le parc, qui freinent l’émigration. Bientôt, les jeunes ne partiront plus, prédisent certains...
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